Karaky ... Kazaky ... Ce nom lui hantait l'esprit.

• Zone volcanique de Tubalcain
  
  ~~ Il y a une Lune ~~
  
  Il était revenu à la ville Mère de son peuple il y avait de cela une semaine. Il avait tout de suite voulu se rendre à proximité du volcan pour récupérer de nouvelles composantes pour créer une nouvelle armure. En s'approchant de cette gigantesque montagne crachant le feu, il avait vu de nombreux corps d'animaux à moitié carbonisés. On ne lui avait signalé aucune éruption depuis fort longtemps. Plus il se rapprochait de son but, plus il se sentait observé.
  Comme si quelqu'un prenait un malin plaisir à contempler chacun de ses faits et gestes.
  
  Il fut enfin arrivé qu'il pût admirer un magnifique spectacle. Il vit dans le ciel, rougis par la lumière sortant du cratère ou stagnait la lave, une immense gerbe de flamme sortir du volcan. Il se rapprocha d'une cinquantaine de mètres, pour mieux voir. Mais le feu avait disparu. Il entendit un bruit venant du ciel, dans son dos. Il se retourna et vit un gigantesque oiseau se consumant.
  
  
  [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
  
  C'est ... c'est impossible ! Il n'existe pas, ce n'est qu'une légende ! Ce n'est pas réel ! Ce n'est quand même pas ... le Phoenix ?!
  
  Il eut juste le temps de se cacher dans une petite crevasse avant que l'oiseau ne crache, d'un puissant souffle, une boule ardente, qui explosa là où il se trouvait à l'instant.
  
  
• Tubalcain
  
  ~~ Deux jours plus tard ~~
  
  Drazh n'avait pas tout à fait tort sur l'origine de la créature. C'était un oiseau de feu apparenté au Phoenix, il se nommait le Kazaky. Il était lui aussi doté de la vie éternelle, passant par de nombreuses réincarnations. Il était aussi entièrement constitué de l'élément le plus destructeur et, au contraire de son parent, semblait ne pas aimer la compagnie. Il avait appris tout cela en allant consulter son Souverain, le sérénissime Gulnyr Oldor, et sa clique de mages. Il n'avait jamais aimé les mages Nains, ils étaient plus prétentieux que leurs confrères Elfes et Humains.
  Son Roi lui apprit aussi qu'une prime était offerte à qui le débarrasserait du monstre, sauf que personne ne voulait se risquer dans son territoire, même contre une somme importante.
  
  Drazh décida alors d'écumer les tavernes pour trouver un compagnon, car seul il ne pourrait pas venir à bout de la créature. Il se promenait, emportant toujours avec lui une dizaine de parchemins pour les afficher, de taverne en taverne, sortant toujours la même rengaine :
  
  
  Oyez, oyez,
  Mes braves, votre Roi a besoin de votre aide pour combattre le Kazaky,
  Ce monstre passe ses journées à terroriser le peuple !
  Une forte récompense est offerte à celui qui m'accompagnera trucider cet oiseau !
  
  
  Il payait même une tournée à tous, jusqu'à les saouler complètement. Mais même dans cet état d'ébriété avancé, ils avaient tous assez de lucidité pour le jeter hors de l'établissement.
  Il se rendait compte que, depuis que la ville était devenue une grande manufacture, les hommes avaient perdus leur ardeur et leur soif de combat. Ils manquaient d'entrainement, de détermination et étaient devenus des froussards en puissance. Avec le réveil du Jörmungand, la bataille se rapprochait et les Nains en ferraient partie.
  
  
• Atelier de Drazh Thoragrim
  
  ~~ Présent du forgeron ~~
  
  Un ami l'avait informé qu'un guerrier passerait dans la journée à son atelier. Drazh se mit à astiquer sa demeure de fond en comble, rangea toutes ses armes, replaça ses armures sur leurs présentoirs, dépoussiéras jusqu'à la cheminée de sa forge. Il lança un feu, prépara plusieurs sortes de boissons ainsi qu'un repas. Il voulait que son, peut-être, futur compagnon de combat soit bien accueilli. Il semblait que ses affiches aient réussi à convaincre quelqu'un.
  Quand il ouvrit sa porte d'entrée pour aller chercher un peu de bois pour son feu, le tas étant disposé le long de sa façade, il découvrit un homme, prêt à utiliser son heurtoir.

*Flashback*

Le sol n'était que poussière en cette terre. Peu fertile, il était en effet rare d'y voir pousser quoique ce soit, et, même lorsqu'elle l'était, le peu d'eau qu'on y accordait finissait de dessecher toute plante essayant en vain, de subsister en ce lieu aride et inhospitalier. Svartalfheim, ou comment concilier les deux climats les plus invivables qu'il n'ai jamais existé. Aussi glacial qu'un rude hiver dans le nord et aussi sec et brûlant qu'un volcan dans le sud. Pas une minute de soleil toute l'année durant, et pourtant, véritable fournaise par endroit. Justement, cela faisait plusieurs mois que Siegfried était séquestré dans un tel endroit. Plusieurs mois, oui, car il avait arrêté de compter au bout de dix huit. À quoi bon ? Il aurait sans doute à patienter de longue décennies avant qu'on ne daigne l'avertir du but qui était le sien. En attendant, il s'entraînait continuellement dans cette chaleur quasi constante, cette obscurité opaque, sans cesse observé par ces regards lourds et inquisiteurs qui ne le lâchaient jamais.
Observant, las, la terre poudreuse qui était à ses pieds, le guerrier attendait tout simplement que le temps passe. Quelques bruits de fourmillement se laissaient entendre dans un coin de la pièce. Encore des rats, gros comme des chats, qui venaient roder en quête de nourriture. Le repas n'allait pas tarder.

