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" Seyren Windsor "
Seyren Windsor
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Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor

MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor - Page 2 Icon_minitime1Jeu 3 Jan - 11:39
Le regard vert du petit ecclésiastique commençait à flancher, à manquer d’assurance et de combattivité. Autre que la fatigue qu’il avait probablement gardée avec lui depuis notre première rencontre, le cadet Leodenor voyait sa vie confrontée à un tournant inattendu. Si j’ai toujours élégamment tourné le dos à la religion et toutes les sottises s’y rapprochant, je possède néanmoins une certaine foi envers une force plus grande. C’est peut-être ce que certains appellent « le destin ». Ma rencontre avec Ulrich ne pouvait pas être due au hasard. Le timing était bien trop parfait.

- « Que voulez-vous savoir ? » Demanda le jeune homme d’une voix trop amer à mon goût.

Mélinda nous avait rejoints au pas de chat et, je fus presque surpris de la voir prendre place à côté du petit prêtre. Je la connaissais depuis si longtemps, qu’il m’était permis de lire en elle comme dans un livre ouvert. La tavernière était inquiète pour le jeune Leodenor. Pas seulement concernant son état de santé inquiétant mais, aussi pour son avenir. Avec sa bouille de chiot dalmatien, Ulrich avait réalisé l’exploit de s’attirer la sympathie de la jolie blonde en un temps record !

- « Je veux savoir quel genre d’homme j’ai face à moi. » Répondis-je à l’ecclésiastique.

- « ... Vous savez certainement tout aussi bien que moi qu’il y a des choses qu’on ne peut oublier ni abandonner derrière soi. Et ce sont ces choses qui nous portent toujours plus loin. Un jour, on y revient, quoiqu’il arrive. Vous avez tort de croire que l’on peut renoncer aussi facilement. Vous avez eu tort de croire que... Moi, je ne peux pas. »

J’étais… déçu. Sincèrement déçu. J’offrais à ce jeune homme une chance de recevoir l’enseignement d’un grand et puissant seigneur chevalier – c’est-à-dire, moi - mais celui-ci, semblait préférer sa triste vie au clergé… C’était donc là, la limite de ses rêves ? Comptait-il réellement continuer de vivre ainsi, son potentiel de chevalier offert à ces religieux rondelets en guise de bouffonnerie ?! Mais quelle que soit mon opinion sur la chose, je me devais de me taire. Je n’avais pas le droit de l’influencer, ce serait insulter le code d’honneur de l’ordre des chevaliers. J’avais peut-être perdu mes titres mais, l’honneur était sauf.

- « C’est ton choix. » Soupirai-je simplement, transparent.

Je m’attendais à ce qu’il réplique, que ce soit par l’affirmatif ou la négative, mais aucune réponse ne m’était parvenue. Pas un seul mot. Osait-il me manquer de respect en m’ignorant ? Ou, ne m’avait-il simplement pas entendu ? Délaissant le banc, je m’étais redressé avant de courber le dos, posant ma grosse main gantelée sur le front du gringalet pour repousser ses mèches de cheveux indisciplinées vers l’arrière. C’est en croisant son regard, à présent aux portes du supplice, que je compris qu’Ulrich Leodenor avait rendu les armes. Le pauvre petit était au bord de l’épuisement. Mélinda me regardait d’un air sévère car, évidemment, c’était ma faute et de ce fait, c’était à moi d’agir. Et, elle n’allait pas être déçue ! Attrapant la bourse à ma ceinture, j’y avais repêché deux magnifiques saphirs.

- « Je loue ta chambre. » Déclarai-je d’une voix autoritaire en déposant sèchement les joyaux sur la table en bois, entre la tavernière et l’ecclésiastique à taches de rousseur.

- « Ma… Ma chambre ?! » S’exclama-t-elle, surprise. – « Elle n’est pas à louer ! C’est une taverne, pas une auberge ! » Hurla Mélinda en posant ses mains sur ses hanches.

Ne me préoccupant pas du courroux de la harpie, j’avais attiré mon prêtre préféré contre moi, lui murmurant doucement à l’oreille « Laisses-toi faire. Je vais t’aider. », avant de le prendre subitement dans mes bras, tel un preux chevalier portant délicatement sa princesse de fortune... Que ça ne devienne pas une habitude.

- « Windsor ?! Windsor ! » Ragea la blonde, le visage cramoisi.

Si elle continuait à crier en concurrence avec les marchands de poissons d’Alcombord, bientôt l’ingénieuse cachette du chevalier renégat ne sera plus un secret pour personne ! Mélinda ne comprenait-elle pas le principe d’une planque ? Ah les femmes… Ah les blondes ! L’escalier menant à la chambre de la tavernière, au grenier, était étroit, les marches toutes en pentes et grinçantes. Au risque de me rompre le cou, je dus le gravir avec lenteur, le dos courbé. Le cadet des Leodenor avait le visage plaquée contre la froideur du métal de mon armure, ce qui devait un tant soit peu l’aider à reprendre conscience de la réalité.

- « Ça doit être affreusement gênant d’être porté par un autre homme. » M’amusai-je à l’attention d’Ulrich, le tout accompagné d’un petit rire mélodieux.

