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" Ulrich Leodenor "
Ulrich Leodenor
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Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor

MessageSujet: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Jeu 26 Avr - 10:45
Une question d'étoiles
et de destinée

    Les cloches sonnèrent tristement alors que se terminait une cérémonie funéraire pour l'enfant qu'on disait avoir été tué par des rogues assoiffés de sang, quelques jours plus tôt. Les pleurs de la mère, une jeune bourgeoise, avaient ébranlé l'assemblée des fidèles réunis dans l'immense bâtiment sacré qui dominait le quartier, un des plus riches de la ville. On chuchotait même que Tristan Perceval, sixième du nom, avait lui-même tenu à honorer la mémoire de l'enfant assassiné, en payant la cérémonie et la magnifique robe noire que portait la mère du défunt.

    Un potentiel chevalier en moins pour Asunia...

    Le jeune Ulrich Leodenor ruminait encore une fois ce malheur du destin qui avait fait qu'il était désormais un prêtre humble et voué tout entier à la servitude éternelle envers les dieux... Enfin, tant que ceux-ci seraient vivants. Tant que le Ragnarök ne serait pas parvenu à son apogée.
    Il avait servi durant la messe qui précédait l'inhumation du petit garçon, mais s'était retiré pour l'enterrement, prétextant un malaise qui se faisait réellement grandissant. Ces derniers jours, alarmé par les échos d'Alcombord qui témoignaient de violentes tempêtes en mer, accompagnées d'apparition tonitruantes du légendaire Serpent de Midgard, et s'était plongé à nouveau dans la lecture des Eddas, et avait même emprunté des livres prophétiques traitant du combat apocalyptique entre les dieux et les géants. Et sa fervente volonté de lutter auprès des créateurs de ce monde n'avait eu dès lors d'égal que son angoisse. Qu'allait-il réellement se passer? Aurait-il le temps de se préparer, de faire ses preuves avant que ne sonne le glas de l'humanité?
    Le prêtre aux yeux émeraude maudit alors sans vraiment y prêter attention son frère qui l'avait empêché de réaliser son rêve le plus cher, ce qu'il croyait même en son for intérieur être sa destinée. Ainsi les Nornes auraient-elles été moins attentives à leur ouvrage quand vint son tour, et les fils emmêlés des destinées l'auraient voué aux prières et aux jeûnes? Son estomac gronda à cette pensée, lui rappelant qu'il n'avait rien mangé d'autre depuis la veille au soir que quelques grains de raisin des terres de Lumïa. Le cadet Leodenor porta alors la main à son ventre tout en prenant la décision d'aller marcher pour apaiser cette douleur creuse qui tambourinait sa panse.

    C'était une fraîche après-midi de mai, où l'ombre des ruelles était néanmoins plus agréable que les grandes artères où se bousculaient en ce moment même les visiteurs d'une énorme foire aux porcs cornus. Ainsi Ulrich s'engagea-t-il dans ces rues qu'il connaissait tant, mais où, contrairement à ce qu'il pensait, les gens se trouvaient en masse. Avec une moue de dépit, il s'y faufila tout de même, jusqu'à ce qu'une main puissante lui broyât l'épaule d'une pression.
    La douleur était telle qu'il fut incapable de lancer un cri qui resta coincé dans sa gorge. Il fit volte-face avec effort, tâchant de sortir la petite dague de son fourreau, tout en dévisageant celui qui l'avait si violemment accosté.
    Il n'était pas un... mais trois, autour desquels la foule passait comme l'eau du ruisseau évitait le rocher qui lui barrait le chemin. Son regard passa subitement des armes effilées des hommes à sa jolie petite dague qui paraissait un joujou ridicule comparé aux courtes épées qu'il devinait tranchantes. Déglutissant, il eut un moment de panique en se demandant pourquoi ils l'abordaient lui, simple prêtre sans-le-sou vivant des subventions de son ordre.
    La réponse vint d'elle-même.
    Il était Ulrich Leodenor...

    « ... Le petit Leodenor, frère d'Almar. Haha, ton frangin est une sacrée enflure, tu sais. Mais ses chiens fidèles ont les crocs acérés et se défendent plutôt bien. Tandis que toi... »

    Le prêtre eut un mauvais pressentiment. Il savait bien de quel type était son aîné ; mais de là à imaginer pour lui de telles fréquentations... Il n'eut pas le temps de poursuivre sa réflexion, quelque peu déplacée en ce moment précis. L'homme qu'il identifiant comme celui à la poigne colossale reprit la parole, lançant un regard méprisant à la croix que le jeune homme portait autour du cou.

    « ... Tu n'as plus qu'à prier les dieux pour avoir la vie sauve, quand nous aurons répandu le sang des Leodenor. »

    A peine eût-il fini sa phrase qu'il s'élança sur Ulrich, brandissant son épée telle un flambeau crépitant. Le jeune homme l'évita de justesse, mais ne put éviter l'assaut du deuxième homme, qui fit goûter au fil de son épée la peau blanche et innocente du bras du jeune ecclésiastique. Celui-ci sentit son sang couler, sa vue se brouiller tandis qu'il serrait avec véhémence le manche de sa dague. Il fit une percée parmi ses assaillants et il lui sembla toucher l'un d'eux, mais il n'en savait presque rien.
    Tout n'était que flou et confusion.
    Alors que ses oreilles sifflaient, il tenta de faire le vide dans son esprit, en vain. Jamais il n'avait eu à combattre pour sa peau.


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Seyren Windsor
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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Ven 27 Avr - 7:08
Cette histoire se déroule après le RP « Une rencontre plutôt… piquante » (certes, encore en cours). Seyren, blessé par son combat contre le démon Loki, se fait transporter d’urgence dans un village prêt d’Asunia afin d’y recevoir les soins d’un guérisseur. Quelques jours plus tard, rapidement remit sur pieds, Seyren retourne, seul et secrètement, dans la capitale afin de faire quelques rapides provisions avant de reprendre sa quête en direction d’Alcombord là où, il espère récolter rumeurs et informations à propos du porteur de lumière.

J’avais voulu être l’aiguille dans la meule de foin. Dissimulé sous un large manteau brun, se terminant en cape et disposant d’un large capuchon, je traversai les ruelles les moins fréquentées par la garde royale d’un pas lent, la tête basse mais le regard vigilant. J’étais venu un jour de foule, lors d’une foire mensuelle connue pour attirer toutes les seigneuries alentours. J’étais difficilement reconnaissable et la foule se révélait être un excellent camouflage. Enfin, à condition d’oublier le fait que je faisais facilement une tête de plus que ces braves gens et que même le dernier des idiots aurait tôt fait de remarquer que je portais une armure cachée sous mon long vêtement. Mon épée ardente était toujours accrochée en mon dos, cachée dans sa totalité par le manteau. Je savais que la plus part du bon peuple, ne me connaissant que de réputation, aurait cependant tôt fait de reconnaître la légendaire 9K des Windsor.

Je savais avant même d’y mettre le pied, que revenir à Asunia était une véritable folie. J’avais abandonné mon royaume et mes titres pour me lancer à corps perdu dans ma quête et à présent, ma tête était probablement mise à bon prix pour trahison. Néanmoins, j’étais assez déçu de ne voir aucune affiche de mise à prix où mon joli minois aurait été dessiné par un quelconque artiste. Quoi qu’il en soit, j’avais pris le risque de me faire démasquer. J’avais besoin d’acheter des vives pour plusieurs jours. Si Niddogur s’avérait être le moyen de transport le plus rapide à ma connaissance, il lui faudrait facilement quelques jours pour atteindre le royaume d’Alcombord. Le dragon rouge n’aurait aucun mal à chasser et s’alimenter de lui-même mais de mon côté, il était préférable que j’ai mes propres provisions. Oui, je sais, je pouvais chasser ou piocher dans le repas de Niddogur… Oui je sais, le petit village où j’avais était soigné de mon combat contre ce fourbe de Loki m’avait proposé de m’offrir des rations pour plusieurs jours… Bon ok, je l’avoue ! J’étais surtout inquiet car il n’y avait pas la moindre goutte de vin ou de bière dans la nature ! C’était vraiment mal foutu.

Je connaissais la capitale de Midgard comme ma poche et en bonus, toute l’organisation des rondes de la garde et de celle des chevaliers, ayant moi-même établit cette stratégie pour défendre le royaume d’Asunia quand j’occupai encore mes prestigieux titres. Je prenais donc soin de prendre les ruelles les plus étroites, là où peu de gens osaient s’aventurer - rien que l’odeur étant décourageante -, et où deux destriers auraient peine à avancer. Quand je n’avais plus d’autres choix possibles, je me fondai dans la foule compacte et avancer à leur rythme jusqu’à la prochaine petite ruelle. En suivant ce principe, j’arrivais aisément à me déplacer dans Asunia en n’attirant pas plus que les regards curieux des roturiers. Même si j’avais bien récupéré de mon combat contre la lame du démon et que je possédai la particularité curieuse de ne pas ressentir la douleur depuis ma plus tendre enfance, je dois avouer que le poids de la fatigue était encore lourd sur mes épaules.

C’est en débouchant sur une ruelle noire de monde que ma superbe couverture fût percée à jour. Un homme armé d’une épée, qui à vue d’œil me semblait mal aiguisée, m’avait bousculé violemment avant de charger comme un bœuf un pauvre homme qui, à ma stupeur, esquiva de justesse la lame pour malheureusement subir celle d’un autre assaillant. Ces diables de barbares étaient à plusieurs sur un seul homme ! A la longue et modeste tunique et l’imposante croix portée à son cou, je n’avais eu aucun mal à reconnaître l’appartenance à l’église de la victime. Un homme de foi. Son sang s’échappait déjà prestement de son bras alors qu’il serrait avec toute la force dont il était capable une petite dague, s’accrochant à elle comme à la vie... En me redressant sur mes jambes, je pouvais apercevoir quelques gardes au loin, alertés par des passants, tentaient de se frayer un chemin pour venir au secours du pauvre homme. Bordel, le prêtre aurait bien le temps de se faire occire trois fois avant qu’ils ne l’atteignent !

Dans un cri sauvage, l’un des truands, celui ayant manqué sa cible auparavant, chargeait de nouveau. Dans son regard, je pouvais aisément lire qu’il n’était plus que la marionnette de la haine, un animal sauvage affamé lancé sur une proie facile. Dans un mouvement déterminé, l’épée du voyou s’était levée vers le ciel puis, s’abattit prestement vers la tête du pauvre homme avant, de se heurter à un obstacle inattendu. Ma main s’était refermé sèchement sur la lame de l’épée qui, avait transperçait mon gantelet d’acier. Un mince filet de sang ne tarda pas à ruisselait depuis ma paume avant de parcourir ma main pour rejoindre le sol en goutte à goutte. N’ayant écouté que mon cœur de chevalier, je m’étais dressé entre l’homme de foi et ses agresseurs. Qu’importe si toute la garde royale devait me tomber dessus, jamais je ne laisserai un homme se faire tuer devant mes propres yeux ! Je n’avais peut-être plus de royaume ou de titres mais, j’étais toujours un chevalier ! Dans un mouvement de recul et de surprise, le truand tenta de retirer sa lame mais, mes doigts se resserrèrent comme les serres d'un aigle autour d’une proie, comme si j’avais l’intention de briser son épée de ma simple poigne.

- « Dégage de… » commença-t-il avant d’être brutalement interrompu quand mon poing libre s’abattit contre sa mâchoire, laissant un mauvais craquement parvenir à mes oreilles. Dans le même instant, j’avais lâché l’épée du gredin, à présent tâchée de mon sang, laissant le coquin atterrir à deux pas plus loin, sur le dos.

- « Seul un homme dans l’honneur peut prétendre prendre la vie d’un autre homme ! » lançai-je d’une voix forte et autoritaire.

Malgré mon capuchon, dû à ma taille imposante, mes nouveaux adversaires pouvaient apercevoir sans difficulté l’éclat violent dans mon regard émeraude. L’éclat de celui né sur un champ de bataille, ayant grandi l’épée au poing et dont la vie elle-même était représentative de son expérience au combat.

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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Ven 27 Avr - 23:32
    Le combat était déjà joué d’avance, Ulrich le savait.
    Pourtant, tout se déroulait comme au ralenti autour de lui. Il voyait les lames scintiller un instant dans la lumière du jour, suspendues comme pour faire durer un peu plus longtemps l’angoisse qui s’immisçait en lui, puis l’instant d’après elles disparaissaient pour tomber sur lui dans un bruit d’air fendu. Les informations se bousculaient à toute vitesse sous ses yeux tandis qu’il tentait de se remémorer les combats factices qu’il avait faits contre ses camarades d’études théologiques. Frapper, parer. Etre à la fois offensif et défensif, afin de préserver son corps et de pouvoir anticiper les mouvements de l’adversaire. Mais il n’avait qu’une minuscule dague contre trois hommes certainement mieux entraînés que lui, et il ne pouvait rien prévoir d’autre que la force surhumaine avec laquelle les trois gredins allaient lui fondre dessus.
    Et alors qu’une troisième épée visait de son fer assassin la tête d’Ulrich, ce dernier vit une cape fendre l’air et s’interposer entre lui et son assaillant, ce qui coupa court au cri hargneux que celui-ci lançait. La cape se dressait, haute et noble, une main enserrant le fil de l’épée jusqu’à faire couler un sang rouge et épais le long de la lame. On eut dit que c’était l’épée elle-même qui saignait au contact de la poigne impétueuse de la cape sans visage. Un autre poing fusa, fermant brutalement le clapet du fou furieux dont il avait esquivé le coup quelques secondes plus tôt. Ulrich frissonna en voyant la mandibule de l’homme se déboîter dans un craquement sourd, et fut alors soulagé que la cape soit de son côté pour ce combat.

    « Seul un homme dans l’honneur peut prétendre prendre la vie d’un autre homme ! » déclara d’ailleurs celle-ci sur un ton si solennel que le jeune prêtre se figea derechef.

    Il connaissait ce discours plein de courage et de valeur. C’était celui d’un chevalier. Le cadet Leodenor sentit son cœur bondir dans sa poitrine, un nouvel élan animant tout son corps malgré les coups déjà encaissés. Il inspira longuement, et bondit à hauteur de la cape, encore plus immense maintenant qu’il se trouvait à ses côtés. De tout son corps émanait une aura d’assurance, mais aussi de rage face à cette injustice dont il était la victime. Il aperçut le profil grave et belliqueux d’un homme qui était dans son élément, qui défendait en ce moment même les valeurs apprises au cours de toute une vie.
    Mais Ulrich Leodenor savait qu’il n’aurait jamais cette vie – et que son existence même était menacée par les deux lames restantes qui chargèrent contre eux à l’instant. Fronçant les sourcils, il esquiva le coup d’épée de celui qui l’avait déjà touché et, se retrouvant ainsi dans son dos, il en profita pour entailler la cuisse gauche de son adversaire. Lançant un regard plein de reconnaissance à sa dague, comme s’il se fût agi d’une véritable personne, il se dit que là était sa chance de prouver qui il était vraiment. Il fit volte-face au moment où un autre coup lui était porté, et glissa au sol afin de l’éviter, mais aussi pour se rapprocher du combattant inanimé auprès duquel gisait son arme. L’homme d’église s’empara prestement de la courte arme blanche et se remit d’aplomb pour affronter son adversaire.
    C’était maintenant, ou jamais.

    A ses côtés, il sentait la présence forte et presque rassurante de l’homme qui lui avait sauvé la vie. Il ne savait pas qui il était, il doutait même de le reconnaître si jamais il montrait son visage ; pourtant, il lui devait beaucoup, et cette dette qui pesait déjà bien lourd sur les épaules encore jeunes du prêtre serait certainement dure à compenser. Lui et l’homme encapuchonné se retrouvèrent dos à dos, ayant chacun en face de soi un adversaire. Ulrich avait rangé sa dague pour l’épée plus tranchante et plus utile de l’homme hors de combat, et s’en servait maintenant contre celui qui semblait vouloir le plus voir son sang versé sur les pavés d’Asunia. Il parvint par un trait rapide à enfoncer sa lame dans l’aine de son opposant qui hurla de douleur alors même qu’il touchait lui aussi Ulrich au flanc.

    Le jeune homme gémit sous l’estoc, tomba à genoux. Il entendait, dans la foule des badauds qui s’attardait autour d’eux, les cris de la garde qui se rapprochait d’eux. Les hommes et les femmes étaient soit figés face au combat, soit partaient en courant pour ne pas avoir à témoigner de cette altercation sanglante qui choquait autant qu’elle effrayait. La tête d’Ulrich lui semblait être un navire sans capitaine, tanguant dangereusement entre les eaux dangereuses de l’inconscience.
    Mais l’homme se battait toujours.
    Alors lui aussi le devait.

    « N-non... Je suis un Leodenor. Mes ancêtres étaient nobles et fiers !... Je dois montrer que, moi, je suis digne d’eux... »

    Il tremblait dangereusement, mais se releva tout de même, ahanant sous l’effort, mais bien décidé à montrer qu’il était de l’essence de ces chevaliers qui avaient défendus les hommes avec bravoure, deux cents ans auparavant, lors de cette guerre contre les forces démoniaques.
    Ulrich pressa une main crispée contre la plaie d’où coulait le liquide vital et écarlate, serrant toujours de l’autre l’arme de son adversaire, qui semblait reprendre connaissance. Une nouvelle inspiration lui arracha un cri et un nouvel élan de courage. Son combat n’était pas celui de ses aïeux, mais il valait la peine d’être mené.

    Tandis qu’il se fendait, la garde d’Asunia parvint jusqu’à eux, leurs voix se détachant difficilement du murmure de la foule qui s’intensifiait. On entendait déjà le cliquetis des armures qui se faisait plus clair ; les hommes chargés du calme des rues de la capitale dégainèrent leurs armes en s’approchant des fauteurs de trouble. Ils semblaient bien décidés à faire cesser tout combat...