Trois coups secs assénés dans la porte de sa cellule, une gamèle contenant une sorte de bouillie inodore et certainement inmangeable jetée ensuite, et l'ange était une fois de plus informé qu'il était temps pour lui d'entamer une nouvelle journée de labeur. Se levant lentement, Siegfried gagna la porte les yeux rivés vers sa supposée assiette. Les petits charognards s'y étaient déjà attaqués, se battant crocs et griffes afin de récupérer un maximum de cette étrange mélasse. Lui n'avait rien avalé depuis longtemps. Un peu avant qu'on ne lui fasse les marques qu'il portait au cou et sur le bas du visage. Le fer rouge était une torture sans nom et, encore aujourd'hui, alors que les plaies finissaient de cicatriser, elles le faisaient souffrir. Mais, dans sa fierté d'ange, il ne disait rien et, grimaçant de temps à autres, se contentait d'exécuter ses exercices, muet et nonchalant.
Le programme ne variait que rarement d'ailleurs, si bien que certains ne s'effectuaient que mécaniquement. Le tout consistait en fait en un entraînement intensif visant à améliorer l'ensemble de ses capacités, quelles qu'elles soient. C'est d'ailleurs à cette époque que, grâce à la nuit constante, le jeune homme perfectionna son acuité visuelle jusqu'à acquérir celle qui est la sienne. Pourtant, il n'y avait pas un jour durant lequel il aurait aimé pouvoir observer ne serait-ce que quelques minutes l'astre solaire, propre à la terre qu'il avait foulé lors de sa vie antérieure ; sa vie première ; sa vie passée sur Midgard.

*Fin du Flashback*

Tubalcain ressemblait étrangement aux lieux où le déchu avait vécu durant son passage sur la Terre des démons. Du sable, du vent, peu de végétation, et une chaleur digne de l'enfer : un ensemble paraissant désertique et, somme toute, peu accueillant par endroit. Ainsi, se remémorant quelques souvenirs peu agréables, et malgré la température ambiante, le jeune homme fut parcouru d'un bref frisson.

Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu'il chevauchait lorsqu'enfin, l'ange parvint à regagner la terre des nains. C'était la première fois qu'il y mettait les pieds et c'est donc d'un regard vif et attentif qu'il embrassait ce nouveau, quoique familier, paysage. Sa venue en ces lieux n'avait par ailleurs aucune visée précise. Libre comme le vent, le jeune homme vagabondait de région en région depuis qu'il était arrivé sur Midgard, terre de sa naissance, qu'il désirait explorer de font en comble. Néanmoins, c'est arrivée au sein de la capitale de ce pays de feu que le garçon à la chevelure argentée, perché sur sa monture équine, réalisa que sa bourse, déjà peu remplie, s'était vidée tout au long de son voyage. Ne lui restant qu'à peine assez pour passer quelques temps dans une auberge, Siegfried laissa son cheval dans une écurie et, sa faux posée sur sa nuque et retenue par ses bras, prit la direction de la taverne la plus proche.

[...] Masqué par la capuche de sa cape, le jeune homme s'était installé dans le coin le plus sombre de la salle et, tout en sirotant son alcool, se laissait aller à l'écoute des diverses rumeurs dont tout homme en état d'ébriété avait le secret. Rien d'intéressant en somme. Cependant, une conversation finis par attirer son attention : il s'agissait là de deux guerriers, paraissant avoir un peu plus de la trentaine, et qui, contrairement au reste de la salle, semblaient posséder l'entier contrôle de leurs dires, malgré que ces derniers ne soient en partie couverts par le brouhaha ambiant de la piece, rendant l'écoute plus ardue.

-[...] que ... Roi Nain ... bien optimiste sur ce coup !
-Et d'aill... forgeron chargé ... recruter les volontaires ... aussi enthousiaste !
-À croire ... pas idée de ... créature qu'ils veulent ... morte.
-... Phoenix ... ça ?
-Non ! Pire ! Un Takazy.. Un Tataz.. Kat.. Enfin, un ... féroce quoi. Tu te vois ... là bas ... épée et ton bouclier toi ?
-Pour 500 joyaux ... ce que tu veux ... !
-... Je sais pas ... te serviront à quelque chose une fois mort.. Et puis..

Les deux interlocuteurs stoppèrent leur dialogue lorsqu'il remarquèrent le jeune homme armé jusqu'aux dents qui s'était apprcohé d'eux. Il avait fallut que peu de temps à Siegfried pour se décider en entendant le montant de la récompense. Il lui fallait des joyaux, et vite. Ce n'était pas un oiseau qui lui ferait obstacle, qu'il soit fait de feu, ou pas.

-Euh.. Tu veux quoi gamin ?
-Les grands parlent, c'est pas un endroit fait pour toi. Ahahah !
-Et fais attention surtout, tes jouets pourraient te blesser.. !

Les deux hommes rirent alors, d'un rire gras et exhalant l'alcool fermenté. Un instant interloqué par la réaction de ses deux ainés, l'ange resta immobile, puis, d'un mouvement gracile et vif, attrapa sa faux dans son dos et la fit tourner agilement vers ses opposants afin de les en menacer.

-Le "gamin" a pas de temps à perdre. Je peux le trouver où ce forgeron ? La voix puissante et ferme, grondant presque, l'immortel avait préféré opter pour la manière forte, efficace quelque soit la situation.
-Euh.. Hé ! On se calme, on plaisantait. Commença l'un, peu rassuré.
-I-Il-Il a laissé un papier. La forge est pas loin, tu peux pas la rater, c'est une maison de nain.. Termina le second, tout aussi confiant que son compagnon.