Bien que la pénombre régnait dans la petite pièce, je n’avais nullement besoin de lumière pour me rendre jusqu’au lit de Mélinda. Je connaissais plutôt bien cette chambre… En particulier le lit. Déposant l’ecclésiastique au visage orné de constellations sur les draps avec bienveillance, j’avais ensuite claqué des doigts, usant de la magie pour allumer chaque bougie présente sur le grand chandelier, reposant sur la table de chevet, juste à côté de la confortable couche.

- « Je suis désolé Ulrich. » Murmurai-je. – « Si je n’avais pas été négligeant avec ma blessure, tu ne serais pas dans cet état. Je sais combien l'usage de la magie peut s'avérer épuisant. » Avouai-je en me postant bêtement devant lui, debout sur mes longues jambes.

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Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor

MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor - Page 2 Icon_minitime1Mer 24 Avr - 20:48
    Ulrich tenait maintenant difficilement éveillé. Ses paupières se faisaient lourde de lassitude et de fatigue, et tout ce qu’il voulait, c’était retrouver le vide sans prétention de l’espace, cette sensation de rien sur la peau, qui signifiait que vous n’étiez pas plus qu’un ridicule atome dans l’univers. Le jeune homme le savait – son rôle dans l’histoire ne pouvait être que mineur ; il était un misérable prêtre sans dons particuliers, et avec pour seule aptitude de savoir se fourrer dans les pires situations qui soient.

    Et il ne doutait pas que celle dans laquelle il se trouvait était déjà bien assez horrible pour lui. Alors qu’il avait pu ressentir une confiance sans bornes envers le chevalier pendant quelques instants, il était maintenant effrayé, effaré, une vraie bête acculée à la mort devant un ennemi qu’elle avait mal jaugé. Mais il n’avait aucun moyen de réagir et de faire se retourner la situation. Surtout qu’il suivait impuissant une scène pour le moins dérangeante entre le chevalier Windsor et Mélinda, la tavernière. Il entendait leur voix au loin, comme un écho répercuté qui a perdu de sa force, éclater dans la taverne vide. Et d’un coup, des mains puissantes l’avaient soulevé comme un fétu de paille, des mains énormes qui ne pouvaient être que celles de Seyren. Qu’était-il donc en train de faire ? Ulrich voulait protester, se débattre et rentrer à l’église, mais rien n’y faisait. La plupart de son corps ne répondait plus, et ses mouvements étaient réduits aux spasmes d’un lombric agonisant.

    Tandis qu’ils gravissaient les escaliers, Ulrich pouvait percevoir la colère de la jolie blonde, qui hurlait à tout rompre le nom du chevalier. Celui-ci, sourd aux cris de Mélinda, continuait d’une démarche lente et assurée sa progression ; il avait plaqué le prêtre contre son armure, mais le froid du métal n’y faisait rien. Une torpeur sans nom s’emparait de lui, et Ulrich n’avait plus la force de lutter.

    - « Ça doit être affreusement gênant d’être porté par un autre homme. » susurra alors le grand homme en riant innocemment.

    Ulrich aurait pu rougir, répliquer, mais tout ce qu’il réussit à faire fut coller un poing ridiculement rageur sur le torse du chevalier – il se demanda même si celui-ci avait remarqué son geste.

    Enfin, ils pénétrèrent dans une pièce sombre, où le chevalier Windsor semblait évoluer avec assurance ; pour sûr, il connaissait l’endroit. Les mains le déposèrent sur les draps immaculés de la couche qui devait donc être celle de Mélinda. S’il eût été en mesure de réagir, le prêtre serait parti en courant, déclarant que sa place n’était pas dans le lit d’une jolie jeune femme. Mais ses yeux se fermaient petit à petit, les paupières lourdes retombant sur ses iris verts de plus en plus souvent, et longtemps. Ulrich céda, tandis que Windsor prononçait ces mots –

    - « Je suis désolé Ulrich. Si je n’avais pas été négligeant avec ma blessure, tu ne serais pas dans cet état. Je sais combien l'usage de la magie peut s'avérer épuisant. »

    Il aurait voulu répliquer, mais sa bouche ne répondait plus, et il sombra.