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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Mer 2 Mai - 5:52
Je faisais face à deux adversaires armés mais, transpirant l’inexpérience. C’était une véritable insulte pour un guerrier tel que moi. Leurs postures se voulaient fières et intimidantes mais, pour mes yeux experts, elles étaient tout bonnement honteuses, me rappelant celles des enfants jouant aux chevaliers dans les rues de la capitale. Leurs ventres étaient tant exposés que n’importe quel coup d’épée, même portait de manière hasardeuse, aurait tôt fait de leur transpercer un organe. Même mes écuyers, et cela dès leur première leçon, m’avaient semblé plus menaçant que ces voyous ! Enfin, ce n’était pas comme si je m’attendais à rencontrer une fine lame dans une petite ruelle sombre un jour de foire aux porcs...

Plutôt que de fuir pour sa sécurité, le jeune prêtre s’était relevé avec dignité pour se placer à mon côté. Durant un instant, je m’étais demandé s’il n’était pas trop sonné pour comprendre que le combat n’était pas encore terminé mais, en jetant un coup d’œil à son visage gravé dans la concentration, j’aperçu son regard brillant. Au contraire, il savait fort bien ce qu’il faisait. Le petit homme avait son mot à dire dans cette histoire. Un sourire amusé étira mes lèvres. Un prêtre qui en avait plus dans les tripes que dans la panse ! Qui l’aurait cru ?!

Dans le même instant, les deux gaillards restant chargés en notre direction, l’arme au poing. Par respect pour le jeune prêtre, je m’étais contenté que d’un seul adversaire, lui laissant le second. J’avais l’impression que le combat était fictif tant les attaques de mon adversaire étaient prévisibles et répétitifs. Je n’eus aucun besoin de dégainer la 9K, jouant avec le criminel comme un chat joue avec une souris. J’esquivai le plus gros de ces coups et quand il parvenait un tant soit à me surprendre, je me servais du canon de mon armure pour parer efficacement sa lame.

En mon dos, l’homme de foi se battait comme un diable – certes, ce n’était pas là la meilleure façon de qualifier un prêtre -, ignorant du mieux possible ses blessures pour se concentrer sur son duel. Le coquin avait même troqué sa dague pour l’une des épées de ses assaillants. Bordel, si tous les prêtres étaient de la même trempe que ce petit, je ne donnai pas cher de la peau des hérétiques ! Néanmoins, le prêtre commençait à faiblir et ses plaies pissaient farouchement le sang. Autre problème à l’horizon, les gardes n’était plus qu’à quelques mètres, contournant une charrette abandonnée par son propriétaire, probablement effrayé par toute cette agitation. Je devais mettre fin au combat et me hâter de partir, au risque d’être reconnu. D’un poing furieux à l’estomac et d’un violent coup de tête, je m’étais rapidement débarrassé de mon adversaire, qui commençait à devenir sérieusement lassant. Le gredin était tombé lourdement au sol, à demi inconscient. Sa bouche restée grande ouverte, lui donnant un air béat parfaitement idiot.

- « Femmelette ! » murmurai-je sèchement avant de me retourner vers le dernier fauteur de trouble, le regard brûlant.

A ma plus grande satisfaction, l’homme d’église s’était battu comme un jeune lion. Son adversaire était à présent une épave ; il soufflait comme un bœuf et sa tunique était trempée de sueur. A certains endroits, ses vêtements étaient maculés de sang, preuve qu’il avait goûtait à la lame farouche du prêtre. Je m’étais alors demandé, si ce jeune homme ne s’était pas trompé de vocation. Je m’apprêtais à porter main forte au petit quand, le hennissement bruyant d’un cheval me fit subitement faire volte-face. A ce moment précis, je m’étais demandé si je n’étais pas un peu maudit sur les bords… De l’autre côté de la ruelle, à l’opposé des gardes qui étaient à présent à deux pas de nous, le fer en évidence, se tenait fièrement deux chevaliers perchés sur leurs montures. L’un d’eux avait déjà dégainé son imposante épée et le second, portait précautionneusement sa main à sa garde. Pris au piège comme un rat, le dernier gredin jeta son arme au sol avant de se laisser tomber à genoux, implorant pour sa misérable vie. Je l'aurai probablement trouvé pitoyable si, mon attention n'avait pas été portée vers ce qui me semblait être des barreaux se resserrant sur une belle prise, c'est à dire moi.

- « Identifiez-vous ! » exigea l’un des chevaliers du haut de sa monture.

J'avais voulu être l'aiguille dans la meule de foin et bien, c'était raté.
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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Ven 4 Mai - 21:33
    Son adversaire maintenant hors d’état de nuire, Ulrich Leodenor comprit quelle était l’issue de ce duel. Il avait montré sa force, sa bravoure, si l’on pouvait dire, contre des brigands de la pire espèce. Mais il l’avait fait. Il s’était battu, et en lui montait ainsi ce sentiment de fierté jamais ressenti auparavant. Tout ce qui lui manquait, au moment présent... tout ce qui lui manquait, c’était un père qui viendrait vers lui en lui disant « mon fils, je suis fier de toi. Tu es un homme, un vrai », qui le prendrait par l’épaule en voyant qu’il était encore debout, qui lui montrerait sa joie d’avoir un fils tel que lui.
    Mais rien de toute cette joie ne l’envahirait.

    « Femmelette ! »

    Le jeune prêtre se retourna, son cœur bondissant, en entendant susurrer ce mot. C’était l’étranger encapuchonné qui avait parlé. Mais les mots de cet homme qu’il soupçonnait être un chevalier ne lui était pas destiné. Il jeta un coup d’œil à la canaille qui était à terre. Son compagnon de galère l’avait bien achevé, et cela le fit sourire. Soupirant lourdement, Ulrich sentit une douleur sourde lui mordre les entrailles, l’obligeant à crisper sa main sur la blessure qu’il avait reçue, juste en-dessous des côtes. Grimaçant, il refusa cependant de se plier en deux et d’hurler comme un nourrisson. Il était un homme... Un homme qui, apparemment, allait devoir faire appel à tout son bon sens pour échapper aux barreaux. Car au même instant, il entendit le hennissement puissant d’un cheval, qui ne pouvait être autre qu’une monture de la garde. Puis les lances apparurent au dessus des quelques têtes des badauds qui avaient assisté au spectacle, et qui maintenant, alarmés par l’arrivée des soldats, s’empressaient de partir.

    « Identifiez-vous ! » aboya alors un des soldats, fièrement planté sur son destrier.

    Fronçant les sourcils, le jeune Leodenor se rendit compte pour la première fois combien ces chevaliers étaient hautains, imbus de leurs personnes. Etaient-ce leurs grandes montures qui leur procuraient un orgueil suffisant pour regarder de haut les gens du peuple, daignant à peine leur parler avec civilité ? Ecartant cette réflexion avec un léger mépris, le prêtre se rendit compte qu’à sa droite, juste derrière le gredin beuglant à présent pour avoir la vie sauve, la cape frémissait à la vue des gardes d’Asunia. Ce n’était pas de la panique, non... Plus un dépit face à la situation. Peut-être cet inconnu était-il recherché par la garde ? En ce cas, lui ayant sauvé sa vie, il avait d’autant plus risqué que la sienne soit mise en cage. Et cela ulcéra Ulrich.

    Puisque cet homme s’était intercalé entre lui et la lame du destin, le jeune ecclésiastique lui devait une fière chandelle. Pas le temps de tergiverser – peu importe qui il était, ce qu’il avait fait pour être en prise avec ces chevaliers qu’on disait redoutables, et dont, Ulrich l’avouait, il aurait bien voulu rejoindre les rangs, il devait le sortir de ce pétrin. Alors, relevant humblement la tête, chassant toute douleur de ses pensées pour se concentrer sur les cavaliers Asuniens qui lui faisaient face, Ulrich fit un pas et prit la parole... si seulement cela pouvait aider l’homme à la cape.

    « Messieurs, je suis le père Ulrich Leodenor, honorable prêtre d’Asunia. En ma foi d’homme d’Eglise, je vous certifie que cet homme dont vous ne pouvez voir le visage est un fidèle croyant. Il a imploré mon aide, et je n’ai pu refuser. Mais voilà que nous sommes tombés sur des brigands qui en voulaient à ma vie... Ces hérétiques sont les fautifs. L’homme que vous voyez... est noble et fier... Il a le mérite de m’avoir sauvé de la lame de ces fripons... »

    Ulrich arrêta un instant son discours. Son ventre l’élançait, en proie à un feu qui n’avait rien d’infernal, mais qui était pour autant très douloureux. Il serra les dents, évitant de pâmer devant la garde à laquelle il aurait laissé son homme comme une proie parmi les loups. Toussotant, il se recomposa une image sereine pour faire face aux soldats.

    « ... Maintenant... veuillez me laisser seul avec cet homme qui a demandé la protection de l’Eglise. Les dieux sont avec lui comme ils sont avec moi. Vous... n’avez aucun pouvoir sur lui. »

    Il sentait sa tête vaciller. Les chevaliers, comme insensibles au discours du jeune prêtre, se rapprochèrent d’eux, les encerclant presque au milieu de la chaussée. Leurs lances agressives, pointées vers le ciel, semblaient être les griffes de quelque monstre invincible qui de toute manière aurait raison d’eux.

    « Mon père, sauf votre respect, cet homme doit décliner son identité » trancha un soldat aux traits nobles et droits. Il avait des yeux bleus et clairs, mais acérés, prêts à fondre sur n’importe qui avec la hargne du faucon qui guette le lièvre hors de son terrier. Le père Leodenor frissonna, mais c’était tout ce qu’il pouvait faire, car son corps peu à peu se tétanisait, figé dans la douleur.

    « ... Le visage d’un homme brave vous importe donc plus que trois scélérats prêts à être jetés au cachot ?... » hoqueta Ulrich.

    Ces crétins de soldats ne les laisseraient jamais partir... Le jeune prêtre, quant à lui, sentait que l'élancement dans son ventre était bien réel. Et qu'il ne tiendrait pas bien longtemps si les gardes d'Asunia ne devenaient pas un peu plus conciliants avec l'homme d'Eglise et l'homme qu'il protégeait... qui l'avait protégé...


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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Mer 9 Mai - 1:10
Le jeune ecclésiastique avait tenté de me rendre la pareille, utilisant les pouvoirs que l’église lui conférait afin de faire obstacle aux gardes et chevaliers. C’était un geste honorable mais, néanmoins stupide. Si avant la grande guerre, il y a de cela plus de deux cents ans, l’église avait le plein pouvoir sur tous les hommes, aujourd’hui, elle avait tant perdue de fidèles qu’un simple noble avait plus d’autorité qu’elle. Le gringalet de prêtre s’était fourré dans une galère qu’il ne soupçonnait même pas. Qu’elle mouche l’avait piquée pour qu’il daigne voler à mon secours ? Avais-je vraiment l’air d’être aussi frêle qu’une petite fille ? Mes bras faisaient la taille des cuisses du petit prêtre… Le chevalier, que je connaissais bien sous le nom de Grégoire d’Asunia, insista pour que je dévoile mon identité, ne se laissant pas duper par le prêtre. Je n’avais plus le choix, si l’homme d’église ajoutait quoique ce soit, même son statut ne le sauverait pas.

- « Morbleu, ce qu’il fait chaud là-dessous ! » grondai-je en jetant subitement mon capuchon vers l’arrière, libérant ma crinière du tissus.

J’avais savouré la réaction générale avec un certain amusement. Quelques cris d’effrois et de surprise, quelques exclamations comme « Le Windsor ! » et, dans une version moins glorieuse, « Le traite ! », montaient parmi les protecteurs de la capitale de Midgard. Comme le chevalier Grégoire reprit la parole le premier, je devinais que, depuis mon départ, le diable d’homme avait gagné en échelon dans l’ordre.

- « Dites-moi que je rêve… Windsor ?! » lança-t-il sans dissimulé sa surprise mais aussi, sa profonde déception. - « Tu n’aurais jamais dû revenir… » ajouta-il dans un triste reproche.

- « Juste un léger petit détour. » répondis-je en jetant mon regard émeraude ainsi qu’un large sourire au gringalet de prêtre. Ce détour avait au moins était profitable pour quelqu’un.

- « Seyren Windsor, au nom de Sa Majesté et de la cours royale d’Asunia, nous t’arrêtons pour haute trahison ! »

Bien évidemment, des hommes avaient besoin de soins et, on osait s’attardait sur mon joli minois. Grégoire avait encore beaucoup de choses à apprendre… Détachant en partie la cape qui me recouvrait entièrement jusque-là, la laissant pendre sur un côté, ma main droite passa derrière ma tête pour saisir la large garde de la légendaire épée ardente des Windsor, la 9K, accrochée en mon dos. Remarquant que je comptais dégainer, tous les hommes firent de même dans cette mélodie sourde et menaçante de lames frôlant leurs étuis.

- « Alors, qu’attends-tu pour donner l’attaque ?! » pressai-je. – « Grégoire, pendant six longues années, nous avions été des frères d'armes mais aujourd’hui, nous sommes ennemis. Combattons pour nos causes et laissons nos lames décidées laquelle est la plus méritante ! »

- « Tu parles toujours autant, Seyren ! » répliqua-t-il sans cacher son amusement.

Un large sourire étira mes lèvres, révélant mes dents blanches et cette confiance inébranlable qui ne me quittait jamais. Avant de me lancer corps et âme dans mon projet de fuite, je m'étais retourné vers le prêtre guerrier.

- « Reste sage. » lançai-je au jeune ecclésiastique, voulant lui faire comprendre qu’il avait suffisamment de soucis à se faire avec ses blessures.

Soudainement, mon bras se leva vers le ciel, déployant l’imposante lame écarlate qui avait toujours animée les légendes de mes ancêtres. Aussitôt, dans un rugissement, le chevalier Grégoire donna l’assaut, toutes les lances se dirigèrent vers moi avec la belle attention de mettre fin au dernier des Windsor. Empoignant la garde de la 9K à deux mains, je m’élançai sans hésitation droit vers les quelques chevaliers, le regard brûlant. Les runes inscrites sur mon épée s’illuminèrent d’une lueur dorée intense et aussitôt, certains chevaliers freinèrent leurs montures, connaissant bien ce que cela signifiait. Seul Grégoire continua avec ce courage propre aux chevaliers, arrivant sur ma droite. La suite s’était déroulée à une vitesse vertigineuse.

- « Ex… » commençai-je dans un grondement. Dans le regard du chevalier Grégoire, je pus lire sa peur. Le pauvre homme voyait d’ores et déjà sa fin. – « ..PLOSION ! » criai-je en me retournant subitement vers ma gauche, frappant le mur de pierre de ma lame rugissante. Une déflagration se déchaina aussitôt, soulevant son fumage de flammes prédatrices, obligeant mes adversaires à bondir à l’abri.

Quand le grondement de l’explosion fut terminé, un voile s’était levé, prodigieux mélange de fumé et de poussières. Quelques hommes toussèrent bruyamment tandis que d’autres hésitaient à se relever, de peur que je déchaîne de nouveaux cette terrifiante fureur. Mais, si ce n’est le vacarme des derniers débris rejoignant le sol, un silence inquiétant s’était installé. Grégoire lâcha un juron quand le voile disparut enfin, révélant un énorme trou dans le mur de pierre donnant sur d’autres ruelles, à présent désertes… J’étais déjà loin.

Oui, c'était mon truc de balancer des beaux discours pour faire diversion et prendre ensuite mes jambes à mon cou. Un acte noble car, généralement, celui-ci sauvait bien des vies.
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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Dim 13 Mai - 7:29
    Face aux chevaliers colossaux sur leurs nobles montures, Ulrich se sentit plus petit que jamais. Il réalisa que sa tentative avait été vaine, aussi vaine que l’était un misérable coup de poing dans leurs armures rutilantes. Mais lorsqu’il se rendit compte de son erreur, il était bien trop tard ; l’agitation qui régnait au milieu des soldats témoignait du ridicule de son geste. Furieux, le prêtre se demanda s’il n’était pas voué à l’échec cuisant qui semblait se perpétuer dans toute la lignée des Leodenor... Une déchéance de plus en plus profonde au fil des générations... Au moins, lui n’aurait pas la honte de devoir assurer la continuité de ce naufrage.

    Subitement, la douleur dans son ventre se fit plus aiguë – il lui semblait que des milliers de petites banderilles venaient achever le travail de la lame du bandit qui, bien qu’il fût désormais hors de combat, avait tout de même eut le plaisir de tenir sa parole et d’offrir un peu du sang du jeune homme aux pavés d’Asunia. Et il continuait à couler, tiède et écarlate, tandis qu’il serrait une main tremblante sur la blessure. La magie de guérison qu’il avait apprise lui était inutile en cet instant ; quand bien même il eût voulu l’utiliser, l’ecclésiastique y aurait perdu conscience, et se serait retrouvé aux mains des menaçants chevaliers Asuniens.
    Toujours debout, le cadet des Leodenor devait ignorer les élancements qui tordaient ses entrailles pour pouvoir suivre les paroles échangées entre la garde de la cité et l’inconnu... qui fit apparaître en ôtant sa capuche une épaisse chevelure brune et indisciplinée. Ulrich put alors observer un instant celui qui lui avait prêté main forte lors de ce combat inégal. Un profil noble, des lèvres étroites dessinant un sourire narquois à l’adresse de la garde montée ; mais surtout, étincelants dans ce visage aux traits durs et suaves tout à la fois, deux iris émeraude d’où émanait courage et persévérance. Le jeune prêtre en frissonnait presque ; en effet, il lui semblait avoir déjà croisé cette silhouette musculeuse et autoritaire, il y a de cela des années. Mais le temps et ses effets l’induisaient peut-être en erreur... Toujours était-il que l’homme lui était de plus en plus familier.

    « Dites-moi que je rêve… Windsor ?!... Tu n’aurais jamais dû revenir... »

    L’homme au profil aquilin, à la tête de l’escouade, fit une fois de plus écho à quelque souvenir lointain d’Ulrich. Windsor... Il avait déjà entendu ce nom. Tentant d’associer celui-ci au visage de l’homme qui lui souriant à présent, il prit conscience de la personne qui lui avait sauvé la vie.