Sans dire un mot, le jeune homme tourna les talons et sortit de l'auberge, ses indications en tête. Or, tandis qu'il poussait à nouveau cette porte imbibée d'eau de vie qui appartenait aux lieux, les remarques qui fusèrent dans son dos le firent un instant sourire au coin.
De nos jours, les hommes avaient décidément une drôle définition de la chevalerie.

~ ~ ~

[...] En effet, l'archer n'eut aucun mal à trouver la maison que lui avaient décrit les deux hommes de la taverne. Une bâtisse construite pour un nain, effectivement. Soit quelque chose de plutôt étrange. Cependant, en tant qu'ange, être également à part, le vagabond ne tint pas compte de ce détail et, sans attendre, se saisit du heurtoir afin de signifier sa présence. Du moins, il essaya de s'en sesir car, à l'instant où il posa sa main dessus, la porte s'ouvrit. Un moment, le jeune homme fut perturbé, malgré qu'il ne laissa rien transparaitre sur ses expressions, du fait que personne ne se trouvât face à lui. Puis, réalisant, il baissa son regard argenté et découvrit le petit homme qui se tenait devant lui. Prenant son temps pour considérer son interlocuteur, Siegfried humidifia d'abord ses lèvres lentement puis, finalement, se présenta, froid comme la glace qu'il savait moduler.

-Siegfried. Je viens pour l'oiseau.

Bref et précis. Son interlocuteur n'avait pas besoin de plus. Du moins, s'il désirait s'informer, il aurait à demander de son propre chef.

• Atelier de Drazh Thoragrim
  
  ~~ Toujours dans le présent ~~
  
  C'était un grand homme qui se trouvait sur son seuil, enfin grand, plus grand qu'un Nain dans tous les cas. Cela ne lui déplaisait pas de penser qu'il affronterait le Kazaky avec quelqu'un de supérieur en taille par rapport à lui.
  Cette personne avait le visage recouvert d'une sorte de voile. Etait-ce là un moyen de cacher une balafre ?
  Il semblait valeureux et fier. Un compagnon idéal pour le forgeron.
  Il mit quelques instants avant de parler et quand il délia enfin sa langue, c'est une voix glaciale qui lui transperça le cœur qu'il entendit. Un timbre digne des démons de Savatalfheim. Il en eut peur.
  Mais il se rappela qu'il devait juger les gens sur leurs qualités et pas sur leurs traits physiques et moraux, quoi que,
  Il ne travaillerait pas avec un dépravé sexuel de si tôt. Cette réflexion l'amena sur le fait qu'il devrait se trouver un animal de compagnie, la solitude le faisait parler seul comme un dément, il en venait à soliloquer des heures. Une chèvre, oui une chèvre lui conviendrait à merveille. Suffisamment grand pour servir de monture lors de ses périples, pas trop difficile sur la nourriture, et surtout, très affectueux ... enfin il le pensait.
  
  
  ~~~
  
  Après ce court interlude concernant les méandres de ce cher Drazh, revenons à ce qui ce passe devant la façade de sa maison.
  
  ~~~
  
  
  Siegfried. Je viens pour l'oiseau.
  
  
  Voilà donc celui qui, avec lui, combattrait le Kazaky dans un ultime duel à mort. Il voulait à tout prix vérifier qu'il savait se battre et qu'il ne profiterait pas de l'occasion pour s'enfuir et laisser le Nain seul face au monstre. Il aurait, certes une belle fin, mais une fin qui ne lui conviendrait pas. Il rêvait d'une grande guerre dans laquelle il périrait, comme celle qui clôtura la guerre pour l'Objet Divin. Son échine tremblait rien qu'à la pensée de mourir, agonisant au milieu de plusieurs adversaires défaits. Quel délice que de sentir les armures céder sous le poids de sa masse. Il se reconnecta à la réalité, s'éloignant de ces pensées macabres qui le hantaient depuis peu. Il reconsidéra la situation, son cœur encore endolori du son de cette voix d'outre-tombe.
  Il constata alors que l'homme à qui lui avait adressé la parole portait, d'une étrange façon, une faux. Son arme était celle de la Mort personnifiée. Drazh en eut froid dans le dos. Ce devait être un guerrier d'exception pour savoir manier cette arme d'une mobilité limitée au vu de sa grande taille.
  Le Nain, après quelques instants pour choisir les mots adéquats dit de sa voix la plus grave, en essayant d'impressionner le jeune homme :
  
  
  Je suis Drazh Thoragrim, forgeron et guerrier quand l'occasion se présente. Je suis ravi de te rencontrer. J'aimerais te faire passer quelques tests avant que nous ne nous lancions dans cette aventure. Je vais voir si tu peux te débarasser d'une des armures les plus solides qui soient. Entre et suis-moi.
  
  
  Il était content de sa formulation, de son intonation et surtout de la prestance qu'il avait mise dans ces mots. Sur ce, il rentra dans sa demeure et se rendit dans sa forge, qui se trouvait tout au fond du vestibule dans la pièce qui était accessible par une porte en fer, fermée par deux cadenas dont il gardait toujours les clés sur lui. C'était un coup de chance qu'il ne les ait pas perdues à Utguard. Il ouvrit cette fameuse porte, ce qui fit grincer ses gonds, il entra dans la pièce, mis un mannequin, équipé d'une armure, en place et attendit Siegfried, si tel était son nom.
  