    L’orage éclata. Des éclairs immenses zébraient le ciel tandis qu’Ulrich se redressait, subitement éveillé. Il était assis sur le sol humide, recouvert de mousse et jonché de morceaux de cadavres. En réalisant cela, le prêtre fit un bond et fut sur se deux pieds. La peur tenait son cœur entre ses mains, elle le pressait vigoureusement tandis qu’il regardait autour de lui.
    Ce qu’il voyait était un paysage désolé, un paysage de cauchemar qui lui donnait la chair de poule – les arbres calcinés dressaient leurs branches en implorant le ciel, d’autres reposaient à terre, brisés, comme écrasés par le pied d’un géant. Le ciel sombre était strié de zébrures blanches, qui faisaient se détacher au loin des montagnes qu’Ulrich devinait escarpée. Et à ses pieds, sous ses yeux, partout, ces membres épars qui tapissaient le sol à n’en plus finir.
    Haletant, paniquant dans cet endroit maudit d’où il voulait partir à tout prix, le jeune homme se rendit alors compte qu’il était recouvert d’une armure, oui, une armure qui avait dû être rutilante, mais qui désormais était maculée de sang et de boue. Il voulut faire un pas, mais tout autour de lui les lambeaux le menaçaient, et il n’osait les piétiner sauvagement.
    Soudain, un grondement terrible se fit entendre derrière lui. Ulrich se retourna en retenant un hurlement de terreur : face à lui, une bête énorme, un loup au pelage noir de jais le fixait de ses grands yeux rouges, montrant les dents, grognant à son encontre. Puis derrière lui, à nouveau, un deuxième grondement surgit. Il fit volte-face, pour se retrouver nez à nez avec une bête semblable. Respirant avec difficulté, le jeune prêtre se figea, mais ses bras et ses jambes tremblaient sans qu’il n’y pût rien faire.
    Alors les deux bêtes bondirent en même temps sur lui. Elles déchirèrent son armure comme s’il se fût agi de papier, entamèrent la chair pâle et tendre de son corps, tandis qu’il hurlait, hurlait désespérément pour que quelqu’un vienne l’aider. La douleur était insoutenable, les deux loups déchiquetaient son corps, comme ils avaient dû le faire pour les autres cadavres qui jonchaient la terre, puis le dernier cri d’Ulrich s’étouffa lorsqu’une des deux créatures lui brisa le cou de sa mâchoire ensanglantée.



    Ulrich se réveilla en sursaut. Il haletait. Les draps étaient trempés de sueur, et on y devinait l’odeur de la peur. Il était en effet terrorisé. Ce rêve semblait si réel… Tâchant de reprendre son calme, il parcourut la chambre du regard, jusqu’à ce que sa respiration se fût apaisée. Puis, d’une main encore légèrement tremblante, il passa la main dans ses cheveux, et noua les lacets de sa chemise en toile.

    La chambre était vide, mais on y avait ouvert la fenêtre et, de fait, la rumeur des rues d’Asunia montait jusqu’à lui, en même temps que les rayons du soleil venaient lécher les carreaux colorés qui formaient le sol de la chambre. S’approchant de la fenêtre, le petit prêtre sentit aussi les effluves variées d’une échoppe qui, non loin de là, vendait aux passants des petites coupes remplies d’un bouillon fumant à l’apparence délicieuse. Tout contrastait tellement avec l’atmosphère morbide de son rêve, et tout lui rappela alors les miettes de corps qu’il avait rejoint à la fin. Dans un hoquet de dégoût, il s’éloigna alors de l’embrasure, pour se rasseoir sur le lit moelleux de…

    Il se souvint de ce qui s’était passé il y a quelques heures. Ou était-ce hier ? Ulrich avait perdu toute notion du temps, et même s’il pouvait, à en juger la place du soleil dans le ciel, déterminer une heure approximative du jour, il hésitait. Et s’il avait dormi durant plusieurs jours ? S’il s’était passé quelque chose de grave pendant qu’il dormait dans le lit confortable d’une tavernière d’Asunia ? En proie à une subite panique, il chercha du regard sa bure, tâtonnant de ci de là à la recherche de son précieux uniforme. Impossible de mettre la main dessus. Soupirant de découragement, il reprit place sur le lit quand quelqu’un frappa à la porte.

    De nouveau debout, il tenta précipitamment de cacher ses frêles jambes sous son ample vêtement. La porte s’ouvrit sur une petite femme – entendu, une femme qui approchait la taille d’Ulrich – à la longue chevelure blonde, qui tenait un petit plateau dans une main, et un vêtement de toile grossière qu’il connaissait bien dans l’autre.

    - « Alors, Ulrich, bien dormi ? » fit-elle d’une voix guillerette, en posant le tout sur le lit défait. Ulrich ne bougeait pas, il restait figé tandis que son regard suivait les mouvements nets et précis de la jeune femme.

    - « Euh, ou-oui, oui, je crois que oui… »

    Et lui de lancer un sourire niais à la tavernière, en se frottant la nuque d’une main gênée. Il vit qu’elle avait apporté une énorme tasse remplie d’un breuvage fumant qui exhalait dans toute la pièce une odeur d’épices, ainsi qu’une petite assiette garnie de biscuits. Mélinda lui tendit la tasse en souriant –

    - « Tu dois avoir faim… Mange, dépêche-toi, Seyren ne va pas tarder… Et j’ai plutôt hâte qu’il quitte cette taverne, crois-moi. »

    Le prêtre hocha la tête et s’empara du breuvage. C’était délicieux. Il but une gorgée, puis une autre, mais la troisième fut avortée par la porte qui s’ouvrit avec fracas. Il releva ses yeux de la divine boisson pour toiser le nouvel arrivant.