    « Seyren Windsor... »

    Le chevalier répétait le nom avec dégoût, mais Ulrich sentait aussi une once de frisson poindre dans la voix de l’homme. Et la lumière se fit sur l’inconnu. Ce Seyren Windsor, dont le nom semblait si imposant, n’était autre que le digne héritier de la famille la plus héroïque dont Ulrich n’ait jamais entendue parler. Les Windsor, légendaires pour leur vaillance et leurs exploits guerriers, défilèrent tous devant les yeux du jeune prêtre qui se remémora les livres d’histoire si longuement parcourus lors de son éducation. Il devait être Seyren Windsor, douzième du nom, à peine plus âgé que lui, et pourtant déjà connu et reconnu pour ses dons exceptionnels au combat. Un homme d’honneur, prêt à donner sa vie pour la plus petite cause qui lui paraîtrait assez noble. Comme, par exemple, sauver la vie d’un clerc qu’il ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam.
    Partagé entre excitation et respect face à cette figure déjà mythique dans l’ordre des chevaliers comme dans toute Asunia, Ulrich se redressa au bruit du fer que l’on sort du fourreau. Les paroles devinrent plus confuses encore, mais les lames dégainées qui brillaient sous le soleil apprirent au jeune homme que de nouveau le combat s’engageait. Comme pour confirmer, Windsor se retourna promptement vers lui en lui lançant :

    « Reste sage. »

    Ironiquement, Ulrich n’était même plus en mesure de faire un pas – ses jambes menaçaient même de se dérober sous son poids tellement il était faible.
    En un instant jaillit alors de son dos une immense épée d’un rouge intense, qui acheva de confirmer que l’homme était bien un Windsor. C’était la 9K qu’il brandissait au-dessus de sa tête, alors que les chevaliers tiraient leurs fers ridicules. Et dans un cri plein de rage, le Windsor fondit sur les gardes qui tentèrent de fuir. S’ensuivit une détonation sans pareil. Les flammes surgissaient de la lame et léchaient les poitrines recouvertes d’acier. Ulrich fut projeté en arrière, tombant lourdement au sol. Quand il rouvrit les yeux sur la scène, la fumée était si dense qu’il ne vit rien que des ombres qui s’agitaient. Toussant, il se releva avec difficulté en même temps que les chevaliers, et découvrit comme eux avec stupeur que l’homme avait disparu.

    Profitant de la confusion qui régnait dans les rangs, le prêtre blessé se fraya un chemin claudiquant au milieu des décombres pour rejoindre l’enceinte protectrice de l’ordre clérical. Il avait grand besoin de soin, mais son pas était si lent qu’il craignait que quelque soldat le rattrapât.
    Il tenait à peine sur ses jambes lorsqu’il parvint, dans une petite ruelle tranquille, à la porte à moitié dissimulée du jardin du prieuré. Priant les dieux pour que quelqu’un lui ouvre avant qu’il ne s’évanouît sur le pavé, Ulrich employa ses dernières forces à frapper contre le bois presque vermoulu. Il entendit des pas se rapprocher avant de perdre connaissance. La porte s’ouvrit sur un prêtre aux joues rouges qui sursauta à la vue du jeune homme ensanglanté qui gisait à ses pieds. Il le reconnut néanmoins comme étant le petit Ulrich, qui avait toujours le don pour se mettre dans de sacrées situations... et entreprit de le transporter discrètement afin de le soigner.




    « Tu es sûr que tu vas pouvoir servir aujourd’hui ? Tu es à peine remis de tes blessures, et les dieux savent combien il peut coûter de vouloir jouer au plus fort, Ulrich... »

    L’appelé fit mine de ne rien avoir entendu et déposa l’imposante coupe qu’il tenait entre les mains sur l’autel de marbre qui trônait dans la nef. Il laissa son regard se promener sur les fines ciselures dans l’or incrusté de pierreries, que l’on devinait étincelantes sous l’étoffe blanche qui couvrait le calice. Effleurant les dessins gravés dans le métal précieux, il se retourna vers l’homme qui lui parlait.

    « Ecoute, Mervin, je suis un grand garçon. Si je suis debout, il n’y a aucune raison que je ne puisse pas participer au service d’aujourd’hui. »

    Retournant à ses pensées, le jeune Leodenor se surprit à voir devant ses yeux danser l’image persistante de Seyren Windsor. Il n’avait eu aucunes nouvelles de lui depuis la débandade qui avait suivi l’explosion. Et bien qu’il doutât que le chevalier eût été attrapé et emprisonné par la garde d’Asunia, il frémissait à l’idée de voir l’homme dans les geôles humides de la cité. Ainsi, il priait pour lui depuis plusieurs jours, malgré le peu de foi qu’il portait au pouvoir des suppliques.

    Il était tôt, et l’immense Eglise d’Asunia était déserte, hormis quelques fidèles venus prier de bon matin avant le service du jour, et les deux prêtres qui préparaient l’office tout en chuchotant. L’immense bâtiment s’élevait à une hauteur qu’Ulrich ne parvenait pas à définir ; la seule chose qui était sûre était qu’il se sentait incroyablement petit et vulnérable dans ce réceptacle aux volontés divines. On entendait vaguement les pas résonner sur les grandes pierres en damier qui formaient le sol de l’Eglise, ainsi que les murmures des gens qui priaient, à genoux devant leur banc de bois.
    Ulrich fut prit d’un léger vertige face à tout cet espace. Dos au grand portique et à son compagnon, il prit appui sur l’autel recouvert d’un fin drap de lin cousu d’or. Fermant les yeux un instant, il répondit par la négative quand Mervin lui demanda s’il avait besoin de son aide. Son compagnon parti, il entendit une des portes latérales du bâtiment religieux s’ouvrir, et devina le froissement des tissus, ainsi qu’un bruit plus incongru. C’était un cliquetis discret, un léger bruit de fer qui fit se retourner quelques fidèles, mais pas Ulrich. Lui avait la désagréable impression de sentir un regard pesant sur ses épaules. Etait-ce un garde venu l’arrêter sur le portrait fait par un badaud ? Etait-il sur le point de décrédibiliser l’Eglise toute entière à cause d’une incartade qui avait mal tourné ?

    On eut dit que le silence s’était posé comme un voile lourd et tendu sur les quelques personnes qui peuplaient les lieux. Le prêtre, toujours dos à l’allée centrale, percevait faiblement les pas furtifs de la personne entrée quelques secondes plus tôt. Et celle-ci se rapprochait, tandis que lui ne faisait pas un geste. Il n’osa même pas se retourner quand il sentit la présence au bas des marches, à deux pas de lui.
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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Mer 16 Mai - 7:32
Ce qui est pratique avec les hommes de foi, c’est qu’ils résident tous à la même adresse. Je faisais face à l’immense édifice religieux, le vent jouant avec la longue cape brune que je portais, hésitant encore quant à mes attentions. Je devais quitter la capitale au plus vite, ayant déjà que trop trainé mais, je me connaissais assez pour savoir que j’aurai alors était victime de remords. Il m’était impensable de mettre les voiles sans avoir assouvit mon éternelle curiosité qui, cette-fois, s’était attardée sur un petit gringalet de prêtre, épéiste à ses heures perdues. Durant un petit instant, mon cœur balançait entre la prudence et la curiosité puis, inévitablement, la prudence fut mise au placard. D’un pas assuré, je m’étais dirigé vers les larges portes en bois, dont une était restée ouverte, probablement pour rendre les lieux plus chaleureux et, ils en avaient fort besoin.

C’était la première fois de toute ma vie que je mettais les pieds dans un lieu saint, mon père ayant de son vivant considéré l’église comme nocive pour mon éducation. Ce grand guerrier avait toujours voulu que je fasse ma propre opinion du monde, sans l’influence de quelconques croyances. De ce fait, j’avais ma propre opinion de l’église, la considérant comme une prison de l’esprit. A mes yeux, les Dieux n’étaient pas à vénérer. S’ils n’étaient pas morts alors, ils étaient probablement en train de se la dorer au soleil pendant que nous, pauvres mortels, luttons désespérément pour conserver le monde qu’ils ont lâchement abandonné. Les hommes de foi étaient-ils télépathes ? Car à peine avais-je pénétré les lieux que tous les regards s’étaient tournés vers moi, accusateurs. L’ambiance était plutôt glaciale. Devais-je les saluer ou exécuter un quelconque rituel ?

A mon soulagement, au bout de quelques instants, les prêtres et autres fidèles étaient retournés à leur précédente occupation, ne m’adressant plus que de simples regards furtifs. Au loin, je n’eus aucun mal à reconnaître mon gringalet, prêt de ce qui semblait être l’un des autels principaux. Tout en me dirigeant vers le jeune prêtre, laissant les cliquetis des pièces métalliques de mon armure animées le silence, je lançai des regards discrets autour de moi, observant l’intérieur de l’édifice. Pour un lieu saint, l’endroit était plutôt sombre, bien qu’un nombre incalculable de bougies y fussent allumées. Ses vitraux étaient impressionnants, immenses, colorés et semblaient conter une histoire. Les lieux étaient modestement décorés d’or et de pierres précieuses, presque miséreux à côté des demeures que je possédais.

- « Frère Leodenor ? » demandai-je en gravant les marches, une fois à quelques mètres de lui.

Ma voix de meneur d’hommes semblait contradictoire à cet endroit, probablement plus adapté aux murmures et au silence. Devant le regard ahuri du jeune ecclésiastique, je n’avais pu m’empêcher de sourire bêtement de toutes mes dents. Comme s’il s’était agi d’un vieil ami, j’avais posé mon large bras sur les épaules frêles du petit homme avant de l’orienter dans la direction que je souhaitai prendre, soit une direction complètement aléatoire. Je souhaitai juste m’éloigner des oreilles indiscrètes afin de converser librement…

- « J’aimerai me confesser. » lançai-je d'une voix forte, n'ayant rien trouver de mieux. J’espérais ainsi ne pas trop attirer l'attention mais, ce fut l’effet inverse qui se produisit. Tous les regards étaient dans notre direction.

- « Alors, tout à commencer avec Laurenne, la fille de l’épicier puis, il y a eu Jenna, Véronique, Isabelle, Mélanie… Ou était-ce Mélinda ? Ah non, Mélinda c’était juste l’histoire d’un soir ! J’ai aussi élevé une créature que l’église qualifierait peut-être de démoniaque, rouge, cornues et crachant du feu… Oh et aussi, très récemment, j’ai passé un pacte avec un petit gars à écharpe ! » m’amusai-je, tout en marchant vers ce qui me semblait être une petite cours.

La cours n'était en réalité un petit espace vert, encerclé de bâtisses et formant un vulgaire rectangle. Néanmoins, elle était déserte et c'était là tout ce dont j'avais besoin. Une petite fontaine décorée d'anges sculptés trônait en son centre, diffusant la douce mélodie de l'eau qui ruisselle, transformant cette minuscule cours en un lieu de détente. A présent hors d'écoute, mon visage reprit son sérieux et mon bras libéra le pauvre homme de sa prise.

- « Qui t'as appris à te défendre ? » demandai-je en jetant mon capuchon vers l'arrière.

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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Dim 20 Mai - 1:57
    Le jeune prêtre sentit ses sens se confondre peu à peu, comme si la présence dans son dos était la cause de son étourdissement. Sa tête vrillait dangereusement tandis qu’il pressait entre ses mains le marbre froid du rebord de l’autel. La pierre taillée était glacée, et semblait diffuser un engourdissement grandissant dans tout le corps de l’ecclésiastique. Pourtant, il fut vite tiré de sa torpeur par une voix grave qu’il reconnut dès les premières intonations...

    « Frère Leodenor ? » questionna l’ombre dans son dos.

    La surprise l’envahit. Ainsi, il avait cru que se trouvait derrière lui un des gardes d’Asunia, alors qu’il était en fait question de l’homme pour lequel il priait tous les dieux, même ceux qui n’existaient pas, afin de le revoir sain et sauf, hors des geôles de la capitale ? Son cœur galopait, achevant de brouiller sa perception. Ulrich Leodenor, tel un bébé à peine langé, ne pouvait plus bouger, plus parler ; il restait figé, partagé entre le soulagement de savoir le sieur Windsor en liberté, la peur de le savoir derrière lui, tout-puissant sur son existence, et l’angoisse de le savoir en ce lieu où les gens pourraient le reconnaître d’un seul coup d’œil et le dénoncer à la garde... qui déboulerait alors sans vergogne dans le lieu saint, afin de mettre la main sur le chevalier rebelle.
    Malgré la tétanie qui s’était emparée de lui, le jeune Leodenor parvint à apaiser son pouls et à aquiescer.

    « C’est bien moi, mon fils... »

    La fin s’étrangla dans sa gorge. Il lui était étrange de parler ainsi à un homme plus âgé que lui et, qui plus est, largement plus imposant. Lui paraissait tout frêle à côté de ce colosse taillé tout en muscles comme une sculpture de maître. Tournant son regard vers l’homme ainsi reconnu, Ulrich fit face à un sourire blanc et plutôt engageant... mais aussi un peu effrayant. Seuls deux pas ridicules les séparaient, et le chevalier, en contrebas de quelques marches, était pourtant aussi haut que lui. Le prêtre se força à un rictus tremblant, et l’agitateur enserra derechef ses épaules d’une poigne de lion.
    Décidément, cet homme était impérieux jusqu’à ses moindres faits et gestes... Ulrich Leodenor, pourtant véhément d’habitude, était réduit à l’état de pantin sous l’épaule de Seyren Windsor XII, qui semblait tout heureux de son petit tour de force qui avait fait se retourner vers eux tous les regards des fidèles. Le clerc progressait par petits pas hésitants, ne sachant où aller selon la volonté de son gepetto. Il rougissait à l’idée de tous ces bonnes gens aux yeux ronds comme des soucoupes, observant disparaître dans l’ombre de la cathédrale deux hommes, bras dessus, bras dessous, pour...

    « ... me confesser. »

    Ce fut au tour des yeux d’Ulrich de s’ouvrir grand. Il avait bien compris que le chevalier voulait lui parler en privé... Mais de là à demander confession... Le jeune ecclésiastique eut presque envie de rire. Il ne connaissait pas personnellement les Windsor, mais leur réputation n’était pas faite de pieuses venues à la messe ou de témoignages d’une foi inébranlable. Et cet homme si autoritaire et sûr de lui n’avait sans doute pas besoin du soutien des dieux et de leurs intermédiaires afin de persister dans son existence.
    Dans ce cas, quel était le réel motif de sa visite ? Cherchait-il asile auprès d’un piètre prêtre qui n’avait rien pu faire pour lui face aux chevaliers d’Asunia ? C’était ridicule... Et Ulrich doutait que ce fut l’intention du seigneur. Il laissa donc de côté cette réflexion inutile pour se concentrer un tant soit peu sur les paroles du visiteur, alors que tous deux pénétraient dans une cour annexe à l’immense bâtiment religieux.

    « Alors, tout à commencer avec Laurenne, la fille de l’épicier puis, il y a eu Jenna, Véronique, Isabelle, Mélanie… Ou était-ce Mélinda ? Ah non, Mélinda c’était juste l’histoire d’un soir ! J’ai aussi élevé une créature que l’église qualifierait peut-être de démoniaque, rouge, cornues et crachant du feu… Oh et aussi, très récemment, j’ai passé un pacte avec un petit gars à écharpe ! »

    Le soliloque du grand chevalier le laissait bouche bée – Ulrich écouta avec attention le récit de ses amours volages, incapable de glisser un mot au milieu du flot de paroles de l’homme, qui semblait s’amuser de la situation autant que de ses dires. Ahuri, il ne put que se raidir à la mention du dragon, puis d’un certain pacte. Le bras de Seyren Windsor commençait à peser comme un étau sur ses épaules.

    « Je... vous... », bégaya frère Leodenor, incapable d’en dire plus.

    Le regard de l’homme s’assombrit tout à coup, et Ulrich put y déceler l’ombre d’un réel sérieux qui, jusque là, avait été absent des yeux émeraude et rieurs du Windsor. Il était clairement question de quelque chose d’important pour le chevalier, mais le prêtre n’aurait su dire de quoi il s’agissait. Ce fut alors qu’une question vint tout éclairer.

    « Qui t'a appris à te défendre ? »

    Seyren Windsor avait relâché son étreinte herculéenne en même temps qu’il prononçait ces mots – le jeune Leodenor en était presque soulagé, mais ce répit avait été de courte durée. Cette demande avait éveillé en lui mille sensations dérangeantes, des souvenirs qui se répondaient en écho. Le silence plana ainsi pendant de longues secondes qui lui parurent des heures. Ses yeux, incapables de rester plantés sur l’homme encapuchonné, allaient et venaient sous les arcades de la cour, sur la fontaine qui chantait joyeusement, en chœur avec quelques pinsons cachés dans les buissons ébouriffés. Pourtant, inévitablement, ses prunelles vertes vinrent se poser sur le visage, désormais à la lumière, du chevalier.
    Une comparaison pour le moins odieuse lui vint à l’esprit. Sur les traits du Windsor légendaire se superposèrent ceux plus jeunes d’Almar, son frère haï, détesté. La différence était de taille, et pourtant le lien se faisait avec une évidence déconcertante.
    Il y a deux types de chevaliers...
    Ulrich se souvint alors du jour où, pour la première fois, il s’était servi d’une arme.

    « Je... », balbutia le prêtre, gêné d’avoir cette conversation peu digne d’un homme de foi. « Mon expérience des armes est, comment dire... particulière. Pour un homme d’Eglise, bien sûr. »

    Il ne put que sourire niaisement à ce chevalier émérite qui allait très certainement se moquer de ce petit père imbu de lui-même, se battant comme un piètre sauvage face à des bandits de grand chemin.

    « Mon père, le sieur Leodenor, n’a jamais voulu me laisser apprendre le maniement des armes... Comme je suis le cadet, c’est mon frère Almar qui a bénéficié de tous les honneurs et de l’apprentissage le plus digne d’un futur chevalier. Il... il a eu comme maître d’armes Maître Osvald d’Asunia, un guerrier remarquable... que vous devez connaître, bien sûr. Dès lors, j’ai assisté à chaque leçon donnée à mon frère, et me suis entraîné à l’abri des regards, sur le mannequin d’Almar... »

    Ulrich soupira, reprenant lentement son souffle.