  Il avait connu un Siegfried par le passé. C'était un petit Gnome sans histoire qui adorait les colibris, tout autant qu'un Gnome, dont l'attention se dissipe rapidement, pouvait aimer un animal sans penser à autre chose. Un jour, il avait voulu en monter un, pour pouvoir voler. On lui avait répondu qu'il était trop grand. Pour arriver à ses fins, il s'était payé les services d'un puissant mage qui l'avait réduit à une taille minimale. Il avait tenté son vol, à ce qu'il paraîtrait, le colibri, sur lequel il avait essayé de s'envoler, cherche encore à retrouver le si sublime goût de la chair de Gnome. Dès lors, tous les êtres de ce peuple ont pris ces oiseaux en haine. Quel triste sort que celui des colibris retrouvés morts sur un papier recouvert d'une fine couche de colle artisanale. D'après la rumeur, le village de feu Siegfried va se lancer dans la production d'une arme radicale contre les mouches, ressemblant étrangement au piège à oiseau.
  

• Atelier du forgeron
  
  Le jeune Siegfried, homonyme d'un gnome aventureux et malchanceux, s'était dirigé d'un pas décidé vers l'armure et avait envoyé une salve de coups sur celle-ci. Drazh pensait qu'il ne viendrait jamais à bout d'une des protections les plus résistante de sa collection, mais il y arriva, multipliant la puissance de chaque coups porté et achevant le travail par une unique flèche dans le centre de l'armure. C'était magnifique. Un parfait petit soldat entraîné à tuer sans sourciller, juste ce dont il avait besoin.
  Une fois sa tâche réalisée, le jeune garçon lui sortit une réplique qui se voulait sarcastique et demanda quand ils allaient enfin pouvoir casser de la bestiole. Le Nain prit son mal en patience. Cet homme voulait juste gagner son dû et s'en aller. Ce n'était pas un guerrier qui recherchait la satisfaction de voir le sang couler, il n'empêchait qu'il semblait habile de sa faux. Il ne savait pas quoi faire. Attendre un autre hypothétique guerrier qui ne ferait pas attention à l'argent ou engager ce petit bonhomme. Son choix fait, il annonça :
  
  
  C'est bon, tu vas venir avec moi.
  Nous allons affronter une créature du nom de Kazaky, c'est une sous-branche de Phoenix.
  Il est lui aussi doté d'une vie éternelle mais est doté d'une moins grande puissance et envergure.
  J'espère que tu aime quand ça chauffe, tu vas être servi.
  J'ai juste quelques petits objets à te donner.
  
  
  Il alla chercher dans ses coffres un plastron, un heaume, des gants et des jambières, le tout réalisé dans un alliage spécial d'acier et d'Onyx, une magnifique pierre précieuse très résistante et peu chère. Il jeta le tout au pied de Siegfried et lui dit :
  
  
  Allez mon bonhomme, enfile ça, sinon tes vêtements vont pas faire long feu.
  
  
  Cette phrase fut suivie par un long rire du Nain, il semblait que le fait de se faire rôtir par une créature mythique était une chose fort comique pour lui. Il faut dire que l'humour du forgeron était unique en son genre, l'histoire du gnome Siegfried lui avait d'ailleurs causé un fou rire de trois jours.
  
  Aaaah le petit Siegfried, il était fort joyeux, jusqu'à ce qu'il finisse gobé par un colibri.
  
  A cette pensée, Drazh rigola de plus belle. Ce devait être un spectacle étrange que pour son invité de le voir se tordre de rire avant d'affronter un oiseau géant de feu.
  
  Il partit, une foi les émotions passées, chercher lui aussi son armure. Elle était composée d'une première couche d'argent quasiment translucide, sous cette première couche de métal, on pouvait apercevoir un plastron d'une couleur vert clair, le Nain avait dépensé tout son argent dans l'achat de cent barres de mithril. C'était un investissement conséquent, mais il savait qu'il serait rentable. Le reste de l'armure était uniquement faite d'un alliage de bronze et d'or. Une solidité à toute épreuve et une finesse dans le travail des motifs, c'était une œuvre digne de lui. Il sortit sa hache d'arme ciselée qu'il avait présentée à ses premiers visiteurs, Hinata et Léo Manjano. Elle n'avait pas changé, elle était toujours aussi aiguisée, toujours aussi belle, toujours aussi ... mortelle. Il s'équipa aussi d'une arbalète et de dix carreaux. Qu'il attacha au ceinturon qui maintenait son armure. Il se dirigea vers la porte de sortie, posa son heaume à corne et hurle :
  
  
  Alors gamin, tu viens ou tu te dégonfle ? J'ai pas envie de passer ma journée à te voir te tourner les pouces.
  
  
  Il avait prévu de lui expliquer son plan une fois arrivé sur place. Il devait d'abord trouver un endroit sûr qui pourrait servir de retraite en cas d'imprévu. Sauf que des imprévus, il n'en avait connu quasiment aucuns.

OMFG, non tu ne reves pas. Désolée de l'attente.. :/

Le soleil, haut dans le ciel, annonçait une journée rude et chaude ; très chaude ; trop chaude. Le vent balayant la plaine soulevait des gerbes de sable et fouettait tout être ou objet se trouvant sur son passage, le faisant se plier sous son invisible puissance, rendant l'avancée difficile à quiconque s'aventurait à rejoindre les Volcans.
La poussière de feu se soulevant à chacun de leurs pas, deux guerriers se déplaçaient avec hâte sur cette terre aride et inhospitalière. Duo hors normes, les deux compagnons de quêtes avaient pour but le territoire que s'était attribuée la créature mythique sujet de leur mission ; la terre que ravageait le Kazaky. Tout deux étaient d'ailleurs parfaitement équipés pour se mesurer à la bête. Chacun revêtant une armure surement ignifugée, faite d'alliages spéciaux et reluisants.
Tandis qu'ils avançaient plus profondément dans les terres de Vulcain, s'éloignant de la grande ville, la végétation, déjà peu dense, se raréfiait, laissant parfois place à d'immenses étendues calcinées et/ou recouvertes de magma sec. Observant pour la première fois un tel paysage, Siegfried demeurait curieux de tout, aiguisant un peu plus sa vue à chaque bruit suspect ou étranger qu'il percevait.
Le soleil tapait avec vigueur sur la tête des deux hommes, assommant un peu l'un, qui posait alors son regard blanc et pur sur l'autre, se demandant si ce dernier était immunisé à la chaleur, en tant que Nain.