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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor - Page 2 Icon_minitime1Jeu 2 Mai - 5:47
Un silence aussi respectueux que craintif s’était imposé alors que je franchissais le pas de la porte. J’avais l’impression d’être le lion entrant dans l’arène. Et croyez-moi, ce n’était pas une sensation des plus agréables… Le petit prêtre était assis sur le lit, en plein repas, chouchouter et dorloter tel un enfant par la tavernière. Allait-elle l’adoptée, aussi ? Derrière ses airs innocents de petit ecclésiastique à taches de rousseur, ce coquin d’Ulrich Leodenor était un homme ou du moins, quelque chose y ressemblant. J’avais peu et mal dormi et des cernes avaient commencées à se dessiner sur mon magnifique visage, soulignant la mauvaise humeur matinale qui se manifestait lorsque mes nuits étaient insuffisantes ou, lorsque j’étais contraint de dormir sur un foutu banc de bois... Je devais être assez effrayant à voir.

- « Je dois me mettre en route. » Déclarai-je haut et fort, n’y allant pas par quatre chemins.

J’avais prévu de partir dès l’aube mais, l’état de l’ecclésiastique m’inquiétant, j’avais dû repousser l’heure de mon départ. Puis, je dois avouer que le sort du cadet Leodenor avait attisé ma curiosité pire encore, il m’avait touché. Maudite compassion… Ulrich avait grandi dans l’ombre de son frère, voyant ses rêves se réaliser glorieusement pour son ainé et, pour lui seul. Il avait cherché, en vain, reconnaissance et réconfort auprès d’un paternel absent qui, dans un élan de lassitude, avait abandonné son propre gamin aux portes de l’abbaye. Petit, maigrichon, faible et encore dans le cocon de l’enfance, le jeune prêtre n’avait que le cœur et les valeurs d’un chevalier. Si je lui avais tendue une main, l’ecclésiastique, tremblant de peur, n’avait pas osé la saisir. Ulrich Leodenor était condamné à sa misérable vie au clergé.

Ma main s’était délicatement posée sur la tête du gamin aux yeux verts, laissant paraitre cette douceur d’ordinaire bien dissimulée par mon tempérament volcanique.

- « Portes-toi bien, Ulrich. » Soufflai-je en caressant sa chevelure qui par ailleurs, était bien trop soigneuse pour celle d’un homme.

Puis, abandonnant la petite bouille de prêtre, je m’étais tourné vers Mélinda qui, m’adressait un regard plein de reproches. C’est bien ça le souci avec les femmes. Elles ont toujours énormément de choses sur le cœur mais… Oh que non, combien même ces dernières vous concernent directement, ces dames ne se donneront jamais la peine de vous les confier ! Ce serait bien trop facile, voyons ! C’est forcément à nous, les hommes, de deviner ! Lui adressant simplement un signe de tête exaspéré et soupirant, j’avais tardé mon regard déçu sur Ulrich. Faisant subitement volte-face, je m’apprêtais à descendre les premières marches de l’escalier…

- « Tu aurais fait un bien meilleur chevalier qu’Almar Leodenor. Il a peut-être la maitrise, la pratique et un corps de guerrier mais, ce crétin est vide ! » Tonnai-je avec frustration.

Sur ce, j’avais descendu les marches de l’escalier d’un pas lourd et furieux, le visage rouge et les yeux clos. Ce n’était ni le lieu, ni le moment, de faire une démonstration de la fameuse tempête des Windsor. Une fois le rez-de-chaussée retrouvé, au milieu des tables et des chaises vides de vie de la taverne, j’avais inspiré une grosse bouffé d’air par la bouche avant d'expirer longuement par les narines. Du calme, du calme Seyren… J’avais plaqué une main contre une partie de mon visage, luttant contre l’irrésistible envie d’aller botter les fesses de l’ainé des Leodenor. Une prochaine fois, peut-être.

Pendant que la belle aux bois dormant piquée son somme, j’étais sorti acheter quelques provisions : de la viande séchée, du fromage, du pain et quelques fruits secs. J’avais suffisamment de denrées pour tenir quelques jours, ce qui était amplement suffisant pour atteindre Alcombord, la citée portuaire. Et puis… J’avais acheté un petit tonneau de bière blonde à Mélinda… Ouais, je sais, je sais. Mais je vous rappelle qu’à la base, je comptais en prendre deux ! Resserrant quelques sangles de mon armure, enfilant la longue cape noire à capuchon, saisissant ma sacoche de provisions et choppant mon divin tonneau au passage, je me dirigeais hâtivement vers la porte, sur le départ.

- « Et tu as attendu qu’il se réveille pendant tout ce temps juste pour lui claquer ça à la figure et filer ?! » Lança furieusement l'harpie dans mon dos. Je n'avais plus aucun doute vis à vis de l'instinct maternel de la tavernière.

- « Au revoir, Mélinda. » Soufflai-je sombrement, ignorant sa question et refusant de me retourner.

- « Seyren… » Murmura-t-elle tristement.

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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor - Page 2 Icon_minitime1Mar 30 Juil - 8:30
    La tension avait fait un bond phénoménal dès l’entrée du chevalier, et l’atmosphère était presque devenue étouffante, malgré les dimensions respectables de la pièce. Ulrich, tirant de son mieux sur la tunique blanche qui lui couvrait partiellement le corps, afin de cacher ses maigres jambes au Windsor, remarqua dans le regard de celui-ci une lueur qui lui fit lâcher prise et prier pour qu’il ne mette pas le feu au quartier.