    « Il faut dire que ces leçons prises en cachette m’ont en quelque sorte coûté ce voyage sans retour jusqu’à l’Eglise. J’ai blessé mon frère alors qu’il refusait de pratiquer l’épée avec moi. Mon père m’en a tellement voulu... » Le prêtre fronça les sourcils, une moue de dégoût se dessinant à peine sur sa bouche. « Mais j’ai continué. Au prieuré, je m’entraînais avec ceux qui le voulaient bien ; nous le faisions à l’abri des pères supérieurs, qui nous auraient maudits pour un tel affront au pacifisme des prêtres dévots... Mais bientôt, l’engouement a disparu, et j'ai continué à étudier seul grâce aux livres de la Grande Bibliothèque... »

    Le jeune prêtre se rendit compte du monologue qu’il engageait, et se reprit subitement, comme sorti d’un moment d’inconscience. Le visage de Windsor était mi-sérieux, mi-amusé. Rougissant, Ulrich se mit à faire quelques pas sous les arcades modestes de la cour, pour se donner contenance. Les mains dans le dos, il avançait à petits pas, espérant que le chevalier ne laisserait pas pleuvoir sur lui une nuée de rires et de boutades. Maintenant qu’il marchait, l’étourdissement qu’il avait ressenti plus tôt lui reprit. Il se retourna alors pour faire face à l’homme en armure.

    « ... Disons que le combat de l’autre jour était mon premier... Je ne suis qu’un vulgaire prêtre, mon attention devrait être toute entière portée vers les dieux, non vers l’art de la guerre, je suppose... »

    Le cadet Leodenor sourit avec ironie, et porta une main à son flanc. Ses yeux se plantèrent dans ceux de Windsor, qui le regardait intensément. Il rougit alors, embarrassé devant ce fier chevalier ; il glissa son autre main dans ses cheveux acajou, puis s’appuya innocemment contre un pilier ombragé dont la fraîcheur lui redonna quelque contenance.

    « Excusez, seigneur Windsor, mon peu de retenue, mais en quoi cela intéresserait-il un chevalier de votre rang de savoir d'où vient le savoir d'un médiocre guerrier tel que moi ? »



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Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor

MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Lun 21 Mai - 7:07
Je m’étais demandé si le petit n’avait pas un quelconque problème de sociabilité… Il semblait tant surpris ou effrayé de me revoir, ici dans sa glorieuse église, qu’il n’avait pas réussi à prononcer une seule phrase complète, balbutiant des mots au hasard. Le silence avait même réussi à s’infiltrer dans notre conversation. Le jeune prêtre craignait peut-être pour sa vie ? En y réfléchissant, il était certain que si il venait à être de nouveau surprit en ma compagnie, il serait alors arrêté pour complicité et… relâché dans les heures suivantes. Dans le code d’honneur des chevaliers d’Asunia, il était interdit de condamner les intermédiaires des Dieux, même si ceux-ci soignent ou protègent des ennemis potentiellement dangereux. Faire rouler la tête d’un ecclésiastique reviendrait à s’en prendre indirectement aux créateurs de toute chose. Mon ami le gringalet n’avait donc aucun souci à se faire quant à sa sécurité, il était sous protection divine. Mais en y repensant… N’avait-il pas déjà tenté de me placer sous sa fameuse « protection divine », l'autre jour, dans les ruelles d’Asunia ? Un sourire moqueur s’était dessiné sur mes lèvres et j’avais aussitôt tourné la tête, faisant mine d’observer les alentours, afin de ne pas mettre le pauvre petit d’avantage mal à l’aise. J’avais bon essayé, je n’arrivais pas à concevoir ce gringalet en pleine puberté me protéger des lames aiguisées des justiciers de la capitale.

- « Je... Mon expérience des armes est, comment dire... particulière. Pour un homme d’Eglise, bien sûr. » balbutia Ulrich en brisant le petit silence qui s’était installé au préalable.

- « Continue … » lançai-je en croisant les bras, montrant clairement que je ne comptais pas partir de sitôt. Il avait piqué d’avantage ma curiosité.

- « Mon père, le sieur Leodenor, n’a jamais voulu me laisser apprendre le maniement des armes... Comme je suis le cadet, c’est mon frère Almar qui a bénéficié de tous les honneurs et de l’apprentissage le plus digne d’un futur chevalier. Il... il a eu comme maître d’armes Maître Osvald d’Asunia, un guerrier remarquable... que vous devez connaître, bien sûr. Dès lors, j’ai assisté à chaque leçon donnée à mon frère, et me suis entraîné à l’abri des regards, sur le mannequin d’Almar... » soupira l’homme de foi.

Je savais que le nom de Leodenor ne m’était pas inconnu. Almar Leodenor était, à ce jour, un chevalier et un redoutable guerrier. Il avait même eu l’honneur d’avoir ce filou d’Osvald comme maître d’armes ! J’avais adopté le silence, buvant simplement ses paroles.

- « Il faut dire que ces leçons prises en cachette m’ont en quelque sorte coûté ce voyage sans retour jusqu’à l’Eglise. J’ai blessé mon frère alors qu’il refusait de pratiquer l’épée avec moi. Mon père m’en a tellement voulu... »
continua le cadet Leodenor.

Mon regard s’était alors durci et mes poings brusquement fermés. Le lâche ! Le jeune prêtre n’avait pas semblé s’en apercevoir, continuant de conter son histoire.

- « Mais j’ai continué. Au prieuré, je m’entraînais avec ceux qui le voulaient bien ; nous le faisions à l’abri des pères supérieurs, qui nous auraient maudits pour un tel affront au pacifisme des prêtres dévots... Mais bientôt, l’engouement a disparu, et j'ai continué à étudier seul grâce aux livres de la Grande Bibliothèque... »

Devant la face rouge du petit gars qui, visiblement n’avait pas pour habitude de parler de lui, j’avais souri naturellement, prenant sur moi pour garder mon calme. Ce n’était ni le moment, ni le lieu, pour une colère à la Windsor. Comme pour évacuer un stresse qui ne semblait pas vouloir le quitter, le gringalet fit quelques pas à l’ombre des piliers encerclant la cour. Son visage était songeur et inquiétant de par sa pâleur. Quelque chose me disait qu’il ne s’était pas encore entièrement rétablit du combat contre les forbans.

- « ... Disons que le combat de l’autre jour était mon premier... Je ne suis qu’un vulgaire prêtre, mon attention devrait être toute entière portée vers les dieux, non vers l’art de la guerre, je suppose... » ricana ironiquement Ulrich avant de prendre appuis contre l’un des pilier de pierres. - « Excusez, seigneur Windsor, mon peu de retenue, mais en quoi cela intéresserait-il un chevalier de votre rang de savoir d'où vient le savoir d'un médiocre guerrier tel que moi ? »

J’avais baissé la tête, mon regard le plus sévère fixant un point invisible sur le sol. Mes poings étaient si serrés, qu’on pouvait aisément entendre l’acier et le cuir de mes gantelets râler sous la pression. Et bien finalement, ce coquin de prêtre était l’heureux gagnant d’une colère à la Windsor !

- « Et tu vas te contenter de ça ?! » rugissais-je en abattant mon poing à côté du visage du pauvre homme, laissant résonner un bruit sourd dans la petite cours.

L’impact de mon poing contre la roche était d’une telle force, que durant un instant, on aurait cru que le pilier allait tout bonnement s’effondrer. Un nuage de poussière était tombé d’entre les pierres, salissant la chevelure si bien entretenu d’Ulrich Leodenor. Le pauvre ecclésiastique ressemblait à une gazelle prit au piège entres les griffes d’un lion.

- « Tu es le seul maître de ton destin ! Il n’appartient qu’à toi de moisir ici ou d’affronter tes idéaux, l’épée au poing ! Morbleu Leodenor, si tu n’étais pas si frêle et petit, je t’aurai bien cogné jusqu’à ce message soit clair ! »

Mon regard s’était planté dans le sien, froid et dur comme l’acier, avant de lentement s’adoucir. Je soufflai comme un bœuf, luttant intérieurement pour retrouver mon calme. Bordel, je venais de terroriser un prêtre… Une question s'était aussitôt imposée à mon esprit : Allais-je être damné pour ça ?

- « Parfois, je m’énerve… » lançai-je d'une petite voix en baissant honteusement la tête, un semblant de sourire sur les lèvres.

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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Mer 23 Mai - 5:41
    « Et tu vas te contenter de ça ?! » rugit le chevalier en se ruant sur le frêle prêtre qui lui faisait face.

    Ulrich Leodenor, les yeux écarquillés, vit s’abattre un poing rageur à quelques centimètres de sa tête, dans la pierre qui s’effritait à présent en miettes minuscules. La peur avait comprimé ses poumons qui ne se remplissaient même plus d’air. Il était réellement choqué de cette réaction, même si la colère des Windsor était aussi légendaire que leur courage. Cependant, c’était un sentiment plus brusque qui s’était insinué en lui, celui d’une déception immense, et aussi d’une frayeur intense qui le paralysait. Comment cet homme pouvait-il être si violent, lui qui devait avoir tant de valeurs auxquelles il n’eût imaginé déroger ?

    « Tu es le seul maître de ton destin ! Il n’appartient qu’à toi de moisir ici ou d’affronter tes idéaux, l’épée au poing ! Morbleu Leodenor, si tu n’étais pas si frêle et petit, je t’aurai bien cogné jusqu’à ce message soit clair ! »

    Sur la défensive, le jeune homme ne sut que penser de ce Seyren Windsor qu’il admirait depuis tout petit. Cet homme... cet homme qui s’emportait si facilement et le traitait de faible, était-il bien celui qui lui avait sauvé la vie quelques jours auparavant ? Ulrich se sentait nauséeux, tant physiquement que mentalement. Le chevalier le fixait, son visage fermé et ombrageux. Il était le loup puissant, et le jeune prêtre était le lièvre sans défense pris dans un piège où il s’était lancé tête baissée. Et pourtant... il le sentait fortement, Windsor tentait de se rasséréner. Mais ces paroles l’avait offensé, non pas en tant que prêtre, mais en tant qu’homme, en tant qu’enfant qui n’avait eu qu’à baisser la tête pour éviter les coups sordides d’un géniteur abusif.

    « Parfois, je m’énerve… »

    Et l’homme immense de sourire innocemment, ses yeux verts plantés sur le clerc. Ulrich serra les poings. La révolte sourde se faisait plus grande, et ne demandait qu’à sortir. Elle envahissait sa tête, ses poumons, elle cognait contre ses dents. Elle allait sortir. Exploser.

    « Ne croyez-vous pas que votre ire est pareille à la mienne ? Imaginez-vous que j’ai accepté aveuglément d’être le pantin de mon père ? » cracha le petit prêtre dans un accès de dégoût qui lui brûlait les lèvres. Il n’avait pu empêcher ces paroles de sortir, il les avait gardées trop longtemps au plus profond de lui. Le sang battait à ses tempes en un flot bouillonnant qui semblait vouloir percer sa peau. Jamais, au grand jamais personne ne l’avait traité de lâche. Et même un chevalier, aussi grand et fort fût-il, n’eût pu arrêter l’ecclésiastique dans son élan.

    « Je ne crois pas être le fils soumis qui acquiesce en souriant au sort que lui réservent ses parents... J’ai été, comme tout enfant, bercé par les légendes des héros ; Thor était mon modèle, je voulais un marteau pour frapper la tête des injustes... celle de mon père le premier. »

    Je savais quelle était ma place dans la famille.


    Serrant les dents, le petit Leodenor ne put que subir l’afflux d’images douloureuses qui encombrèrent son esprit. Il voyait sa mère lui tendant la jolie petite dague dorée, souriante, les joues roses et les yeux pétillants ; tout de suite après apparaissait son paternel, immonde et froid, qui attrapait son épouse par le bras en vociférant des paroles troubles dans la mémoire de l’enfant. Le visage cramoisi du père. Les pleurs de la mère. Et le petit Ulrich, candide bambin de quelques années, cloué au sol par l’impuissance.
    L’adolescent s’éloigna de l’ombre gigantesque du guerrier, tant par crainte d’un possible retournement de veste de la part de Windsor que pour freiner son envie de plaquer un soufflet furieux sur la joue de cet être qui semblait avoir grandi en ayant ce qu’il voulait – et même plus... mais surtout, sans bride ni œillères pour l’arrêter.

    « J’ai des idéaux ; je veux combattre pour eux. Mais jamais personne ne m’a poussé vers l’avant, jamais on ne m’a dit "vas-y, tu peux le faire, fais ce que tu dois". Mon père ne m’a jamais soutenu. Je suis invisible à ses yeux, je n’existe pas, ou pour peu qu’il ait besoin de quelqu’un sur qui passer ses nerfs. » lâcha Ulrich, qui n’en pouvait plus. Ses yeux étaient deux plaines arides où les larmes n’allaient pas tarder à perler ; il savait qu’il était jeune et faible, qu’un rien pouvait l’ébranler, mais il voulait. « Vous croyez certainement, messire, que je suis trop lâche et trop frêle pour faire de ma vie ce que je veux. Mais vous oubliez que seul, il est bien dur de lutter, surtout à l’âge de dix ans... ou même à n’importe quel âge. »

    Les sourcils froncés du jeune prêtre assombrissaient ses iris émeraude qui brillaient d’un éclat ardent de défi. Il avait d’ailleurs élevé la voix, et se rendait maintenant compte que les murs n’étaient pas si sourds qu’ils pouvaient paraître. Ulrich vacillait entre envie de se battre et résignation... à laquelle son corps criait, pour un peu de paix, entre tension et inconscience. Il se retourna vers le chevalier qu’il avait quitté des yeux un instant pour fixer un instant l’impact du poing dans le pilier.

    « Avoir un père si peu présent pour vous, ne vous ayant inculqué rien d’autre qu’une haine viscérale envers lui-même, être bridé dès l’enfance... est presque pire que d’être orphelin. On vous ôte la vie, cette joie insouciante de rêver, année après année. »

    Leodenor s’était livré. Il était désormais impuissant, désemparé. Ayant délesté son âme, il avait espéré en insistant sur ce point faire réagir le chevalier Windsor. Il aurait voulu en cet instant n’être plus qu’un enfant que l’on viendrait bercer pour combler le vide. Et l'esprit du prêtre se faisait brumeux. Il revoyait sa mère, son sourire blanc et doux, dans des images furtives ; elle le prenait dans ses bras, le câlinait tendrement.

    Il avait une famille, mais il était seul. Comme dans ce tête-à-tête face à Seyren Windsor, il était seul.

    Et un sentiment de révolte enchaînée se libérait peu à peu en lui.
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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Jeu 24 Mai - 7:08

En quelques pas, j’avais brisé la distance que le jeune prêtre avait précautionneusement placée entre nous. Face à moi, le cadet des Leodenor semblait désemparé et effondré. Le masque était tombé et, je ne pouvais plus que ressentir un profond sentiment de compassion. Vivre dans l’ombre de la solitude, impuissant face à l’attente et, désespérément tendre le bras vers ce qu’on sait hors de notre porté. Ironiquement, Ulrich Ledeonor avait vécu dans la prière, la prière de recevoir un jour cette reconnaissance qui lui offrait le courage dont il avait besoin pour affronter cette vie autant espérée que redoutée. D’une certaine façon, au-delà des apparences, nous nous ressemblions… Avec toute la douceur dont le guerrier que j’étais été capable, ma main gantelée s’était posée sur l’épaule du jeune homme. Mon regard s'était rivé dans celui d’Ulrich Leodenor et, je savais fort bien, qu'il pouvait aisément y déceler ma franchise mais aussi, un alarmant et grandissant déchirement.

- « Le destin n'est pas une chaîne mais un envol. Si tu veux prendre le tien en main, commence par te libérer de l’emprise de ton géniteur. Tu n’atteindras jamais tes idéaux en cherchant à plaire à l’ombre d’un père. La seule chose qui importe, c’est que tu sois capable de te regarder dans un miroir, chaque matin et, d’être fier de ce que tu y vois. Ton destin n’appartient qu’à toi seul, Leodenor. » ripostai-je. - « Tu n’es pas faible, Ulrich. Tu t’es battu vaillamment pour sauver ta vie alors que d’autres, auraient acceptés leur sort en tremblant comme de pauvres nourrissons. Relèves la tête et, sois fier de toi. » déclarai-je avec confiance avant de lui sourire tendrement. - « Vas-y, tu peux le faire, fais ce que tu dois. » terminai-je dans un murmure.

Le poids de ma main avait quitté le jeune prêtre et, j’espérai qu’ainsi, il serait un tant soit peu soulagé de cette charge qu’il portait lourdement depuis son enfance. Sans m’attarder d’avantage, j’avais contourné l’homme de foi pour retrousser chemin, l’abandonnant dans mon ombre, ma cape claquant derrière moi. J'avais d'autres choses à lui dire mais, derrière le guerrier, se cachait un homme. Et cet homme, avait également des faiblesses. Non Ulrich, rien n'est comparable au fait d'être orphelin. Rien n'est comparable à l'agonie de cette solitude car, quand bien même les années passent, quand bien même nous nous retrouvons entourés, nous sommes toujours seuls.

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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Ven 1 Juin - 22:56
We few, we happy few, we band of brothers:
For he to-day that sheds his blood with me_
Shall be my brother: be he ne'er so vile, _--_
This day shall gentle his condition.
_-_---__

Henry V, IV, 3, 60-64
*

    Le cliquetis de l’armure lui était devenu familier ; ainsi, quand Seyren Windsor XII s’approcha de lui, posant une main presque lourde sur sa frêle épaule voûtée, le frère Leodenor eut l’envie soudaine de s’agripper à l’homme et de ne plus le lâcher. Mais, lorsqu’il leva la tête vers le visage tendu du guerrier, il put aisément y lire le combat qui l’agitait intérieurement. Ulrich y décelait l’honnêteté teintée d’ombre d’un homme qui n’avait qu’une seule et unique parole. Qui, par ailleurs, fut énoncée tout haut, en des mots secs et volontairement durs.