Car par ailleurs, là était un point important qui planait dans les pensées de l'ange depuis le début de sa rencontre avec le forgeron : l'expédition était du suicide. Non pas que la créature à abattre lui fasse peur, lui qui préférait les animaux aux êtres humains, il ne se laisserait jamais impressionner par un oiseau, soit-il de feu, ou non. La raison de ses doutes concernant ce travail demeurait dans le peu d'informations qu'il possédait sur ce quinquagénaire, ainsi que le peu de données que ce dernier avait sur lui. Et preuve etait faite ! Le forgeron l'avait appelé gamin en lui demandant s'il se dégonflait. Si seulement il savait ! S'il savait qu'il avait à faire à être vieux de plusieurs siècles, combattant tandis que lui n'était même pas encore une idée dans la tête de sa mère.. S'il savait que jamais, ô grand jamais, l'ange ne s'était ''dégonflé'' jusqu'à sa rébellion. S'il savait cela, au moins, le combat etait gagné d'avance. Or, ils n'étaient que deux étrangers marchant cotes à cotes, s'en allant combattre un féroce animal, ensemble. Quelle idée. On ne devient pas frère d'armes par simple décision. C'est quelque chose qui se définit au cours du temps, d'entraînements, de sueur et de sang. Car plus que les muscles, la technique ou l'agilité, c'est la confiance que les combattants placent en leurs alliés qui détermine l'issue de la bataille.
Tout soldat sait cela.

Ne révélant en aucun cas ses préoccupations au petit homme, le déchu, sa faux lui servant de canne, marchait silencieusement, la tête haute malgré le vent qui se battait contre lui. Plus que de l'asocialité, son silence était dû à l'ardent désir qu'il éprouvait de connaitre le plan qu'avait imaginé le dénommé Drazh. C'est donc en attendant de l'entendre qu'il se déplaçait.

Et cet attente, le jeune homme la comblait en se laissant aller à plusieurs pensées. La principale étant la répugnance qu'il avait de porter tout cet attirail métallique lui rappelant bien trop son uniforme de gardien angélique. Grinçant et cliquetant à chacune de ses foulées, l'armure portait sérieusement sur le système de l'ange, qui, à bout de nerf, hésitait sérieusement à retirer les multiples pièces de métal qui le protégeaient. Plastron, jambières, épaulettes et même heaume, il était vraiment couvert de la tête aux pieds. Voila quelque chose qui l'insupportait sérieusement, l'enferment trop durement, le faisant prisonnier et limitant ses mouvements. Tergiversant avec soin sur l'intérêt réel de ces bouts d'acier, Siegfried finit par arrêter sa marche, toujours muet, puis se détacha rapidement de l'ensemble de ses protection. Il commença par enlever son casque et ses gants, puis retira ses épaulettes, s'assit pour détacher ses jambières et, finalement, gela les attaches de son plastron, qui étaient hors d'atteinte, afin de les fragiliser et de finalement les briser d'un sec mouvement des bras vers l'avant. Se détachant également des tissus qui lui couvraient le haut de la tête, quoique gardant celui qu'il portait au cou, il s'en servit comme d'un linceul pour emballer les éléments de l'armure et posa le tout sur le sol avant de le recouvrir d'une épaisse couche de glace, magique et donc insensible à la chaleur.

Ses cheveux argentés et ses oreilles en pointes désormais visibles, l'ange prit le temps de s'étirer plusieurs fois et de faire craquer ses articulations avant de ramasser ses armes pour rejoindre le Nain.

-Tant pis pour la protection, elle gênait mes mouvements. Pour le feu, je me débrouillerai. Quant à cette glace, elle fond seulement à des températures infernales bien plus élevées que ce que l'on connait sur ce Monde ; l'armure est à l'abri, on viendra la chercher au retour.

Brisant le silence de sa voix glaciale, Siegfried préférait devancer toutes questions de la part de Drazh par ces brèves explications. Bien sur, en parlant de ce Monde, il avait donné une indication sur sa nature principale. Mais peu lui importait. Désormais libre de ses mouvements, il aurait été capable de déployer ses ailes pour voleter quelque peu, si elles n'avaient pas été si abimées.

• Abords du volcan
  
  Le paysage, embrasé, défilait sous ses yeux. En se rapprochant du volcan, il sentait que l’atmosphère s'alourdissait.
  Oui, il n'avait pas prévenu son compagnon de son plan, oui, il ne lui avait en rien inspiré confiance avec son test dérisoire et ses histoires de grand-père, mais il devait à tout pris être sûr que Siegfried ne déguerpisse pas à l'entente de son idée.
  