    - « Je dois me mettre en route. »

    Le ton cassant de l’homme lui déchira le cœur. Il était fâché, terriblement fâché, et tout était de sa faute, sans aucun doute. De toute manière, chacune de ses actions ne réussissait qu’à réveiller la colère refoulée du puissant chevalier ; colère qui, un jour, finirait par les anéantir tous deux, Ulrich le savait. Il sentait que cette séparation leur serait fatale, qu’un tournant sombre les attendait, chacun de leur côté, au bout du chemin. Et si ce rêve qu’il avait fait n’était qu’une prémonition, un avertissement ? Et s’il finissait réellement par devenir chevalier, mais qu’en même temps, il perdait l’homme qui voulait à tout prix faire de lui un tel combattant ? Tous ces morceaux de cadavres… Il frissonna. La main du seigneur se posa doucement sur ses cheveux, tandis qu’il murmurait un « porte-toi bien » aussi doux que douloureux.

    L’arrêter. Il fallait qu’il l’arrête, qu’il le protège contre les grands dangers qui approchaient. C’était ridicule… Lui, un prêtre sans force, sans courage, protéger un des plus grands guerriers d’Asunia alors qu’il savait à peine manier l’épée ? Mille et un doigts moqueurs pointaient en direction de l’ecclésiastique qui regardait, impuissant, son héros prendre la porte sans se retourner.

    - « Tu aurais fait un bien meilleur chevalier qu’Almar Leodenor. Il a peut-être la maitrise, la pratique et un corps de guerrier mais, ce crétin est vide ! »

    Même le nom de son frère le fit à peine réagir. Il n’était décidément qu’un être débile, tout juste bon à prêcher la fin des temps pendant que d’autres se battraient et donneraient leur vie pour une cause non moins noble qu’elle en était suicidaire.

    Tu es faible, Ulrich Leodenor. Tu n’es qu’un lâche. Et Seyren Windsor t’aurait tout donné, si tu avais bien voulu accepter sa proposition. Mais tu es et tu resteras un couard toute ta misérable vie.

    - « Et tu as attendu qu’il se réveille pendant tout ce temps juste pour lui claquer ça à la figure et filer ?! »

    - « Au revoir, Mélinda. »

    - « Seyren… »

    Sa propre impuissance lui donnait des haut-le-cœur. A peine la porte eût-elle claqué au nez de la pauvre tavernière qu’il eut envie de pleurer toutes les larmes de son corps. Mais ce combat qui tiraillait ses entrailles raviva un feu qu’il croyait éteint. Des souvenirs de ses quelques instants d’innocence fusèrent. La première fois où il enfonça l’épée de bois dans le mannequin de son frère. Le jour où sa mère lui tendit la petite dague au manche incrusté de pierres scintillantes. Ces rêves, où il se voyait chevauchant un destrier aussi rouge que le soleil couchant, pourfendant les voleurs et les malfrats de son épée vengeresse. Ses entraînements secrets, au cœur de l’abbaye.

    Tout cela le fit se dresser, se lever, droit et déterminé. L’enfant avait pris le dessus, et pourtant, il se sentait plus homme que nourrisson en cet instant. Il s’empara de sa bure et de sa croix, les enfila prestement, puis posa une main tendre sur l’épaule affaissée de la blonde sirène.

    - « Mélinda… Ne vous en faites pas. » Le regard de la jeune femme croisa le sien. « Il suit ses rêves, ses idéaux. Ne laissez jamais vos espoirs s’envoler. »

    A son tour, le prêtre passa la porte, en même temps qu’il fermait celle d’une époque révolue. Je dois le faire, je ne peux rester les bras croisés à attendre la mort. Dehors, la foule s’amoncelait dans les rues, rendant difficile le passage aux gens pressés. Mais Ulrich ne se découragea pas. Jouant des coudes entre les passants, se dressant sur la pointe des pieds pour mieux apercevoir le chevalier, qui était largement plus grand que la plupart des hommes.

    Son cœur fit un bond lorsqu’il reconnut la silhouette massive de Seyren Windsor, recouverte d’un capuchon noir. La foule pressante ne l’arrêta point, il se sentait pousser des ailes. Il était temps pour lui d’avoir rendez-vous avec le Destin. Les Nornes avaient tissé pour lui un fil ridiculement fin et emmêlé, mais il trouverait son chemin parmi les nœuds.

    - « Messire ! Messire ! » criait-il de tous ses poumons, espérant secrètement que son faible cri parviendrait aux oreilles du renégat.

    Comme un signe divin, sa course était devenue plus fluide, et il filait plus librement parmi les flots humains qui se déversaient dans des rues qu’il reconnaissait à peine. La capuche sombre se rapprochait, non, c’était lui qui la rattrapait, et une poussée d’adrénaline accompagna cette pensée. Poussant sur ses jambes, tous ses muscles tendus vers le chevalier, Ulrich parvint à toucher du bout des doigts la cape du Windsor. Encore une foulée, et il pourrait lui empoigner le bras, le faire se retourner.