    « Le destin n'est pas une chaîne mais un envol. Si tu veux prendre le tien en main, commence par te libérer de l’emprise de ton géniteur. Tu n’atteindras jamais tes idéaux en cherchant à plaire à l’ombre d’un père. La seule chose qui importe, c’est que tu sois capable de te regarder dans un miroir, chaque matin et, d’être fier de ce que tu y vois. Ton destin n’appartient qu’à toi seul, Leodenor. Tu n’es pas faible, Ulrich. Tu t’es battu vaillamment pour sauver ta vie alors que d’autres, auraient acceptés leur sort en tremblant comme de pauvres nourrissons. Relèves la tête et, sois fier de toi. »

    Les pensées d’Ulrich n’étaient qu’un tourbillon indiscipliné d’images et de mots, d’échos lumineux qui agressaient son cerveau. Il se sentait si impuissant... Et cet homme, là, devant-lui, qui le prenait imperceptiblement sous son aile, l’appelant par son prénom, ajoutait énormément à son trouble. Certes, il avait entièrement raison, et le prêtre aurait dû dès le début se battre pour ce qu’il était, pour ce qu’il désirait ardemment être ; mais une force irrépressible pesait en lui, comme des chaînes dont il ne pouvait se débarrasser sous aucun prétexte. Il traînait un lourd boulet depuis sa naissance, et ce boulet l’accompagnait sans relâche, coupant fidèlement Ulrich dans le moindre de ses gestes pour lui rappeler sa faiblesse.
    Ce qu’il fallait à Ulrich Leodenor, c’était une preuve. La preuve qu’il pouvait aspirer à plus qu’une vie monotone et sans but, cloîtré dans une église comme dans une prison dorée. Les yeux verts et profonds de Windsor, dardés, comme des épées de Damoclès, dans les siens, achevaient en ce moment-même de persuader le petit prêtre. Et ce sourire si tendre, si inhabituel sur le visage d’un chevalier belliqueux... L’adolescent se sentait profondément troublé, et il n’était pas au bout de ses peines...

    « Vas-y, tu peux le faire, fais ce que tu dois. »

    Ulrich écarquilla les yeux, offrant aux pupilles du guerrier la vision grotesque d’un prêtre ahuri. A ces mots, son cœur battait la chamade, il était le petit tambour qui annonçait la guerre, qui annonçait le changement. Il voulait, il pouvait être chevalier. L’homme qui lui faisait face l’entourait d’une aura puissante, il l’adoubait tacitement et faisait de lui un autre individu.

    Chevalier. Ce mot qui résonnait dans sa tête, rebondissant sans fin contre les parois vides de son cerveau, le ramenait imperceptiblement à l’homme immense qui lui avait tout d’un coup tourné le dos. Un souffle d’air s’était immiscé entre eux, et le prêtre avait très bien remarqué le froid soudain qui s’était emparé du Windsor. Oui, Ulrich avait perçu la détresse de ce guerrier qui, au fond, n’était qu’un homme comme les autres une fois débarrassé de son armure. C’était comme si le chevalier, avec ses mots, avait absorbé toute la peine et la panique du jeune homme pour l’intérioriser et le délester de ce fardeau. Désormais, Seyren Windsor était un tout autre homme, et pour cause ; Ulrich était celui qui avait réveillé la tristesse sombre de son hôte. La culpabilité l’étreignit dans ses bras comme un étau. Il aurait tout fait à cet instant pour voir à nouveau le sourire franc et enjoué du guerrier à la place de cette échine courbée par des souvenirs trop lourds qu’il avait ravivés.

    Appuyer sur la corde sensible de chaque individu ; tel était l’enseignement des prêtres, un enseignement si puissant que le revers de la médaille était souvent bien douloureux, tant pour le prêtre que pour la brebis qu’il se devait de remettre dans le droit chemin du troupeau ; troupeau qui, si Ulrich en croyait son intuition, se déverserait d’ici peu dans l’antre majestueusement effrayante des Polyphèmes en bures. Le jeune prêtre faisait d’ailleurs partie de ces derniers, et il savait que son absence ne passerait pas inaperçue... tout comme sa présence là, en compagnie d’un chevalier ombrageux et aussi pieux que lui était valeureux.

    Seyren Windsor remuait des pensées noires, le jeune ecclésiastique le savait. C’était pour cela qu’il s’était rapproché du chevalier, toujours plus sombre. Il voulait lui montrer, en retour, qu’il savait lui aussi partager les peines, qu’il connaissait la détresse et le tourment.

    « Sire... » parvint-il à articuler, la gorge serrée par la honte et la peur d’un volte-face.

    Le prêtre débile*, dans un accès débordant de compassion, voulut poser une main réconfortante sur le bras du chevalier raidi par le chagrin. Mais avant qu’il pût effleurer d’un doigt le corps de l’homme, il se sentit tomber, et tenta de se raccrocher tant bien que mal à la cape de l’homme. Puis, tout se fit noir.

    Lorsqu’il ouvrit les yeux, ce fut un abyme profond et menaçant qui l’accueillit. Il flottait dans une eau trouble et glacée, et son corps était peu à peu attiré par le fond. Il coulait doucement dans le liquide, épais et lourd sur sa peau nue. Des ombres apparurent alors, dansant en un ballet effrayant, se rapprochant dangereusement d’Ulrich, qui paniquait à la vue de ces masses sombres et imprécises. Soudain, il comprit quelles étaient ces silhouettes sinistres qui formaient un cercle lugubre autour de lui. C’étaient des cadavres, des corps morts qui sombraient doucement à ses côtés. Terrorisé, son sang glacé se figeant peu à peu, le jeune prêtre tentait désespérément d’échapper à la vision de ces visages aux traits pétrifiés dans des rictus létaux, pleins de remontrance et de détresse. L’adolescent, affolé, battait des bras sans parvenir à échapper à ce monceau de cadavres qui se ruaient sur lui.
    Il aurait dû les sauver. Il n’avait pas fait son devoir. Il était maintenant puni.


    Au loin, le bruit étouffé des cloches lui annonça que l’heure de la messe approchait. Peut-être était-ce la cérémonie de son enterrement... Et les prêtres se préparaient à annoncer la vaine parole divine.



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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Dim 10 Juin - 4:00
Il faisait nuit noire. Presque tous les serfs de la seigneurie s’étaient rassemblés puis éparpillés dans les bois, illuminés par des torches, hurlant le nom de l’enfant en fugue. Une pluie fine tombait du ciel sombre, recouvrant la nuit d’un triste voile. Caché dos à un arbre, le gamin était trempé jusqu’aux os. Il refusait de rentrer, il refusait de retourner dans cet endroit qui n’était pas chez lui. De sa petite main, l’enfant sortit un petit document de son vêtement, un portrait représentant un jeune couple. L’homme et la femme sur l’image abordaient tous deux un sourire radieux et heureux. Face à ce portrait, un sourire doux s’était dessiné sur le visage de l’enfant puis, subitement, de grosses larmes s’étaient mises à ruisseler sur ses joues. Le petit seigneur sentait son cœur se tordre à l’idée que, lui aussi, aurait dû être avec ses parents, sur cette photo, entrain de sourire…
***

Le prêtre avait soufflé un mot et aussitôt, je m’étais immobilisé, sans pour autant me retourner, offrant une magnifique vue de mon dos au jeune ecclésiastique. Je m’apprêtai à perdre patience, détestant qu’on me retienne de la sorte quand j’avais pourtant clos la discussion. Mais, un silence inquiétant avait commencé à s’installer avant même qu’un bruit sourd et un frottement sur ma cape ne m’alerte. J’avais brusquement fait volte-face, découvrant le cadet Leodenor allongé au sol, le visage pâle et en sueur. Tout sentiment de colère s’était envolé, laissant place à un maux d’inquiétude, me nouant l’estomac.

- « Leodenor ?! Hey ! Ulrich ! Ulrich ?! » l’appelai-je, à genoux à son côté.

Aucune réponse. Il avait perdu connaissance. Était-ce mes mots qui avaient eu un tel impact sur lui ? Cette question idiote fût rapidement chassée de mon esprit aux souvenirs de l’affrontement contre les brigands dans les ruelles de la capitale… Il ne s’était tout simplement pas remit de ses blessures ! Stupide gringalet ! Abruti d’Ulrich ! Je m’apprêtai à appeler à l’aide, les prêtres étant très souvent de grands guérisseurs, mais de nombreux bruits de pas martelant le sol de pierre accompagnés de cliquetis métalliques m’en avaient dissuadé. Il ne manquait vraiment plus que ça… Quelqu’un avait alerté la garde ! Mon regard coléreux s’était posé sur le visage inconscient d’Ulrich Leodenor qui, paraissait bien innocent et fragile dans son repos forcé. De lassitude, j’avais laissé un long soupir s’échapper de ma gorge. Je ne pouvais décidément pas l’abandonner à son sort. Les sourcils froncés, j’avais libéré une de mes épaules de la longue cape brune avant de détacher une des sangles de mon épaulière, la laissant bêtement pendre en mon dos. Précautionneusement, j’avais pris le jeune prêtre dans mes bras avant de le jeter sur mon épaule dégagé de métal. Empruntant la sortie la plus proche, j’avais disparu avec mon bagage d’infortune.
***

La jeune femme avait fermée la taverne pour la matinée, commençant la tache du nettoyage des lieux en fredonnant une petite chanson qu’elle avait appris hier dans la soirée, chanté dans l’ivresse par quelques joyeux voyageurs. Cette journée s’annonçait particulièrement gai pour la tavernière jusqu’à ce que, de violents coups viennent frapper à sa porte. Bien que de bonne humeur, elle refusait d’accueillir des clients en dehors des heures d’ouverture. Ignorant les coups à sa porte, la jeune femme avait repris le ménage, passant un tissu humide sur une table. D’autres coups, bien plus violents, se répétèrent, bien plus insistant. Un instant, la tavernière avait eu l’impression que si elle n’agissait pas, la porte ne tarderait pas à voler en éclats… Un peu anxieuse mais décidée, elle s’était approché de la porte en bois et l’entrouvrit.

- « Bonjour ! » lançai-je en souriant de toutes mes dents.

En guise de retour, le visage à présent rouge de colère, la jeune femme avait brutalement refermé la porte sur moi. J’aurai eu le nez brisé si je n’avais pas anticiper son geste et reculé juste à temps.

- « Mélinda, j’ai vraiment besoin de ton aide ! C’est une urgence ! » déclarai-je aussitôt de ma voix la plus abattue.

La porte s’était de nouveau ouverte et cette fois-ci, j’étais immédiatement rentrer, bousculant presque la tavernière au passage. J'avais parfaitement conscience que Mélinda ne tarderait pas à regretter son geste de bonté.

- « Mais qu’as-tu encore fait ?! » hurla-t-elle en remarquant ce que je transportais.

Faisant comme si j’étais chez moi, ce qui n’était pas totalement faux vu le nombre incalculable d’heures que j’avais passé dans cette taverne, j’avais déposé le jeune homme encore inconscient sur un banc. Le visage de Mélinda était figé entre l’horreur et la panique.

- « J’ai kidnappé un prêtre… » grondai-je en plaidant coupable.

- « Mais à quoi pensais-tu ?! Le pauvre petit ! » cria t-elle en s’approchant pour poser une main douce sur le front du cadet Leodenor, comme pour s'assurer que je n'avais pas tuer.

- « Il est tombé dans les pommes au mauvais moment ! C’est limite s’il ne l’a pas fait exprès ! Je n’avais pas le choix ! » me défendis-je en levant les bras. – « Sers-moi une bière. » ordonnai-je. - « S’il te plait… » ajoutai-je face au regard noir qu'elle m'avait alors livrée.

S’exécutant tout en ronchonnant, Mélinda avait disparut derrière son bar avant de revenir avec une choppe de bière et de la poser violemment sur la table en bois à proximité. Attrapant le récipient, je l'avais porté à mes lèvres, humant le parfum cuivré de l'alcool, avant de, subitement, jeté son contenu dans son intégralité sur le visage du prêtre Leodenor.

- « Tu aurais pu au moins demander de l'eau pour faire ça ! » me reprocha la harpie.

- « Ulrich ? » lançai-je en penchant la tête sur le côté alors que le jeune ecclésiastique commençait à remuer, reprenant lentement ses esprits.
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Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor

MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Dim 10 Juin - 9:30
    Un visage se détacha de la masse informe que formaient les cadavres. C’était... sa mère ? Ou était-ce la Valkyrie, la divine gardienne des âmes belliqueuses ? Ulrich, malgré la terreur, ne pouvait détacher son regard des yeux révulsés de celle qui lui faisait face. Il était pétrifié, ankylosé par une enveloppe froide et mortifère. Les corps le touchaient presque lorsqu’il sentit une main invisible le propulser hors de la foule morbide. Le souffle coupé, il ne put rien faire d’autre que se laisser emporter, l’eau glacée lui tailladant le visage, ses paupières lourdes crispées sous le poids humide. La lumière s’intensifiait pourtant malgré ses yeux clos, une lueur si forte qu’elle sembla un instant brûler sa peau.
    Soudain, il se retrouva à l’air libre, libéré d’un poids considérable.



    Ouvrant grand les yeux, il se tordit en une convulsion frénétique, et sa tête qu’il avait projetée en avant retomba lourdement sur une surface dure. Gardant un instant ses paupières fermées, il remarqua que ruisselait sur son visage un liquide âpre à l’odeur prononcée. Ses lèvres reconnurent la bière ambrée, puissante et régénératrice, que l’on servait dans certaines tavernes d’Asunia. Mais...

    Les iris émeraude du jeune prêtre se fichèrent droit devant lui, dans une poutre en bois massif qui n’avait en rien l’aspect des pierres rugueuses de l’Eglise. Il n’était pas dans le cloître où lui et le chevalier Windsor avaient dialogué sur la nature de sa destinée. Dans ce cas, que faisait-il là, allongé dans une pièce qu’il devinait vaste et pourtant plus chaleureuse que la nef immense du clergé Asunien ? Ulrich fit alors le lien entre l’atmosphère qui régnait autour de lui et le breuvage qui imbibait ses cheveux. Il se trouvait dans une taverne ; en tournant douloureusement la tête, il surprit même le visage inquiet d’une jeune femme aux cheveux blonds et vaporeux, ainsi que, plus près de lui... celui de Seyren Windsor XII.
    Son cœur battait à tout rompre, et le jeune homme ne savait que penser de la situation dans laquelle il se trouvait. Les deux personnes qui le fixaient d’un œil anxieux semblaient attendre une réaction plus vive de sa part ; il tenta alors de se redresser pour s’asseoir sur, lui semblait-il, le banc de bois sur lequel il était étendu. Dans un effort qui lui paraissait surhumain, l’ecclésiastique parvint à se hisser de quelques centimètres en prenant appui sur ses coudes, mais ce mouvement lui arracha un cri de douleur. C’étaient comme des milliers de petits aiguillons qui se plantaient dans son bas-ventre, à l’endroit où il devinait encore la cicatrice de son combat avec Windsor. Ses coudes se dérobèrent sous lui, et il s’effondra en bas du banc, sa joue pâle contre la pierre froide du sol. Inspirant longuement, il parvint à s’asseoir sans trop de souffrance et s’adossa au bois de sa couche de fortune.

    Le regard du prêtre passa alors du chevalier à la femme, qu’il devinait la tenancière des lieux. Il devina que, quel que soit l’endroit où il se trouvait, il n’avait pas été choisi par hasard. La femme aux longs cheveux dorés respirait l’assurance et la douceur, mais aussi la détermination. Elle et Seyren devaient se connaître plutôt intimement, à en juger par l’attitude de chacun. Ulrich eut alors envie de sourire mais, à la place, sur sa bouche se dessina une grimace peinée. Il jeta un regard à sa robe, à l’endroit où aurait dû se trouver sa cicatrice, et y vit une tache anormalement sombre. Il n’aurait pas dû saigner... Il était soigné, guéri, il n’aurait pas dû saigner, ne serait-ce que très peu. Pour ne pas montrer sa panique aux deux autres, le prêtre Leodenor choisit de poser les questions les plus ridicules qui fussent... et qui, pourtant, méritaient réponse.

    « Pourquoi suis-je dans cette... auberge ? » demanda-t-il en fixant tour à tour le chevalier et la tavernière. « Seigneur, que fais-je donc ici ?... Où m’avez-vous emmené, sieur Windsor ? Car c’est bien vous qui m’avez transporté ici, je me trompe ? »

    Il n’y avait aucune arrière-pensée cachée derrière ces mots ingénus qui, tôt ou tard, auraient été prononcés. Pourtant, avant que le guerrier n’ait pu lâcher une seule parole, la jeune femme se dressa, fière et belle, dardant un regard placide sur le petit prêtre abattu.

    « Vous êtes ici chez Mélinda, Monseigneur » fit-elle en mimant une révérence dont Ulrich ne savait sur quel ton la prendre. « J’ignore ce que vous a fait Seyren, mais il a bien fait de vous amener ici, croyez-moi. »

    Ses petits yeux noisette et rieurs étaient réellement empreints d’une douceur qui lui était familière. Ulrich esquissa un sourire en direction de la femme. Celle-ci s’absenta un instant pour revenir avec une petite bassine d’eau chaude et un linge immaculé. Elle s’approcha ensuite du prêtre en tendant le tissu gorgé d’eau, tamponnant le front de l’adolescent avec calme et lenteur. Un coup d’œil à Windsor apprit au jeune homme que celui-ci suivait méticuleusement les moindres faits et gestes de la tavernière. Il semblait préoccupé... Ulrich aurait-il manqué quelque chose depuis qu’il avait pâmé ? Immobilisé par la jeune femme qui pansait son visage, l’adolescent put dévisager un peu plus longuement Seyren Windsor, qui fronçait les sourcils avec véhémence. Que se passait-il donc ?... Et pourquoi l’avoir emmené ici plutôt que de le confier aux soins des prêtres guérisseurs d’Asunia ?