  C'était bien simple, il comptait faire imploser le Phoenix à l'aide d'une bombe spéciale,
  fabriquée par les pirates de l'Île Kynthos. C'était un mélange de souffre, provenant de la montagne crachant le feu vers laquelle ils se dirigeaient et d'excréments divers. A ce qu'on lui avait dit, le gaz, obtenu après macération des défécations, était stocké dans un réservoir, au-dessus du compartiment où le souffre était tassé. Il suffisait de placer une mèche dans le goulot, au sommet de la réalisation, prévu à cet effet, et d'avoir de bonnes jambes.
  Ensuite, si il avait donné cette armure si imposante au guerrier, c'était pour qu'il retienne l'oiseau, le temps que le Nain trouve l'endroit où il s'était installé et de trouver un moyen de ramener la créature à son nid.
  En somme, ce serait Siegfried qui ferait le travail le plus dangereux, néanmoins, un être au corps dont les signes de vieillesse diminuaient les capacités était moins disposé aux courbettes et aux sauts pour éviter des souffles de feu aussi chaud que les feux de l'enfer.
  
  Il sentit, en un court instant, son échine se dresser à cause d'un froid mordant, venant de son dos. C'était impossible, il faisait chaud comme dans la fournaise de Thor et il sentait un vent glacé digne des profondeurs de l'hiver le plus rude.
  Il se retourna et vit sa belle armure, qu'il avait mis des jours à forger, tomber au sol, comme un vulgaire manteau que l'on retire après un long voyage. Mais cet homme était-il fou ? Savait-il ce que, malgré le faible prix des matériaux, il avait fait passer là la moitié de ce qu'il avait gagné depuis son retour dans la ville de ses ancêtres ?
  Il entendit alors, venant du jeune homme :
  
  
  Tant pis pour la protection, elle gênait mes mouvements. Pour le feu, je me débrouillerai. Quant à cette glace, elle fond seulement à des températures infernales bien plus élevées que ce que l'on connait sur ce Monde ; l'armure est à l'abri, on viendra la chercher au retour.
  
  
  Drazh analysa la phrase, pendant un court instant, et répondit :
  
  
  Tu te débrouilleras ? Sais-tu au moins que cet oiseau a fait rôtir des hommes autrement moins arrogant que toi, et sache que si tu avais pris la peine de me prévenir avant de commettre cet acte irréfléchi, je t'aurais expliqué que tu allais devoir jouer à l’appât et que sans cette armure tu allais finir en steak-frites !
  
  
  Steak-frites ... c'était un plat assez peu courant su Midgard, l'huile pour le réaliser était une précieuse ressource, que de nombreux fortunés se réservaient pour des massages, réalisé par une main d’œuvre au salaire démesuré.
  Et il trouvait que ce nom allait très bien au guerrier, ce ferrait un magnifique surnom sarcastique si ils en réchappaient.
  Par dessus le marché, ce n'était pas totalement un guerrier, il maîtrisait la glace. Quelle poisse il avait, tomber avec un mage de glace, ils étaient pratiques pour soigner des blessures, mais créer un mur d'eau gelée ne leur serait d'aucune utilité face à cet oiseau incandescent.
  Trois mots résonnaient dans sa tête : " sur ce Monde ". Il venait donc d'une autre des 9 contrées ?
  
  
  Et donc, jeune homme, d'où viens-tu alors ? Quel est ton plan réel ? Es-tu un de ces maudits démons ? Viens-tu des terres de glaces ? Parle ou je serais forcé de te faire payer pour les désagréments et les dégâts causé à mon matériel.
  
  

Spoiler:

Les faits étaient là : Siegfried se sentait beaucoup plus à l'aise depuis que cette armure avait quitté ses membres. Soudainement plus léger et libre de ses faits et gestes, l'ange se promis de ne plus jamais porter un tel attirail. Rien ne sert de se protéger lorsque l'ennemi ne nous voit pas. De plus, l'on dit bien que la meilleur défense, c'est l'attaque, et ce ne sont pas quelques morceaux de métal qui y changeront quelque chose. Pensa-t-il, non point pour se convaincre du fondement de son acte, ou même pour se justifier, mais bien pour clôturer le raisonnement qui l'avait poussé à se débarrasser de l'accoutrement de fer.

-Tu te débrouilleras ? Sais-tu au moins que cet oiseau a fait rôtir des hommes autrement moins arrogant que toi, et sache que si tu avais pris la peine de me prévenir avant de commettre cet acte irréfléchi, je t'aurais expliqué que tu allais devoir jouer à l’appât et que sans cette armure tu allais finir en steak-frites !

Evidemment, la voix rugueuse du vieil homme devait se faire entendre. Il aurait été trop beau que le petit être regarde son armure au sol sans rien dire. L'archer soupira. Le petit discours du nain n'intéressait que peu celui à qui il était destiné. En effet, trop occupé à l'observer s'échiner contre lui, Siegfried demeurait impassible, le regard droit, las. Néanmoins, quelques mots retinrent son attention. *''Tu allais devoir jouer à l'appât. Vraiment ?* Se questionna-t-il sans lâcher le forgeron du regard. *Il faudra que je redouble de vitesse, alors* en conclut-il, réfléchissant déjà au plan d'action qui germait dans son esprit.

Plan qui fut interrompu par la voix de Drazh, qui, à nouveau, s'élevait au-dessus du vent.

Et donc, jeune homme, d'où viens-tu alors ? Quel est ton plan réel ? Es-tu un de ces maudits démons ? Viens-tu des terres de glaces ? Parle ou je serais forcé de te faire payer pour les désagréments et les dégâts causé à mon matériel.

*Il a donc remarqué l'erreur que j'ai commise..* Nota Siegfried avant de sourire derrière ses tissus, malveillant. Lui, en revanche, n'avait retenu que les dernières palabres du forgeron. Un combat ? Quelle douce attention. Il n'était pas friand des mises à mort, mais raffolant des combats, l'ange se réjouissait à l'avance des événements à venir.