    - « Sieur Windsor… » chuchota-t-il en étouffant un sanglot. Ses doigts enlacèrent l’armure, il dut tirer de toutes ses forces sur le bras musclé pour que l’homme se retourne enfin. Sous le métal et le tissu, l’enfant sentait son sang bouillir. « Je suis prêt. Je veux… » Vous suivre. Vous protéger. Que vous m’aidiez à… « … devenir chevalier. »

    Pour moi. Pour vous. Pour les hommes. Je veux être utile. Passer au fil de ma lame les monstres et les tueurs, terrasser les créatures qui nous menacent tous. Etre enfin fort, et accepter mon destin. Car les étoiles ne mentent pas.

    Devenir chevalier.


    Les grands yeux verts de l’enfant croisèrent les iris furieux du renégat.

    Je vous en prie…



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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor - Page 2 Icon_minitime1Sam 10 Aoû - 7:40
Les rues de la capitale grouillaient de monde et déjà, je regrettai de m’être attardé aussi longtemps. Ce gamin avait que trop attiré mon intention et ce, inutilement. Je ressentais notre rencontre comme un puisant échec, de quoi conserver ma mauvaise humeur pour le reste de la journée. Quittant la petite ruelle donnant directement sur la taverne de Mélinda, j’avais choisi d’emprunter l’une des routes principales de la glorieuse Asunia, celle menant aux portes de la ville. J’avais peut-être pris des risques en choisissant cette voie si exposée mais, c’était la façon la plus rapide de quitter la capitale à pieds. Des chemins plus sûrs m’auraient fait tourner en rond inutilement dans toute la ville et, je n’avais plus vraiment de temps à accorder aux futilités.

Tout en avançant d’un pas mesuré, mon visage dissimulé sous mon sombre capuchon, transportant mon petit tonneau sous un bras, j’observai une dernière fois Asunia. J’avais le triste sentiment que c’était la toute dernière fois que je contemplai de mes propres yeux ce qui, se rapprochait le plus de « mon chez-moi ». C’était ici que mon histoire avait commencée. Un flot de souvenirs entremêlés d’images issus de mon imaginaire défilaient dans ma tête. Mon corps avançait de lui-même, se frayant sans encombre un chemin entres les passants sans visages. 

Les flous souvenirs de mon père, cette façon si douce qu’il avait de caresser mes cheveux lorsque je n’étais qu’un bambin. Le portrait figé de ma mère et son sourire aussi réconfortant que douloureux. Les innombrables nuits que j’avais passé assis sur le rebord de la fenêtre de ma chambre, avec pour seule compagnie la faible lueur d’une bougie et un ouvrage. Le jour pluvieux où j’avais refermé mes mains sur le pommeau de la 9K pour la toute première fois, levant avec honneur la pointe de sa lame vers les cieux. Le regard méprisant des autres qui, n’avait jamais cessé de me poursuivre. La nuit où le hurlement de Fenrir avait bouleversé à jamais ma vie. Mon histoire s’était jusqu’ici conté à Asunia. Mais, comme tout enfant une fois grandit, j’avais succombé à la curiosité de découvrir le monde par moi-même, de me mesurer à toute sa cruauté et sa violence, d’admirer toute l’étendue de sa beauté…

Deux enfants jouant à chat s’étaient amusés à me tourner autour en courant, mettant fin à mes pensées. Leurs cris et leurs rires s’étaient emmêlés et c’est avec maladresse qu’ils s’étaient éloignés en sautillant, levant sur leur chemin les cris colériques des adultes qu’ils bousculaient sur leur passage. J’avais souris le plus simplement du monde, un pincement au cœur. J’en étais maintenant persuadé, Asunia me manquerait.

Sans crier garde, une poigne perverse m'avait sèchement saisie le bras et, c’est avec colère que j’avais fait volte-face, prêt à fracasser à coup de poings le crâne du malheureux si celui-ci comptait me faire obstacle ! Mais, ce n’était que lui. Encore lui. Ulrich Leodenor, les joues rouges et le souffle court, avait refermé ses frêles petites mains sur le canon robuste de mon armure. J’aurai pu lui arracher violemment mon bras des pattes et poursuivre ma progression sans sourciller mais… Au lieu de ça, je m’étais immobilisé alors qu’il prononçait mon nom dans ce qui m’avait semblé être une plainte, serrant d’avantage sa maigre prise sur mon bras.

- « Je suis prêt. Je veux… » Il hésita un instant avant de poursuivre. - « … devenir chevalier. »

J’avais porté sur lui un regard cruel. Je le jugeai ouvertement et, je ne doutai pas qu’il fut assez malin pour le comprendre. Mais, le doute s’était rapidement dissipé, là où il n'avait pas sa place. Il m’était tout bonnement impossible de ne pas y croire, de ne pas le prendre au sérieux, de ne pas lui accorder un semblant de foi. En cet instant, Ulrich Leodenor me paraissait grandit. Ses yeux verts brillaient de cette lueur combattive, que j’avais vue à mainte reprise dans les yeux de mes frères d’armes dans l’enfer du cœur de la bataille. J’avais longuement soupiré, comme agacé. Et surtout, je ne pouvais tout simplement pas abandonner ce petit gars à une vie fade et sans saveur. Alors que la prise du petit ecclésiastique sur mon bras s’était relâchée, c’est ma main qui agrippa subitement la sienne, la serrant avec force. Emportant Ulrich avec moi, j’avais rapidement rejoint l’ombre de la première ruelle venue, nous dissimulant des regards indiscrets. Aussi doux que le mentionne ma légende, j’avais plaqué le jeune homme contre mur le plus proche, postant mon avant-bras contre le mur, au-dessus de sa tête. Mon regard émeraude était braqué dans le sien.