    « Sire... Pourquoi m’avez-vous amené ici ? »

    Les yeux las d’Ulrich s’étaient plongés dans les iris du chevalier. La muse blonde s’était redressée, et semblait attendre elle aussi la réponse de Windsor. Elle avait abandonné sa besogne pour mieux observer les deux hommes qui avaient si soudainement irruption dans sa taverne. Le prêtre, quant à lui, chercha à tâtons la plaie à nouveau ouverte et pressa sa main dessus. Il doutait que sa magie eût effet sur son propre corps, mais il était inquiet à l’idée que la blessure qui aurait dû disparaître totalement – ou du moins, ne plus saigner – se réveillât à nouveau. Les cloches sonnèrent encore une fois, mais cette fois-ci, Ulrich n’hallucinait certainement pas. Il savait aussi parfaitement qu’il n’était pas à son poste, et que ce manquement à la règle lui serait fatal.

    « Il faut que je rentre... Si je ne suis pas là-bas pour la messe, je– »

    Une main se posa sur son bras alors qu’il tentait de se lever. Etonnamment, il se sentait pris au piège comme du gibier, malgré la douce ambiance réconfortante de la taverne.
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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Mer 27 Juin - 6:26
Le réveil de ma pauvre victime, que j’avais kidnappé sans véritable raison, fut particulièrement mouvementé. Le pauvre prêtre n’était vraiment pas dans le plus glorieux de sa forme. Il était pâle comme un linge, le regard hagard. Ses cheveux, mouillés par la bière, lui donnait un triste air de chien errant. Je me sentais particulièrement fautif de son état miséreux, étant cet heureux idiot qui l’avait laissé prendre le fer à ses côtés au lieu de tout bonnement le protéger. Une faute impardonnable pour un chevalier. Seul point positif dans ce tableau, Mélinda était un véritable petit ange. Elle s’occupait du petit gaillard à taches de rousseur avec bienveillance, le rassurant un tant soit peu concernant l’endroit où il se trouvait à présent. La douceur d’une femme était véritablement une arme redoutable en période de flou… Inévitablement, je ne pouvais pas indéfiniment échapper aux questions du cadet Leodenor.

- « Sire... Pourquoi m’avez-vous amené ici ? » Avait demandé Ulrich, assis au sol, adossé au banc qu’il avait précédemment occupé durant son inconscience.

Comme si je m’attendais à ce qu’elle me vienne de nouveau en aide, j’avais adressé un regard suppliant à la tavernière qui, m’avait aussitôt répondue en me toisait d’un regard que je n’avais eu aucun mal à traduire en « Non, ce coup-ci, tu te débrouilles » ! Soupirant, j’avais posé un genou au sol prêt du jeune ecclésiastique, mon regard émeraude viré dans le sien.

- « C’est une bonne question… Mais visiblement, toi non plus tu n’as pas la réponse ! » Répondis-je en affichant un large et stupide sourire. Mélinda m’avait alors frappé l’arrière de la tête, visiblement de mauvais poil. – « Ben quoi ? » avais-je alors aboyé en me retournant subitement vers elle.

J’avais porté une main à mes cheveux, mimant avoir mal en frottant l’arrière de ma tête – bien qu’il aurait fallu pour cela que je puisse ressentir la douleur -, ce qui eut l’effet voulu d’énerver d’avantage la jeune femme. Sans ajouter mot, elle s’éloigna d'un pas furibond vers son bar, probablement pour préparer un breuvage à son nouveau petit chouchou de Leodenor ou, pire encore. Le son des cloches de l'église d'Asunia m’était tellement familier que lorsqu’elles résonnèrent, je n’y avais prêté aucune attention jusqu’à ce qu’Ulrich Leodenor s’agite, le visage angoissé.

- « Il faut que je rentre... Si je ne suis pas là-bas pour la messe, je– » avait commencé le jeune prêtre avant que ma main ne se pose sur son épaule, l’obligeant à rester assis.

- « Il n’y a pas le feu à Asgard !* » grondai-je. – « Tu n’es pas en état d’aller ou que ce soit pour le moment et, entres nous… » Je m’étais penché vers lui pour murmurer à son oreille. – « Si tu venais à perdre de nouveau connaissance, qui sais-je où je pourrais t’emmener cette fois-ci… » Chuchotai d'une voix malicieuse en guise d’avertissement. – « Et, j’imagine qu'il y a encore certaines choses dont nous devons discuter avant que je ne quitte définitivement la capitale. » ajoutai-je pour terminer de le convaincre.

De toute évidence, en vue de son état comateux, même avec la meilleure volonté du monde, le prêtre Leodenor n’irait pas bien loin. Au mieux, il atteindrait la porte de la taverne en rampant. Conscient que l'aider à se rassoir sur le banc pourrait lui causer de douloureux élancements, je m'étais sagement assis à son côté, en bon camarade. C'est en allongeant mes longues jambes devant moi que je m'étais rendu compte de mon état de fatigue. Mon corps, bien qu'il soit celui d'un guerrier, ne s'était pas encore tout fait rétablit de mes dernières mésaventures. Visiblement, le gringalet religieux n'était pas le seul à avoir besoin d'une pause.

- « Hey femme, c'est censé être une taverne ici et je ne suis même pas encore ivre ! Sers-nous ! » Ordonnai-je de ma voix autoritaire en levant un doigt avant qu'un tas de papier ne me saute à la figure, balancé par cette harpie de Mélinda.

En retirant le document de mon visage, j'avais immédiatement reconnu le journal vedette de Lumïa, vendu même ici à Asunia.

- « Seyren Windsor, le renégat. Idiot ! Tu fais même les gros titres de la gazette de Lumïa ! Tu es accusé d'avoir trahi la couronne, d'avoir abandonné tes titres et ton royaume et te voici, ici, chez moi, alors que ta tête est mise à prix ! Mais pourquoi es-tu revenu ? Tu devrais déjà être loin ! Idiot ! »

Tout en ayant l'impression d'être un enfant qu'on réprimandait suite à une grosse bêtise, j'avais arqué un sourcil, perplexe.

- « Par le cul d’une vierge ! » Avais-je crié en jetant un nouveau coup d’œil au journal. – « Mais cette photo de moi est abominable ! » Ajoutai-je, le visage à la fois rouge de honte et de colère. J'avais alors tendit le journal vers Ulrich Leodenor, lui montrant la photographie illustrant la Une. J'ignorai où et quand ce cliché avait été prit mais, je penchai pour à la sortie d'une taverne, très tôt un matin... - « Regardes, on dirait que j’ai un œil plus petit que l’autre ! Même mes cheveux font la gueule ! Les fourbes ! Ils essayent de détruire le nom légendaire des Windsor ! »

Mélinda prit, cette fois-ci, une serviette avant de me frapper l’arrière de la tête. Elle n'avait jamais était très marrante comme nana.

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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Mer 4 Juil - 22:38
    Le petit prêtre, après s’être grandement inquiété pour le service de la messe, revint à des préoccupations plus actuelles, et plus... importantes. Le chevalier Windsor parlait, lui répondait, un peu énervé, mais il n’en avait cure. Ulrich l’entendait sans l’écouter, plongé dans une réflexion alambiquée qui l’empêchait de retomber dans l’inconscience alors qu’il sentait son visage sans couleurs se couvrir d’une sueur alarmante. Il sentait la tension entre Seyren Windsor et ladite Mélinda s’intensifier à mesure que lui plongeait dans les méandres de sa pensée. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose clochait. Quelque chose de peut-être insignifiant, mais, le père Ulrich Leodenor le savait, ce quelque chose aurait une grande incidence sur son avenir. Simple intuition ? Sans doute... Toujours était-il que l’ecclésiastique tentait avec force persévérance de rester parmi les vivants pour trouver le nœud de ce problème qui lui était posé, plus corsé encore que les problèmes arithmétiques du prieuré.

    Il détestait les mathématiques ; ces chiffres s’alignant sans fins sur des lignes entières lui donnaient la nausée, ils n’étaient que des parodies de lettres, des duplicatas erronés qui, peu à peu, semblaient prendre le pas sur les caractères d’imprimerie qu’Ulrich vénérait plus que ces mêmes dieux qu’il était en charge de servir. Pourtant, la logique était bien la première chose qu’il lui fallait mettre en œuvre en cet instant précis. Inconsciemment, sa main gauche se porta à son flanc, là où la tache de sang s’était assombrie pour rendre le tissu noir et raide. L’adolescent tâta le tissu, grimaçant quelque peu sous la pression de ses propres doigts.
    Le sang... C’était cela qui n’allait pas. Son ami Mervin, qui l’avait recueilli et soigné après le combat, n’était certes pas le meilleur guérisseur que l’Eglise eût jamais connu, mais il savait soigner ce genre de blessure... Du moins, Ulrich le croyait ; de plus, il savait pertinemment que la guérison d’un blessé dépendait aussi beaucoup de sa forme physique et surtout, de son mental. Or, même s’il avait été inconscient pendant de longues heures, il était impossible qu’il eût été assez faible pour ne pas se rétablir entièrement.
    Mais alors, dans ce cas... A qui appartenait ce sang qui tachait sa bure ? Fronçant les sourcils, il en vint à la conclusion subite et cependant évidente que la seule personne à laquelle pouvait appartenir ce sang était... Seyren Windsor, douzième du nom, actuellement assis à ses côtés, adossé contre un banc. Seul lui l’avait approché d’assez près pour le toucher – il l’avait transporté d’une manière que seuls les dieux connaissaient jusqu’à cette taverne, il fallait donc bien qu’il y ait eu contact.

    Les images du combat lui revinrent alors de plein fouet. L’épée du brigand, la main de Windsor arrêtant la lame dans sa course, à quelques centimètres de la tête du jeune prêtre. Et le sang. Les gouttes rouges qui perlaient à travers le gantelet du chevalier, qui coulaient le long du métal comme des larmes écarlates. Le cerveau de Leodenor s’emballait, tandis que les paroles se faisaient plus sèches entre les deux autres. Le sieur Windsor était donc blessé – encore ? Cela était impossible, le combat datait de plusieurs jours déjà. Il avait dû se faire soigner ! Paniqué, le jeune homme comprit que l’homme qui lui avait sauvé la vie pouvait désormais perdre la sienne en un rien de temps. Encore plus vicieuse que les soldats d’Asunia, la plaie restée sans soins avait pu s’infecter, et l’infection risquait de s’étendre à tout le bras si elle n’était pas soignée à temps. Ulrich connaissait les conséquences de cette négligence... Il avait vu des cas immondes de ce genre.

    La tavernière s’agita alors, et Ulrich sortit de ses pensées pour voir le chevalier assis à ses côtés assailli pas une liasse de papiers qui lui couvrirent le visage. Celui-ci lui en présenta ensuite la première page, où une photographie peu reluisante de l’homme le montrait ivre et échevelé, à la sortie d’une taverne, à en croire les rires gros et gras qu’Ulrich devinait au-delà du cliché. Windsor semblait offusqué, un peu honteux, et son visage écarlate vociféra des paroles que l’ecclésiastique ne comprit pas avant que la belle sirène ne lui frappât l’arrière de la tête de son torchon.

    Encore étourdi, le prêtre se redressa, tremblant légèrement. Il n’aimait pas avoir à utiliser son pouvoir... Il le redoutait, à cause de la responsabilité qu’il lui imposait.

    « A-attendez. » bafouilla-t-il en se mettant debout, face à la jeune blonde. Son regard courut de celle-ci au chevalier qui, encore à terre, fulminait. « Si vous voulez bien me permettre de... Sieur Windsor, présentez-moi votre main droite, je vous prie. »

    Luttant pour ne pas défaillir, le prêtre n’attendit même pas que le Windsor obtempérât et s’empara de la main en question. Puis, avec minutie et un peu de mal, il dénoua les liens de la protection. Une tache sombre semblable à celle qui s’étendait sur son bas-ventre salissait le cuir ; elle était poisseuse au toucher. Le spectacle qui s’offrit à ses yeux lorsqu’il retira le gantelet le fit pâlir... s’il eût été possible d’être plus blanc que le prêtre l’était en cet instant. La plaie était restée telle quelle depuis le combat, Ulrich n’en doutait pas. Elle était d’une couleur alarmante, et par-dessus tout, purulente. Angoissé, il fit néanmoins preuve de sang froid et s’empara de la serviette que Mélinda tenait toujours, sans se soucier du regard furieux que lui lança la belle.

    Il lui fallait éponger le pus avant d’user de son pouvoir. Le cas contraire eût pu être fatal au chevalier, si une seule goutte du liquide jaunâtre ne restait dans son organisme, créant un abcès. Ulrich peinait à nettoyer l’entaille profonde qu’avait causé l’épée du gredin ; la bière qui imbibait ses cheveux tombait en grosses gouttelettes sur la main du chevalier. Comment ne pouvait-il pas sentir ce qui se passait dans sa main ? Il aurait dû souffrir, hurler de douleur à chaque fois que le prêtre tamponnait la blessure, mais, étrangement, le sieur Windsor observait simplement la situation, bien que son sang s’échappât librement de sa main blessée.

    Ulrich ignorait les réactions des deux autres, leurs paroles. Il était concentré sur son œuvre, et, quand il parvint à obtenir une plaie plutôt propre, tout son corps frémit. Il était fébrile, tant par sa faiblesse physique que par la tâche qui l’occupait. C’était le moment d’agir, de prononcer quelques mots qui scelleraient la plaie. Sa main serrait fort le poignet de Windsor, bien qu’il fût incapable d’en faire le tour de ses minces doigts de copiste. Et lentement, d’un ton qui en était presque solennel il prononça l’incantation.

    « His verbis, utinam curem*. »

    Ce fut comme une décharge électrique qui traversa son corps ; il sentit le chaud, puis le froid le transpercer. Et dans son sang passa le fluide, le pouvoir qui lui permettait de guérir. De sa main, du bout de ses doigts, il le sentit passer dans la main du chevalier. Il lui sembla alors ressentir la douleur que Windsor ne ressentait pas ; sentir la chair se refermer, recouvrer sa forme originelle.

    Puis tout s’arrêta brusquement. Ouvrant des yeux qu’il ne se souvenait pas avoir fermés, le prêtre avala une grande goulée d’air et lâcha la main de l’homme, tombant à genoux contre le sol froid de la taverne. Relevant sa tête tremblante, il croisa le regard émeraude du chevalier.

    « Excusez mon insolence... »

    Il sourit et passa un bras sur son front pâle. Et de questionner la jeune femme au regard suspicieux.

    « ... Serviriez-vous une bière à un prêtre un peu fatigué ? »


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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Mar 17 Juil - 7:24
Préoccupé par la fameuse Une, peu flatteuse à mon égard, de la gazette de Lumïa, je n’avais pas vu ce jeune gringalet de Leodenor se relevait. Délaissant mon incommensurable fierté blessée, j’avais redressé la tête pour croiser le regard inquiet d’Ulrich. Saisissant le malaise habitant ses prunelles, j’avais aussitôt bondit sur mes deux jambes, alarmé. Je m’attendais à devoir encaisser une horrible nouvelle d’un moment à un autre. Probablement parce que son visage semblait encore plus pâle que précédemment, je m’inquiétai pour la santé du jeune ecclésiastique. Melinda s’était également rapprochée, surement avait-elle aussi comprit que quelque chose ne tournait pas rond.

- « Si vous voulez bien me permettre de... Sieur Windsor, présentez-moi votre main droite, je vous prie. »
Demanda-t-il sans me laisser le temps de répondre.

Avec détermination, le gamin s’était emparé de ma main droite, luttant avec les sangles de mon gantelet. Je n’avais pas compris son geste, à deux doigts de retirer de force ma main des siennes, avant de remarquer une tache sombre sur mon gant, du sang séché.

- « C’est qu’une petite égratignure… » Protestai-je, agacé.

Mais c’était sans compter que les Dieux allaient préférés donner raison à un de leurs mignons petits esclaves plutôt qu’à un chevalier damné tel que moi. Ulrich avait vaincu les attaches de mon gantelet et le spectacle qui s’offrait à nous n’avait absolument rien de glamour.

- « Oh la vache ! Seyren ! » Avait crié Melinda.

A la soudaine blancheur de son visage, je devinai que s’en était trop pour elle. Petite nature ! C’était juste un peu de sang, de pus et autre chose que ma science identifiée comme « rien de bon ». Bon d’accord, je l’admets, rien qu’à l’odeur nauséabonde, il était évidant que ma négligence m’avait jouée un sale tour. N’étant pas le genre d’homme à céder à la panique, je m’en remettais entièrement au savoir du cadet Leodenor. Les prêtres étaient des maîtres dans l'art de la guérison et, je ne doutai pas un seul instant de l’esprit brillant du gringalet à taches de rousseurs. Par ailleurs, comment diable avait-il su pour ma blessure ? Moi-même je ne l’avais pas remarqué plus tôt…

Me laissant à mes réflexions, le jeune ecclésiastique avait volé le torchon à la tavernière avant que celle-ci ne s’éloigne se cacher derrière son bar, l’endroit au monde où elle se sentait le plus en sécurité. Avec une lenteur calculée et une profonde concentration, Ulrich s’occupait de nettoyer la plaie infectée à l’aide de l’instrument de torture. Je l’observai d’un regard intrigué, fronçant les sourcils. De temps à autre, il relevait son regard vers le mien, comme pour s’assurer de mon état. Je n’avais pas pu m’empêcher de penser qu’il aurait plutôt dû s’inquiéter pour lui-même. Son visage était livide, humidifié par un mélange de sueur et d’alcool et ses jambes frémissaient sous son poids. Par prévention d’une nouvelle perte de connaissance, ma main libre avait saisi son bras, assurant qu'il ne rejoindrait pas le sol en catastrophe. Quand la plaie à ma main fût propre, le jeune homme prononça une prière dans cette langue aussi mystique que douteuse et, en quelques instants, il ne resta absolument rien de l’affreuse blessure.

- « C’est… C’est pas mal ! » lançai-je en jouant à ouvrir et fermer mes doigts, admirant le travail avec un sourire béat.