Sur ce, le jeune homme fit un bond en arrière, une flamme démoniaque naissant dans son regard pur et immaculé.

-Tu vas donc devoir me faire payer, en effet, Nain. Défia-t-il alors son interlocuteur, de sa voix la plus suave et amusée.

Plantant sa faux dans le sol, le jeune homme releva le menton, fier, avant de reprendre la parole, une dernière fois.

Et sache que je ne suis en rien arrogant. Je connais mes capacités. Chose que tu ignores et que je ne te dévoilerais qu'en dernier recours. Commença-t-il, clairement, allant droit au but. Quant à ma nature profonde, à toi de me forcer à la dévoiler. Si tu ne peux y parvenir, c'est que tu n'es pas digne de la connaitre. Termina-t-il, posé et sincère.

Sa rencontre avec l'illusionniste lui avait fait réaliser qu'il devait garder un maximum de mystère sur sa condition angélique. Les hommes ne sont pas habitués à côtoyer des êtres tels que lui, il l'avait oublié et préférait désormais rester sur ses gardes. Néanmoins, s'il devait combattre un oiseau, peut-être que l'utilisation de ses ailes serait nécessaire. Peu importait. Pour l'instant, l'ange plongea son regard dans celui du Nain, le laissant ainsi apercevoir l'étincelle de folie divine qui luisait en son âme, se réveillant à peine à l'appel du combat.

Je ne bougerai pas d'ici tant que tu ne m'auras pas attaqué.
Allez viens, je t'attend..

• Abords du volcan
  
  A la suite d'un rapide soliloque, dans lequel Siegfried montrait, tant bien que mal, le Nain ayant de moins en moins d'estime pour l'homme, et prouvait qu'il connaissait ses limites mieux que n'importe qui et dans lequel il défiait Drazh de comprendre et appréhender sa nature. Il était aussi invité à aller au combat face au petit freluquet outrecuidant qu'il avait en face de lui. Ce n'était pas de refus, une mise en jambe avant le Kazaky ne serait pas mal accueillie.
  
  
  Je ne bougerai pas d'ici tant que tu ne m'auras pas attaqué.
  Allez viens, je t'attends ...
  
  
  Il veut du spectacle ? Il va être servi !
  
  Comme à son habitude, le Nain, dans un cri de guerre, typique de sa langue, se lança à l'assaut. Si Siegfried était bel et bien d'un autre plan, sa réflexion, ses réflexes et sa forces seraient décuplés par rapport à ses aptitudes personnelles.
  Mieux valait donner un maximum de son énergie directement.
  Il aurait le désavantage d'être lourd et lent, mais l'avantage d'être protégé. Il ne devait pas compter sur un combat dont il sortirait indemne, mais où il aurait l'honneur de prouver le peu de valeur qu'il lui restait.
  
  Le duel démarra dans la rage, les coups partant dans de multiples directions, sans contenance, Drazh balançait une hache, la première arme qui lui était tombé sous la main, dans l'espace qu'occupait Siegfried, ne lui infligeant aucune blessure. L'homme esquivait chaque coup avec agilité et une dextérité digne de plusieurs dizaines d'années d'entrainement, sauf qu'il était trop jeune pour avoir pu suivre une formation aussi longue. C'était un grand mystère que voilà. Il pouvait être une de ces créatures immortelles, se transformant à désir en humain, ou un des Démons, comme ceux venant des profondeurs d'Utguard, mais si cela avait été le cas, Drazh ne serait plus qu'un amas de cendres, à la senteur de viande carbonisée.
  A son retour, il devrait impérativement se renseigner auprès de ses quelques aînés, les Nains pouvant vivre 200 ans, mais mourant vers les alentours du siècle, suite à un duel ou une bataille. Il lui faudrait aussi, certainement, retourner à Lotheican.
  
  Le jeune homme avançait vers le forgeron, sa faux décrivant des cercles dans les airs. En quelques moulinets de son poignet, il mit Drazh au sol, son armure, fissurée en de nombres endroits, laissait le sang se déverser sur le sol brûlant.
  Il avait beau être à terre et souffrir de tous les endroits possibles et imaginables, le Nain tentait, tant bien que mal, de se relever.
  Le présumé Ange lui donna un coup unique, à l'aide du manche de son arme, au niveau du thorax, le vidant de tous l'air qu'il avait inspiré et le mettant hors de combat. Précision et efficacité, voilà le genre de compagnons qu'il souhaitait, même si celui-ci était entrain de le blesser grièvement, mais avec une classe non-feinte.
  
  La Marque se mit à luire, Drazh n'eut pas le temps de prévenir Siegfried qu'une décharge d'énergie parti, sans crier gare, de la forme, inscrite sur la main gauche du Nain, transperçant le gantelet de fer qu'il portait, faisant fondre le métal et brûler les chairs.
  Le rayon parti dans les cieux, où il explosa.
  L' inattention de son adversaire lui permit de bondir sur ses deux jambes, d'empoigner sa hache, tombée au sol, et la lança droit sur l'humain, qui, d'un geste de sa faux, dévia la trajectoire du projectile et se jeta à son tour dans l'offensive.
  
  

• Abords du volcan
  
  
  Là est donc l'utilité de l'armure.. Je m'en souviendrai forgeron.
  
  Il semblait donc que le jeune homme avait décidé de se raisonner, Drazh était heureux que l'Humain comprenne qu'un simple Nain pouvait fournir des conseils avisés.
  
  
  Mais je ne te promets pas que j'en porterai un jour, cela-dit !
  