- « Je ferais de toi un chevalier. » Déclarai-je avec force.

Souriant de la tête que faisait Ulrich suite à cette promesse, je m’étais doucement retiré, libérant le gringalet de toute mon emprise.Tirant un petit sac à ma ceinture, sous mon manteau, j’y avais repêché une bourse au poids peu modeste, que j’avais préparé alors que le cadet des Leodenor dormait encore sagement dans le lit de la tavernière. Sans l'en avertir au préalable, je l'avais lancé à Ulrich mais le gringalet, étant définitivement un personnage maladroit, n'avait pas eu le temps de réagir en conséquence. La bourse était tombée au sol dans un trajet direct, s'ouvrant à moitié sur son contenu : de gros joyaux brillants de mille feux. Face à la bêtise du petit à taches de rousseur, j'avais souris moqueusement, me retenant de rire en levant les yeux au ciel. Oui Seyren. Tu venais de prononcer un serment dans lequel tu t'étais engagé à faire de ce petit cul paumé un preux chevalier... Mon sourire s'était aussitôt évaporé. C'était beaucoup moins marrant, tout d'un coup.

- « C'est à toi. » Indiquai-je, répondant à son regard interrogateur.

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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor - Page 2 Icon_minitime1Sam 7 Sep - 3:43
    L’espace d’un instant, Ulrich Leodenor, ridicule prêtre d’Asunia qui pansait les pestiférés plus souvent que les guerriers blessés, s’imagina sur le champ de bataille, non seulement soignant ses compagnons, mais combattant à leur côté, mutilant des orcs furieux, sabrant les têtes de ses ennemis comme on décapite une bouteille d’un grand cru. Ainsi, quand le Windsor prit sa main, crut-il que c’étaient les dieux qui l’emportaient vers sa destinée.

    La réalité était toute autre – en effet, le chevalier venait de le plaquer rudement contre un mur, dans une allée sombre et déserte. N’importe quel esprit mal intentionné y aurait vu là la meilleure occasion de passer au fil de l’épée un gringalet dans son genre… ou d’essayer sur lui nombre d’autres choses plus tordues les unes que les autres. Ulrich retenait son souffle, incertain quant à la raison de cette brusque virée dans les bas-fonds d’Asunia. On ne savait jamais ce que vous préparait un Windsor un peu remonté… Surtout quand ses yeux incandescents vous fixaient de la manière la plus effrayante possible.

    Le couperet tomba alors.

    « Je ferais de toi un chevalier. »

    Avalant sa salive comme si l’on tenait un couteau sous sa gorge, Ulrich hésita à ces mots entre sauter de joie et embrasser le renégat, ou s’enfuir en courant, regrettant son coup de tête. Et là, comme si tout était orchestré jusque dans les moindres détails, Seyren Windsor sortit une bourse bien replète de sous sa cape, et la lança si vite qu’Ulrich eut à peine le temps de la voir s’écraser au sol, déversant un kaléidoscope de couleurs vives sur le pavé sale. Portant ses mains à sa bouche bée, le jeune homme ne sut que faire. Etait-ce là l’offre qu’il attendait depuis des années à l’ombre des pierres presque moisies de l’abbaye ? Etait-ce réellement ce qu’il désirait plus que tout au monde ? Le doute s’installa en lui, assez longtemps pour que ses yeux paniqués fassent plusieurs allers et retours du visage amusé du chevalier aux joyaux étincelants.

    « C'est à toi. »

    Les mots résonnèrent longtemps à ses oreilles sans qu’il ne puisse rien ajouter. Malgré le regard embarrassé du chevalier, Ulrich devinait que cet acte, cette promesse qui venait de lui être faite était la preuve que quelqu’un croyait en lui. Qu’on lui faisait assez confiance pour lui offrir sa protection et sa richesse, et pour supporter le lourd fardeau de sa présence et de son initiation.

    Quittant un instant le chevalier des yeux, il se laissa glisser contre le mur, jusqu’à terre, pour ramasser les précieux cristaux qu’on venait de lui offrir. C’était presque palper l’épée de ses rêves, caresser du bout des doigts le cuir de son fourreau, frissonner sous le poids glacé d’une armure.

    « Je vais pouvoir… » La suite s’étrangla dans sa gorge tout d’un coup sèche comme le désert d’Hagor, tandis qu’il se redressait, le Windsor toujours penché sur lui, comme s’il attendait quelque chose.