Morbleu, ce petit était réellement doué ! Quand mon regard plein de reconnaissance s’était de nouveau posé sur le petit Leodenor, il était assis à terre, exténué. La magie draine la force physique et spirituelle de son utilisateur, ça n’avait pas dû être une partie de plaisir pour Ulrich, surtout dans son état de faiblesse. Et, j'étais honteusement responsable de cet état miséreux… Lorsque que le jeune prêtre s'excusa, j'avais levé les yeux au ciel, exaspéré. Ben voyons, excuses-toi de m'avoir sauver la mise, stupide homme en robe !

- « ... Serviriez-vous une bière à un prêtre un peu fatigué ? » demanda le jeune ecclésiastique à Melinda qui, ayant remarqué ma guérison, avait de nouveau montré le bout de son nez.

- « Je crois que je vais avoir besoin de plusieurs tonneaux… » Surenchérissais-je sérieusement d’une voix absente avant de me laisser tomber sur le banc derrière-moi.

- « A condition que vous ne faites plus rien de bizarre dans mon établissement ! » exigea la femme avant de nous adresser un clin d’œil, visiblement rassuré.

Melinda disparut de nouveau derrière son bar, attrapant deux grandes choppes vides. Mon intention s'était ensuite reporté sur mon nouveau héros.

- « Mon insensibilité à la douleur me conduira tôt ou tard à l’infirmité. » Soupirai-je. – « Merci Ulrich, je te dois une fière chandelle. Ah et, tu peux m’appeler simplement par mon prénom. » Le gratifiai-je en posant une main amicale sur son épaule, un doux sourire sur les lèvres. – « J’ai bien fais de te kidnappé ! » Ajoutai-je avec fierté.

Aussi rapide que l'indique sa légende, Melinda était déjà de retour avec deux grandes choppes de bières qu’elle déposa à mon côté, sur le banc de bois. Bien évidemment, elle avait également prévue de quoi chouchouter son petit trésor, lui offrant un petit panier garni de biscuits dont l'aspect et l'odeur semblaient particulièrement délicieux. Enfin, Ulrich Leodenor était quand même censé être plus homme qu'enfant. Hum. Quoi que ?
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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Jeu 2 Aoû - 4:27
    La magie de guérison était très puissante, elle était même l’une des plus puissantes ; quel pouvoir plus grand que celui de sauver des vies, de combattre la Mort grâce à la simple force de l’esprit et des mots ? Ulrich Leodenor, en devenant prêtre, avait fait vœu d’user de ce don envers ceux qui le nécessitaient, et il comprenait aujourd’hui l’importance d’un si grand enseignement. Pourtant, celui-ci avait aussi un revers beaucoup moins glorieux ; le pouvoir d’un guérisseur puisait grandement dans la force physique et mentale de celui-ci, jusqu’à certains extrêmes que, grâce aux dieux, Ulrich n’avais pas encore eu à subir. Il était cependant très faible – c’était la première fois où il avait sérieusement usé de la magie de guérison. Et, littéralement, il était sur les rotules.

    Mais c’était sans compter la bonté de la dénommée Mélinda, qui avait pris soin d’accompagner les deux grandes chopes de bière d’une multitude de petits biscuits. Le prêtre, pourtant, restait immobile, les paroles du chevalier résonnant dans ses petites oreilles encore innocentes.

    « Mon insensibilité à la douleur me conduira tôt ou tard à l’infirmité. Merci Ulrich, je te dois une fière chandelle. Ah et, tu peux m’appeler simplement par mon prénom... J’ai bien fait de te kidnapper ! »

    Il avait posé une main pleine de gratitude sur l’épaule du jeune homme. Lui avait énoncé tout ce qu’un adolescent en quête de reconnaissance désirait entendre. Lui offrait désormais son amitié. Ulrich, néanmoins, était impressionné, pour ne pas dire intimidé, par cette figure illustre de la chevalerie. Seyren Windsor n’était pas un nom qu’on prononçait sans arrière-pensée, ni sans conséquence. Seyren Windsor était le chevalier par excellence, le soldat-né, mis au monde sur le champ de bataille, et destiné à y périr. A côté de lui, le cadet du duc Leodenor était une figure ridicule, à peine un chiot qui jamais ne deviendrait un molosse taillé pour la guerre.

    « Non, je... je ne peux pas. Enfin, je préfère vous appeler ainsi, sieur Windsor. C’est juste... » Il fit une pause, puis planta son regard sur Windsor, affalé sur le banc. « Juste une question de respect. »

    De hiérarchie, aussi. Et y déroger eût été une hérésie pour Ulrich Leodenor. Pourtant, il ne pouvait nier l’admiration qui l’emplissait pour la chevalerie, tout comme pour Windsor lui-même. Alors, afin de ne pas se montrer trop irrespectueux, il prit place à côté du chevalier et plongea son regard dans la bière ambrée que lui avait servi la tavernière. Les effluves d’alcool lui montaient au nez, et il sentait déjà l’ivresse s’emparer de lui – quelle idée avait-il eue de demander une bière, alors que les spiritueux avaient un effet dévastateur sur son corps et son esprit ?



    Il avait l’air minuscule à côté de ce géant de Seyren, pensait la tavernière, qui n’avait rien d’autre à faire désormais que de tenir compagnie aux deux hommes qui étaient rentrés dans son établissement. Et on dirait bien que Seyren a pris le petit sous son aile... Un sourire éclaira le visage de la jolie blonde, qui entreprit de nouer sa chevelure en catogan. Ces deux-là semblaient tout faits pour se rencontrer, et pour nouer des liens. La tenancière des lieux, en scrutant les traits des deux hommes, voyait se dessiner une affinité imperceptible mais puissante entre ces deux êtres. Le chevalier et le prêtre formaient en effet un duo improbable, l’un colossal et belliqueux, l’autre frêle et candide. Pourtant, ils se complétaient étrangement, et Mélinda devinait très bien qu’ils n’allaient pas se séparer de si tôt. Enfin... si, d’ici là, Seyren ne se mettait pas encore dans une situation alambiquée où le petit ne lui serait d’aucun secours.



    Mélinda frissonna, et Ulrich sursauta en le remarquant. Quelle pensée avait bien pu lui traverser l’esprit en ce moment où tout semblait aller à merveille ? Le petit prêtre fronça les sourcils, et son regard glissa jusqu’au renégat. Celui-ci semblait exténué ; son corps las reposait presque inerte sur le petit banc.

    « Merci Mélinda. Vous être très aimable. » dit le clerc en souriant, comme pour détendre et distraire la jeune femme des pensées sombres qui l’animaient secrètement. Et de se tourner vers le chevalier Windsor. « Sire... qu’allez-vous faire désormais ?... Je veux dire, la garde d’Asunia vous recherche et veut votre peau –vous ne pouvez donc pas rester ici, je suppose. »

    Le regard interrogateur de l’adolescent était souligné par les minuscules taches de rousseur qui parsemaient sa peau blanche d’enfant. Le sort du chevalier lui était plus important qu’il ne le pensait lui-même. Et l’idée de le voir mourir tout en étant impuissant lui était insupportable. Mais que pouvait-il faire pour cet homme qui, à lui seul, avait déjà affronté et tué des milliers d’hommes et de créatures ? Il semblait bien prétentieux de vouloir revendiquer la protection de ce soldat qu’on disait félon d’Asunia ; cependant, il avait une dette immense envers lui. Car Seyren Windsor avait sauvé la misérable vie du pauvre petit Ulrich Leodenor.

    Rien que cela.

    Dépité, Ulrich tenta de détendre ses mains crispées autour de sa pinte, et porta cette dernière à ses lèvres. Le goût amer du breuvage lui arracha une petite grimace, mais la bière chaude eut un effet apaisant sur le jeune homme qui se voûta sur lui-même, à bout de force. Une autre gorgée lui picota les yeux, tandis que l’alcool commençait à faire effet sur lui. Ses mains tremblaient légèrement, il essaya donc de le cacher en étreignant la chope avec véhémence. Avec discernement, il sentit même son cœur caracoler un moment, puis garder un tempo assez rapide. Ce n’était pas la goulée de vin sacré lors du service divin qui allait l’habituer à l’eau de vie, c’était certain...



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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Ven 10 Aoû - 7:21
La magie a toujours fascinée l’Homme. Ce pouvoir invoqué par notre pensée, maitrisé par nos mots, rassemblé dans nos paumes avant d’exécuter notre souhait d’une lumière étincelante. D’après les nombreux ouvrages ayant bercé mon éducation durant mon enfance solitaire, sa maitrise aurait été enseignée aux hommes par des peuples elfiques, dans des temps immémoriaux. Seulement, ce que beaucoup de clercs ignorent, c’est que la magie est un art à trouble tranchant. Elle puise dans l’énergie spirituelle de son utilisateur, allant parfois jusqu’à drainer sa vie. Bien que les jours du jeune prêtre Leodenor étaient loin d’être en danger – ce n’était qu’une stupide petite égratignure de rien du tout après tout -, l’utilisation de ses dons de guérison l’avait d’avantage épuisé, comme si son état n’était pas assez lamentable à la base… J’allais vraiment finir par tué ce gamin ! Je ne me sentais vraiment pas à mon aise, me tenant responsable du malheur du jeune ecclésiastique, lui qui n’avait rien demandé, pas même d’être sauvé. N’étant néanmoins pas le genre d’homme à se lamenter sur ses erreurs passées, je m’étais confier pour mission faire passer une soirée inoubliable à ce petit gaillard, avant de le ramener là où je l’avais ramassé, dans cette grande bâtisse pleine de prêtres aux ventres rondes et aux petits yeux sournois.

- « Non, je... je ne peux pas. Enfin, je préfère vous appeler ainsi, sieur Windsor. C’est juste... Juste une question de respect. » S’était défendu le prêtre maigrichon.

J’avais froncé les sourcils, plantant sur le visage à constellations rousses un regard agacé. Si autrefois j’étais un seigneur chevalier, héros du royaume d’Asunia, je n’étais à présent plus qu’un vulgaire renégat en fuite. Enfin, un renégat particulièrement sexy, je dois bien l’avouer !

- « Ce que tu peux être lourd, Leodenor ! » Grognai-je en levant les yeux au ciel, avant de lui donner un léger coup de coude en souriant pour souligner ma plaisanterie. – « Nous avons combattu côte à côté, nous avons levé la voix l’un envers l’autre et maintenant, nous sommes ici, devant ce divin nectar, tel deux vieux amis ! Ne crois-tu qu’il serait préférable de se considérer un tant soit peu comme des frères d’armes ? Après tout, je ne suis plus qu’un chevalier sans royaume à présent. »

Inconsciemment – ou pas du tout en réalité -, j’avais profité de la réflexion du prêtre chétif pour piquer un biscuit dans le petit panier, le mangeant discrètement. Il était vraiment appétissant, preuve que ce n’était pas Mélinda qui l’avait fonctionné. J’ignorai si mes précédents mots avaient atteint leur but mais, le petit Ulrich s’était relevé pour s’installer à mon côté. Il commençait enfin à comprendre ! Ses yeux d’une couleur me rappelant visiblement les miens s’étaient plongés dans le contenu de sa choppe. Il semblait un peu hésitant…

- « Ça se boit… » Soufflai-je à son oreille, moqueur.

Comme pour illustrer mes dires, j’avais porté ma chope à mes lèvres et d’une seule grande gorgée, vidé plus de la moitié du liquide ambré. Il n’y a avait vraiment rien de meilleur au monde qu’une bonne bière, pas même l’entre-jambe d’une jolie demoiselle ne pouvait rivaliser!

- « Merci Mélinda. Vous être très aimable. » lança subitement le prêtre, en gentil homme. Mon regard s’était tourné vers la jeune femme, elle ne semblait pas vraiment dans son assiette… Était-ce dû à cette grotesque blessure à ma main ? La vue du sang lui était, après tout, insupportable. Dans tout les cas, le cadet des Leodenor avait capté son malaise. - « Sire... qu’allez-vous faire désormais ?... Je veux dire, la garde d’Asunia vous recherche et veut votre peau – vous ne pouvez donc pas rester ici, je suppose. » Demanda Ulrich, coupant court à mes pensées.

- « Je quitte Asunia dès demain, à l’aube. Je ne suis que de passage, dans l’objectif d'acheter… des provisions. » Expliquai-je en oubliant de préciser que ces dites provisions n’étaient composés que de tonneaux d’alcool. Ça ne faisait pas très héros épique à vrai dire. – « Je suis en quête d’une relique… » Continuai-je sans fournir plus d’informations mais, c’était sans compté sur la perspicacité de la tavernière…

- « Ne me dis pas que tu crois encore en l’existence de l’objet divin ?! » s’alarma Mélinda. – « Seyren, je sais que ces légendes ont bercées toute ton enfance mais, soyons réaliste, tu risques de mourir pour quelque chose qui n’existe peut-être pas ! Pourquoi ne pas te rendre ? Tu es comme un frère pour le roi, il sera se montrer indulgent ! » S’emballa la jeune femme aux longs cheveux blonds.

Mon habituel sourire jovial avait disparu et mes traits étaient subitement devenus plus sérieux, plus sombres aussi.

- « Fenrir s’est réveillé. Nous ne pouvons le nier. Des démons sont déjà sur nos terres… J’ai déjà croisé le fer avec l’un d’eux. » Les images sanglantes de mon combat contre Loki m’étaient subitement revenu, comme une pierre qu’on m’aurait lancé en pleine face. - « La tempête se prépare et, si nous ne faisons rien, elle emportera ce qui nous ait le plus cher. Tout mon corps en frémis… » J’avais posé ma chope de bière sur le banc, portant mon regard pétrifié sur mes mains crispées, presque tremblantes. – « Je le sais, je le ressens ! Nous sommes à l’aube d’une nouvelle guerre ! Je ne peux rester assis. » Lançai-je en serrant les poings à en faire blanchir les jointures.

- « Seyren… C’est bien lugubre ce que tu racontes… » Soupira-t-elle tristement.

A en juger son visage écarlate, en plus de ne pas croire un seul mot de ce que je racontai, elle semblait blessée par ceux-ci. Il était déjà bien dur de croire en l’existence des Dieux alors, à cette relique aux pouvoirs incommensurable ? Je savais qu'il était inutile de chercher à la persuadé de la véracité de ce qui n'étaient aujourd'hui plus que de vieilles et sombres légendes.

- « Les Windsor ne vivent jamais longtemps et heureux, Mélinda. Dès notre naissance, nous sommes destinés au sacrifice, en tant qu’épées de Midgard. C’est ainsi qu’est mon destin et, je compte le suivre au pas. Si je dois mourir pour des divagations, j’aurai au moins suivi le chemin que je pensai être le plus juste. » Terminai-je d'une voix de velours, lui adressant un doux sourire.

- « Essayes simplement de ne pas mourir Windsor ! Tu es mon meilleur client ! Je mettrai probablement la clé sous la porte sans toi ! » Soupira t-elle finalement, un sourire en coin.

La jeune tavernière ne pouvait imaginer ô combien ces mots m'avaient soulagés. Soudainement heureux, j'affichai mon plus beau sourire de prince charmant. Si Ulrich pensait que je l'avais oublié, il se trompait lourdement. Mon bras s'était glissé sur ses minuscules épaules et, d'un geste un peu trop brusque, je l'avais tiré vers moi avec tout l'esprit de camaraderie dont j'étais capable.

- « Buvons, mon frère ! Pour la gloire légendaire des Windsor, pour la bravoure du cadet des Leodenor ! » Criai-je à plein poumons. - « Sers nous une autre tournée Méli, c'est moi qui régale ce soir ! »

Alors que la blonde aux formes généreuses s'éloignait vers son bar et ses réserves impressionnantes d'eau-de-vie en tout genre, mon regard émeraude s'était planté dans celui du jeune ecclésiastique. Me pensait-il aussi fou à lier que je le craignais ? Je ne voulais pas le décevoir, ayant la responsabilité de faire honneur à ses rêves de chevalerie. Moi, le beau donneur de leçons qui avait délaissé sa maison pour se lancer dans la plus folle des quêtes.

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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Mer 29 Aoû - 21:30
    Dans un état second, Ulrich suivait les échanges sordides du chevalier et de la tavernière. Et ce qu’il ressentait à leur écoute n’était pas pour le rassurer... Tous les mots se bousculaient et formaient un amas lugubre d’idées et de souvenirs, de clichés mnémoniques tout droit sortis de ses nombreuses lectures à la lueur d’une chandelle à moitié morte. Relique... Objet Divin... Fenrir... démons... le jeune prêtre se sentait comme ces condamnés à mort auxquels on faisait subir l’un des pires supplices, celui de les gaver d’eau jusqu’à suffocation. Et précisément, Ulrich suffoquait, il ne pouvait s’empêcher de penser à toutes ces légendes si terribles qu’il avait lues sur le vélin craquelé, au Ragnarök, à... à l’avenir de l’humanité, qui n’était que mort et douleur.

    Cet artefact laissé par un dieu sur Midgard devait être trouvé, si jamais il existait, et tout devait être mis en œuvre pour le rechercher, ne serait-ce que d’après une infime preuve de son existence. Le clerc, peu enclin à croire toutes les balivernes que ses confrères servaient au bas peuple, était cependant intérieurement convaincu que, s’il existait pareil objet, qu’on disait d’ailleurs capable de recréer le monde selon le dessein de son propriétaire, cette légende était loin d’en être une. Un instinct profond, une pensée sourde et fortement ancrée en lui depuis il ne savait quand, ressurgissait désormais aux paroles de Seyren Windsor. L’Objet Divin existait. C’était un fait qui, même loin d’être avéré, était tout à fait sensé aux yeux d’Ulrich Leodenor.

    Subitement propulsé dans le monde réel, loin de ces pensées tortueuses où il s’aventurait comme dans un dédale sans issue, le jeune prêtre, ahuri, se rendit compte que son compagnon était complètement agité, torturé par ses propres dires.

    « Je le sais, je le ressens ! Nous sommes à l’aube d’une nouvelle guerre ! Je ne peux rester assis. » s’exclama-t-il d’ailleurs, faisant sursauter l’adolescent au cerveau retourné.