  Il était donc indécrottable, c'était un Homme. S'il eut été un Elfe il ne lui aurait fait aucun cadeau, un être Humain ne naissait pas orgueilleux, au contraire des Sylvestres, c'était sa société qui lui avait fait du bourrage de crane, remplissant ses pensées de réussite personnelle et de victoire. Il ne pouvait pas nier que les Nains aussi avaient de l'orgueil, la gloire était le moteur de leur société. Drazh ne fit pas attention aux divers préparations de son adversaire, il essayait de reprendre son souffle. Malgré son âge fort peu élevé pour un Nain, il avait déjà été contaminé par les symptômes de la vieillesse, ses cheveux étaient d'un blanc pur, quand il se décidait à les entretenir, et ses pupilles s'étaient décolorées. Quelque chose d'inhabituel chez les membres de sa race, en même temps, il n'avait jamais été normal, c'était, pour lui, la disparité qui faisait tourner le monde !
  
  Il arc-bouta, son armure grinçant, son sang dégoulinant de toute part, s'élança, puisant dans les ressources de son corps, se retrouva derrière Siegfried, décidément, ce jeune était bien trop rapide pour lui. Il reçut une salve de coups de poings qui firent crisser son armure, créant des creux qui venaient entailler ses chairs. L'homme porta son coude à sa la tête, son casque, revenant légèrement sur son nez, lui empêcha d'obtenir un appendice nasal déformé. Le guerrier recula d'un bond aussi leste que ses attaques. se remettant en garde, attendant une nouvelle feinte du forgeron, le félicitant pour son ardeur au combat.
  
  S’apprêtant une fois encore à lancer un assaut frontal, il reprit quelques instants son souffle, mais, très vite, une légère démangeaison vint le troubler. Sa Marque grésillait, lâchant de minuscules étincelles incandescentes, son gant, déjà perforé, commença à prendre une teinte rougeâtre, là où ces petites lumières vacillantes venaient s'éteindre.
  Une légère psalmodie, sortant de la gorge du Nain, proclama, dans sa langue, le runique archaïque, quelque chose ressemblant à un avertissement.
  
  Drazh Thoragrim, forgeron de père en fils de la lignée Thoragrim, porteur de la Marque, tes ancêtres ton accordé ce pouvoir pour aider les souffrants et les faibles, ils ont invoqué le démon pour que tu puisse, à l'avance, être prévenu des évènements qui mettraient en péril des vies, pas pour te battre avec des gens qui essayent de t'aider !
  Souviens-toi que ce jeune homme est venu t'accompagner, laisse ta fierté dans un placard pour une fois !
  
  Aussi subitement que les voix étaient apparues, elles disparurent. Il resta bouche bée, tentant de comprendre ce qu'il venait de se produire, rien ne lui venait à l'esprit pour définir cette expérience. Il n'eut pas plus de temps pour réfléchir, le sol trembla, le volcan gronda, durant quelques minutes, il perdit son sens de l'équilibre. Quand tout s'arrêta, Drazh put constater que des centaines de papillons, aux ailes rouge et orange, comme une flamme chaude, venant d'un âtre, fuirent le suite, ce fut ensuite au tour de rongeur, des espèces de rats, aussi gros qu'un poing, eux aussi de couleur ocre.
  
  Des entrailles du mont volcanique, un cri, comme le froissement de tôles les unes sur les autres, retenti jusqu'à la ville. Un panache de cendres s'éleva du cratère, de gigantesques explosions se firent entendre, projetant des bombes de lave en fusion. De ce chaos indescriptible, surgit un monstre d'une taille surprenante, dont le corps n'était autre qu'un gigantesque brasier, hurlant la mort, répandant des gerbes de feu dans l'air, crachant de puissantes flammes bleues, signe de puissance. Cette créature était celle qu'il avait décidé d’anéantir, ou du moins, de neutraliser.
  
  
  Ah ! Enfin ! Je n'aurais pas cru qu'il prendrait autant de temps avant de bien vouloir entendre le boucan que nous générions. Oui, tu vas me trouver complètement fou, mais j'ai cédé à ta provocation dans l'unique but de le réveiller. Comprends-moi, il eut été difficile de s'approcher de sa tanière et de l'attirer plus loin avant qu'il ne nous brûle sur place et fasse de nous son déjeuner.
  
  
  Sur ce, il se mit à lui expliquer ce qu'il avait derrière la tête. Siegfried jouerait l’appât, détournant l'attention du Kazaky, sur le temps que lui, se rendrait au-dessus de la bouche béante menant au centre du monde. Il repérerait l'endroit où le monstre avait élu domicile, signalerait cela à l'Humain à l'aide d'un petit talisman qu'il avait dérobé à un mage, il y a quelques années et dont il venait de trouver une utilité, de là, l'Homme reconduirait sagement la bête vers le volcan, où Drazh aurait déposé les bombes, ensuite, ils se dissimuleraient, grâce à un parchemin cette fois-ci, qu'il avait acheté pour l'occasion. L'oiseau retournerait dans son nid, par la chaleur qu'il dégagerait, l'amas d'explosifs rendraient l'excroissance rocheuse, c'est ce qu'espérait le forgeron, où il s'était installé, le plongeant dans l'abîme de lave, poussé par des roches de plusieurs tonnes. Il espérait que celles-ci arriveraient à le faire s'enfonce suffisamment loin pour que l'action du magma l’empêche de remonter.
  
  Il ne restait plus qu'à appliquer le plan à la lettre et à avoir un peu de chance et le monstre ne reverrait pas la lumière du soleil de si tôt.
  
  [Si jamais il faut changer quoi que ce soit, préviens-moi ! J'ai eu l'inspiration d'un seul coup et ce n'est peut-être pas à ton goût.]