Ourya évite toujours de parler de son passé, en tous les cas on ne lui connaît aucune famille vivante. Il évite généralement de se fixer trop longtemps à un même endroit, ce qui complique également la recherche d’informations à son sujet. Son histoire se fait au présent... Il aime considérer le jour comme le premier et toujours redécouvrir la vie et s'attendre à de nouvelles rencontres.

Il est difficile de savoir laquelle de ses formes il privilégie ; durant la première partie de sa vie il ne fut qu'un pégase, c'est seulement ensuite qu'il s'habitua à prendre l'apparence humaine ou elfique. Cette histoire se lie à celle de son épée, qu'il obtint comme en réponse à sa volonté d'agir dans un monde dont les réactions le révoltent facilement. Or, en tant que pégase, il n'a aucune possibilité de s'élever vraiment contre cet état des faits.

Son épée Sylenda et lui forment comme un couple, et on ne saurait dire lequel des deux est le plus irrité par l'injustice et la brutalité qu'ils peuvent croiser. Il n'a jamais failli à ceux qu'il choisit de protéger, car dans le cas même où il s'avérait impossible de triompher de l'adversaire, sa parade est de l'éblouir le temps qu'il s'envole avec l'objet de sa protection, dans un lieu plus sain et plus calme. Généralement il en profite pour disparaître, laissant sa ou son protégé se demander si tout ceci n'était pas un rêve.

Il lui arrive de prendre une forme humaine féminine, dans certains cas où il doit rassurer ou guider un être traumatisé par l'homme lui-même. Il porte en horreur la prétendue force masculine dès lors qu'elle sert sa prédation sur un féminin qu'il est sensé protéger. Cependant, sa forme humaine habituelle est généralement masculine et inchangée. Pour un pégase la notion de sexe est un concept plutôt vaporeux, bien plus d'ailleurs que pour des créatures comme les Dragons. Pour lui une race est l'ensemble de ces deux parties, et non leur opposition. Mais de nombreux faits et coutumes humains le laissent encore perplexe, malgré son âge relativement avancé (mais encore jeune pour un pégase).

On raconte qu'il y a environ un siècle, la grande bataille des monts du Celebtadir fut évitée par un très jeune pégase qui débutait sa chevauchée dans les terres de Midgard. Comment avait-il atterri en des lieux à ce point opposés à ses sentiments intérieurs ? La légende veut qu'en ces temps-là, Sureanor lui-même, roi des Lacs d'argent et des vallons escarpés du Celebtadir, montait une jument immortelle qui serait descendue d'une lignée de pégases. Lorsqu'il fut assailli par les hordes belliqueuses de son voisin Noirgrast et de ses contingents de chiens-démons, sa jument hennit si fort que son cri vibra jusqu'au cieux, desquels descendit paisiblement un tout jeune pégase qui se posa entre les chiens-démons et les cavaliers de Sureanor. Une lumière émanait de lui, si douce et si tranquille que les chiens de guerre n'eurent plus rien des démons, et se couchèrent à ses sabots, toute velléité de combat évanouie. Le seigneur Noirgrast, sentant l'abandon de ses légions canines, fit rebrousser immédiatement chemin à ses soldats et la guerre fut ainsi évitée. Des milliers de morts furent évités ce jour-là, et la bataille des monts du Celebtadir ne compta qu'une unique victime, un fantassin qui, sur le retour, s'empala sur la lance qu'il avait posé contre un arbre, ayant perdu l'équilibre suite à de vaines tentatives d'ouvrir son armure grippée pour assouvir un besoin naturel.