    Ses yeux brillaient comme deux flambeaux dans la nuit. Deux iris incandescents qui fixaient un chevalier, non, le chevalier, pas n’importe lequel. Celui qui venait de briser ses chaînes. Après tout, il ne lui manquait que cela, pour être libre. Qu’on le lui dise. Qu’on lui présente, enfin détaché de lui, le boulet qu’il traînait à ses pieds depuis des années, et qu’il l’enterre comme un souvenir dont on ne veut plus pour avancer. Le petit sac de cuir était serré contre son cœur, là où toutes ses espérances étaient désormais des papillons immenses voletant, chatouillant ses entrailles d’une douce chaleur. Et quand Ulrich tendit les bras pour attraper les mains du chevalier, ils suspendirent en concert leur vol mélodieux pour mieux goûter à l’instant.

    L’échine courbée au-dessus des mains de celui qui serait désormais son maître, le prêtre murmura un « merci » tout tremblant. Puis, sur un ton déterminé, il déclara :

    « Je vous servirai mieux qu’aucun autre, je vous le promets. Je ferai honneur à votre nom, quoiqu’il advienne, et je lutterai à vos côtés chaque instant de ma vie à partir de maintenant ! »

    Il y a quelques jours, Ulrich eut cru ces paroles tout droit sorti d’un de ces récits héroïques où les écuyers ont des âmes si élevées que rien ne semble pouvoir les arrêter. Mais précisément, c’était à son tour de se sentir invulnérable. Il n’était plus ce prêtre minable qui priait dans le secret de son église, au chaud et repu tandis que d’autres suaient et saignaient pour défendre la terre.

    Si seulement elle pouvait entendre cela…
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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor - Page 2 Icon_minitime1Ven 18 Oct - 4:58
Le visage du jeune homme était devenu pâle comme un linge, le cœur en proie à une grande émotion. Dans un geste lent, presque comme s’il avait peur de brusquer la réalité elle-même, Ulrich s’était laissé glisser le long du mur, ramassant ensuite ce qui était à présent sa bourse. Ses yeux brillaient de mille feux, partagés entre la rêverie d’un avenir glorieux et l’instant présent, bien réel quant à lui. Soucieux de l’état émotionnel de mon futur écuyer, je m’étais penché vers lui, attendant qu’il daigne réagir à ma présence. Lorsque les prunelles vertes du gringalet s’étaient levées vers moi, ses joues s’étaient colorées ce qui, contre toute attente, me fit sourire. Loin d’être un sourire moqueur comme j’en servais si souvent, c’était-là un sourire beaucoup plus franc, beaucoup plus doux et sincère. En toute amitié, je lui avais tendu ma main, l’aidant à se redresser. Le pauvre jouvenceau était dans tous ses états…

- « Je vous servirai mieux qu’aucun autre, je vous le promets. Je ferai honneur à votre nom, quoiqu’il advienne, et je lutterai à vos côtés chaque instant de ma vie à partir de maintenant ! » Promit le cadet des Leodenor.

- « Je n’en doute pas un seul instant. »
Lançai-je.

Mais brève de bavardages inutiles, il était grand temps de revenir à l’essentiel. J’avais déjà que trop tardé dans la capitale. Ma popularité grandissait dangereusement de jour en jour, faisant de la belle Asunia un lieu particulièrement périlleux pour un chevalier en cavale.

- « Avec cette bourse, tu as assez pour manger et boire à ta faim durant plusieurs semaines. Quant aux joyaux restant, ils te serviront à te procurer une épée et une monture. Dans plus ou moins deux semaines, je serai à Lumïa. Je serai présent chaque midi à la taverne « Doux Nectar ». C’est là que tu me retrouveras. Si tu atteins Lumïa avant moi, tâche de trouver cette taverne et d’y être présent chaque midi. »

Ce que le jeune Leodenor ignorait, c’était que mes indications n’étaient en réalité qu’une succession d’épreuves. J’étais le Windsor et, si mon écuyer devait être un gringalet maigrichon renié par la noblesse et abandonné aux portes de la foi, j’avais néanmoins le droit à d’autres attentes et exigences. La bourse était un test en elle-même, avec une telle somme, il était tentant de me trahir et de se payer du bon temps plutôt que de partir en quête d’une discipline périlleuse. Ulrich était peut-être un honorable prêtre – si ces gens-là pouvaient encore l'être de nos tristes jours… - mais, il n’en restait pas moins un Homme, sensible à la même avarice. L’épée et la monture étaient deux éléments clés. Elles détermineront le futur chevalier, reflétant sans le moindre mensonge les connaissances, les valeurs et la personnalité du jeune homme. Quant au rendez-vous à Lumïa, cela obligeait le petit Leodenor à abandonner ses maigres possessions, son confort et sa gamelle à l'église, ses serment utopique, sa vie actuelle. Une fois la route entamée, il lui serait impossible de faire marche arrière, Ulrich ne pourrait plus qu'avancer vers cet autre destin que notre rencontre lui avait accordée.

Le silence commençait à s'installer et, mal à l'aise face à ce calme soudain, j’avais attrapé l'avant-bras droit du gamin à taches de rousseur, le serrant avec chaleur.

- « C’est comme ça que deux frères d’armes se saluent. »
Indiquai-je en relâchant la pression sur son bras. - « J’ai foi en toi Ulrich. Nous nous reverrons bientôt. »

Nos regards émeraudes étaient plongés l’un dans l’autre et, mon sourire étant particulièrement contagieux, il avait fini par se refléter sur les fines lèvres de l’ecclésiastique.
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