    A côté du chevalier, Ulrich Leodenor tentait de garder son calme. Jamais, dans le court laps de temps qu’il avait passé avec le Windsor, au grand jamais il ne l’avait vu ainsi, aussi troublé, comme aliéné à des pensées sombres et néfastes qui lui faisaient plus de mal que de bien. Son discours était celui d’un homme achevé, rongé par le désespoir d’un quête qu’il savait vaine mais qu’il poursuivait jusqu’au bout, au péril de sa vie. Et l’ecclésiastique refusait de voir le grand Windsor ainsi amoindri par une relique, son âme pervertie par la lubie humaine du pouvoir suprême.
    Inquiété par ce soudain abattement, le jeune homme n’en fut que plus surpris de voir le regard du chevalier s’illuminer tout d’un coup, au doux son de la voix de Mélinda. Décidément, la tavernière semblait avoir énormément d’influence sur l’imposant guerrier. Lequel s’empressa de gratifier la chaleureuse et blonde sirène par un sourire langoureux. Honteux d’assister à ce moment de tendresse où il n’était qu’un élément incongru du décor, Ulrich se fit tout petit à côté du Windsor. Mais c’était sans compter la bonhomie retrouvée de ce dernier qui venait de l’attirer à lui dans un geste quelque peu brutal mais sans mauvaise intention.

    « Buvons, mon frère ! Pour la gloire légendaire des Windsor, pour la bravoure du cadet des Leodenor ! » clama le chevalier revigoré par les paroles de sa... bien-aimée. « Sers nous une autre tournée Méli, c'est moi qui régale ce soir ! »

    Le Windsor avait reporté toute son attention sur son petit protégé, qu’il scrutait d’ailleurs intensément de son regard d’émeraude brillant. Qu’il mettait aussi dans un état de gêne immense. Et qu’il emplissait d’une perplexité sans bornes. S’efforçant à un peu de bonne humeur, pour éviter de faire sombrer à nouveau le chevalier dans de sombres pensées, le jeune homme approcha la chope de ses lèvres et en vida d’une traite le contenu dans son gosier asséché par l’anxiété.

    « Sieur Windsor ! Laissez-moi au moins cet honneur... Vous m’avez sauvé la vie, je vous dois bien au moins cela !... » lança innocemment Ulrich, en décochant un sourire candide au guerrier guère impressionnable.

    Il avait trouvé un frère en ce Windsor. Plus qu’un frère d’armes, un frère de cœur, un frère de peine. Le petit Leodenor savait qu’il pouvait compter sur cet homme, malgré son tempérament flambant et imprévisible. Car il était bon, humble et franc quand il le fallait, et ces qualités-là ne s’achètent pas chez un homme. Celui qui les possède mérite d’être le plus heureux des hommes, le prêtre en était certain. Néanmoins, il voyait se superposer, en filigranes, sur la scène, un futur beaucoup plus sombre, et certainement moins radieux que le méritait Windsor. Le jeune homme, fatigué de pensées aussi glauques, tendit inconsciemment la pinte vide à la tavernière qui, en bonne vendeuse, s’était rapprochée en voyant le petit homme finir sa boisson. Dans le même élan, il tâtonna autour de sa ceinture afin de trouver sa bourse – certainement pas pleine, mais assez remplie pour offrir au chevalier quelques litres du nectar ambré. Une fois le petit renflement de cuir sous ses doigts, il en défit les liens d’une main et tendit à la tenancière dix joyaux fraîchement frappés.

    « Faites que cet homme ne manque pas un instant d’une goutte de bière... ou bien, jolie dame, vous serez damnée, parole de prêtre ! » menaça gentiment Ulrich, sentant ses joues devenir chaudes comme la braise à la vue du joli minois de la demoiselle, tout comme à la montée subite de l’alcool dans tout son visage. Ca y était, la bière faisait son travail, et l’adolescent innocent déblatérait des mots insensés, indignes d’un ecclésiastique, qui plus est à une tavernière des plus séduisantes... C’était bien lui qui devait être damné, dans le cas présent !

    Avec un peu de chance, il ne se déshabillerait pas comme il l’avait fait lors de sa première soirée passée à vider un tonnelet avec ses compagnons de galère, cachés dans une petite remise de l’abbaye... Mais c’était sans compter son cerveau imprévisible en présence d’eau-de-vie dans l’organisme... Jetant un regard à sa tunique maculée de sang, le prêtre eut la bonne idée de formuler une demande quelque peu embarrassante à la jolie muse.

    « Euuuh... Mélinda ? Ma bure aurait grand besoin d’un nettoyage intensif... » fit-il en dardant ses iris d’enfant sur la belle dame. Et le jeune homme de défaire sa ceinture, avec tout le mal que lui donnait l’alcool, faisant trembler ses longs doigts fébriles. « ... Pourriez-vous faire cela pour... mmmpf... moi ? » continua-t-il, tout en défaisant maladroitement son capuchon rapiécé. L’alcool, malgré la petite quantité, faisait son travail dans le corps du garçon, et noyait son esprit dans une débilité sans pareille ; l’adolescent, inconscient de ses actes, lançait niaisement de temps à autres un regard embrumé à chacun des deux présents, tout en continuant son œuvre.

    Ulrich Leodenor, jeune et honorable prêtre d’Asunia, était en train, à dix-huit ans, d’ôter ses vêtements devant une tavernière stupéfiée et un chevalier... décontenancé.


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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Dim 30 Sep - 7:55
- « Sieur Windsor ! Laissez-moi au moins cet honneur... Vous m’avez sauvé la vie, je vous dois bien au moins cela !... »

- « Tu vas finir par me mettre mal à l’aise… » Grondai-je en me grattant l’arrière de la tête.

Certes, j’avais capitulé face au visage candide du jeune ecclésiastique – qui, avec son sourire innocent et ses innombrables taches de rousseur ressemblait plus à un enfant qu’un homme – mais de toute évidence, je lui étais moi-aussi redevable… J’avais apporté tant d’ennuis à ce gringalet religieux. Il n’avait absolument rien demandé, pas même d’être sauvé, et voici que maintenant, il se retrouvait presque être l’otage d’un chevalier renégat en fugue. A tort, je m’étais même énervé contre sa situation, sans même connaître tous les détails de son histoire. Qui étais-je pour le juger, moi, le déserteur ? Alors que je réfléchissais à nouveau aux paroles du prêtre proclamées dans la petite cours close de l’église d’Asunia, ce dernier me tira de mes pensées…

- « Faites que cet homme ne manque pas un instant d’une goutte de bière... ou bien, jolie dame, vous serez damnée, parole de prêtre ! » S’exclama Ulrich d’une voix trop confiante pour être la sienne.

J’avais eu tout le mal du monde à étouffer mon hilarité, plaquant brusquement une main sur ma bouche bien que mes yeux rieurs me trahissaient d’ores et déjà. Décidément, je n’avais pas fini de m’amuser avec ce jouvenceau de l’église ! J’avais à peine comblé ma soif que lui, était déjà saoule ! Devant la mine outrée de la tavernière, mon amusement s’était comme volatilisé de lui-même. Il y avait peut-être était un peu fort… Mélinda n’avait jamais été une sainte et, qu’un ecclésiastique vienne la maudire était bien la dernière chose dont elle avait besoin.

- « Ne t’inquiète pas Méli, je serai avec toi ! » Voulu-je la rassurer, un sourire angélique sur le visage.

- « Je ne peux imaginer pire châtiment. » Gronda la tavernière à la mine boudeuse avant de se détourner de moi, non sans toute sa dignité de gente dame. Cruelle.

Une femme en colère, s’était un peu comme la créature ultime que même le plus brave des chevaliers redoutait. De celle contre qui l’épée était totalement inutile. Malheureusement pour moi, ce n’était pas ce genre de chose fondamentale qu’on enseignait au clergé. Alors que je réfléchissais à une quelconque pirouette pour nous tirait de ce beau drap, le prêtre crédule avait lui-aussi eu une idée… Loin d’être aussi lumineuse que la lumière divine.

- « Euuuh... Mélinda ? Ma bure aurait grand besoin d’un nettoyage intensif... Pourriez-vous faire cela pour... mmmpf... moi ? » Demanda-t-il en commençant à ôter ses vêtements, nous laissant un instant le fixé avec de grands yeux, interdits.

Cette fois-ci, s’en était trop ! J’avais éclaté d’un rire franc et bruyant, les larmes aux yeux, me laissant tomber dans une position allongée sur le banc, littéralement plier en deux. Si seulement j’avais su à quel point les hommes de foi étaient drôles, j’aurai très probablement participer à la messe plus souvent ! Quoi qu'il en soit, Ulrich était le meilleur compagnon de boisson qu'il m'avait été donné de rencontrer !

- « Windsor ! »
Eclata la tavernière. – « Si ton petit copain daigne baisser ses braies, je te jure que je vous jette dehors et que j’hurle de toutes mes forces ! » Menaça Mélinda d’une voix outrée, le visage à la fois rouge de colère et de gêne.

Dans un sursaut, j’étais tombé du banc, me vautrant royalement par terre. Ça avait eu le mérite de me remettre de mon allégresse. Je m’étais relevé avec une fierté à peine crédible, frottant mon armure comme pour chasser la poussière, avant de déposer mes mains sur les épaules frêles de l’adolescent maigrichon, l’arrêtant dans son élan de stupidité.

- « Voyons Ulrich, on n’enlève pas ses vêtements devant une demoiselle ! » Commençai-je en l’aidant à renfiler son hideuse bure. Vraiment, l’église n’avait aucun goût vestimentaire… Ce gamin avait un besoin urgent de faire un tour dans les boutiques de Lumïa. – « Enfin, sauf si il y a une couche confortable et que l’alcool a coulé à flot ce soir-là… » Soufflai-je, malheureusement trop fort.

- « Windsor ! » Cria Mélinda, hors d’elle. Oups ! Je n’avais compris que trop tard la référence… Sans ajouter un mot de plus, elle avait filée à l’étage en martelant volontairement les marches, visiblement pour ne pas commettre de meurtre sous son toit.

Ce frêle prête était vraiment intenable. Par sa faute, et j’insiste bien sur le fait qu’il était le seul fautif, la jolie blonde était en rogne. Soupirant, j’avais guidé le jeune prêtre vers le banc – car celui-ci semblait vouloir rejoindre la jeune femme à l’étage -, l’obligeant à y prendre en place en appuyant sur sa petite tête. C’est qu’il cachait bien son jeu, ce petit pervers de jouvenceau ! Attrapant la première chope de bière venue, je m’étais installé à côté de mon jeune ami, terminant le contenu d’une seule gorgée.

- « Ce n’est pas vraiment ta faute. Les femmes sont toutes ainsi. » Commençai-je, bien que le cerveau du jeune prêtre devait être embrumé par l’alcool et… Ce gamin n’avait-il pas fait le vœu de chasteté ? C’était probablement pire que de vendre son âme au démon. Pauvre gosse ! Il avait toute ma compassion.

– « Tu sais Ulrich, j’ai repensé à ce que tu m’as dit, à l’église. Bien que tu ne sois qu’un prêtre gringalet et… ivre dès la première pinte, je ne crois pas que tu le sois trop pour ne pas faire ce que tu veux de ta vie. Certes, on ne pourra rien faire pour les taches de rousseur, mais quant au reste… Avec beaucoup d'espoir et de travail… J’ai un peu réfléchi mais, j'ai avant tout une question. J’aimerai que tu y répondes le plus sincèrement possible. »

Qu'importe qu'il soit jeune et ivre, c'était une question touchant plus le cœur que la raison. Si l'eau de vie était capable de noyé le bon-sens, il était plus difficile pour elle de troubler ce qu'il y avait de plus important dans la vie d'un Homme. Mon regard émeraude s’était planté dans un mur de l’auberge sans réellement le voir, laissant défiler les souvenirs de toute une enfance modelée dans le seul but de forger l'épée de Midgard.

- « Ulrich, pourquoi veux-tu devenir chevalier ? »

Ulrich Leodenor ne pouvait alors pas imaginer à quel point sa réponse allait bouleversée sa vie. Je crois que, de toute évidence, notre rencontre à elle-seule allait bouleversée bien des destinées.

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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Mar 30 Oct - 10:33
    Si les premières vapeurs alcoolisées avaient envoûté le cerveau du jeune prêtre Asunien, le rendant totalement hilare et sans contrôle sur ses faits et gestes, elles auraient bientôt tôt fait de la gaieté d’Ulrich Leodenor qui, après tout, n’était qu’un enfant sans défense élevé dans l’austérité cléricale et la peur des réprimandes. Néanmoins, il semblait que, pour le moment, son petit spectacle amusait le Chevalier au Dragon qui se tordait de rire sur le banc, prêt à faire casser le bois sous le poids de son armure et de son rire puissant. Mais la tavernière ne semblait pas apprécier avec tant de délicatesse l’humour arrosé du clerc...

    Ulrich, qui s’était un instant arrêté dans son déshabillage maladroit, et ne portait plus à présent qu’une lourde chemise de toile grossière ainsi que des braies tachées, regardait d’un air stupide la jolie blonde rougir, rougir tandis que le chevalier se levait pour l’aider à se... hé, mais, il était en train de lui enfiler sa bure ! Ce sale vêtement puait, il était trop grand, trop sombre, il lui rappelait tant de mauvais souvenirs... et de bons, aussi, il lui fallait l’avouer. Mais Seyren Windsor ne semblait pas du tout enclin à l’aider à se débarrasser de ces tissus trop lourds qui lui tenaient chaud, et encore moins à l’accompagner dans son délire alcoolisé.
    Et visiblement, la tavernière ne semblait pas non plus contente que le sieur Windsor lui enfile à nouveau sa bure... Son visage écarlate s’était subitement volatilisé, et il vit une longue crinière blonde s’agiter furieusement dans les escaliers... Elle faisait un vacarme de tous les diables, cette chevelure dorée ! Mais Ulrich, tout à coup envahi d’une bouffée de sympathie pour Mélinda, voulut la suivre pour la prendre dans ses bras et la réconforter... Il avait compris, il savait combien le chevalier Windsor pouvait être brusque et peu délicat ; tandis que lui, Ulrich Leodenor, savait caresser l’esprit fougueux des femmes, ainsi que leur jolie peau douce, avec des mots bien choisis...

    Mais voilà que Seyren Windsor le retint une fois encore, puis, placidement, vint se rasseoir sur le pauvre banc de bois qui devait geindre sous le poids du chevalier... Le prêtre fut pris de l’envie soudaine de bousculer le chevalier pour sauver le pauvre banc d’une mort certaine... Comment donc pouvait-on être aussi cruel ?

    Le Sieur Windsor ne paraissait prêter aucune attention au misérable banc qu’il écrasait si violemment. Au contraire, il déblatérait insensiblement un de ces beaux discours qui devaient parler de courage chevaleresque, de noblesse de cœur... ce qui, littéralement, soulevait celui du petit prêtre, à qui, d’après l’apostrophe qu’il avait relevée, semblait être destiné le discours du chevalier. Ce dernier réitéra l’apostrophe.

    « Ulrich, pourquoi veux-tu devenir chevalier ? »

    Touché.

    La question lui fit l’effet d’un seau d’eau glacée qu’on lui eût jeté au visage. Seyren Windsor avait encore une fois prononcé le mot magique, celui qui ouvrait la porte d’accès aux méandres de l’esprit du jeune Ulrich Leodenor. L’adolescent, figé, sentit son foie absorber d’un coup toute trace d’alcool dans son organisme, ses yeux s’écarquiller à la limite du possible, ses poumons se pétrifier sous l’effet de la douche froide.

    Dans la seconde qui suivit, son corps reprit le cours normal des choses, mais son esprit, lui, galopait sur des terrains arides, traversait les forêts denses et vierges d’une imagination débordante, se faufilait dans les dédales de ses vœux les plus chers. Sa lucidité enfin retrouvée, il devait désormais répondre à cette question qui rebondissait en un écho assourdissant dans ses oreilles. Car Ulrich Leodenor savait que les mots prononcés par le chevalier n’étaient pas des paroles en l’air. Chaque syllabe était pesée pour atteindre en lui la cible désirée, et alors déverser les flots de sang rouge qui depuis trop longtemps cognaient contre la blessure maladroitement recousue.

    « Je ne sais pas... C’est comme si, vous savez, comme si je le savais. Comme si, au fond de moi, depuis que ma mère m’a mis au monde, j’avais cette certitude ancrée qui me hantait et me répétait sans cesse “Tu es un chevalier, tu vas le devenir, sois en sûr”. Je n’en ai jamais douté, quoi que mon père ou mon frère aient pu dire, je me suis gardé d’en parler la plupart du temps, mais la certitude est toujours là, elle murmure à mon oreille, et moi, je sais qu’elle a raison, et qu’un jour, je serai chevalier. Comme mes aïeux, comme ceux qui ont combattu et donné leur vie pour la paix et la prospérité des hommes. Et avec cette certitude vient alors la peur d’une nouvelle guerre qui ferait des ravages encore plus désastreux que la précédente... »

    La sueur perlait à son front, tandis qu’il parlait, vidant son sac trop lourd, se délestant de toutes ces pierres énormes qu’il gardait depuis des années.

    « ... J’ai peur, d’autant plus peur que je ne suis pas un chevalier, et que l’alarme se fait plus forte en moi. »

    Brusquement, ses yeux se mouillèrent d’une infinité de larmes qui vinrent se mélanger à la sueur, les sanglots s’emparèrent de son petit corps qui n’en pouvait plus. Le prêtre se tourna désespérément vers son compagnon, levant ses grands yeux d’enfant sur l’homme de guerre. Il se jeta sur lui, empoignant de toutes ses forces les mains du chevalier, enfouissant son visage baigné de larmes dans le giron du sieur Windsor.

    « Je ne suis pas assez fort... je ne peux pas le faire. Vous... vous pouvez m’aider, vous savez vous battre... Je vous en prie, aidez-moi à protéger ces gens qui vont mourir, je ne veux pas qu’ils meurent, non, je ne veux pas la voir mourir, elle ne mérite pas ça, elle a déjà tant souffert... Par pitié, sieur Windsor... »

    La terreur le gagnait petit à petit. Il la savait sur le point d’attaquer, de fondre sur lui et sur l’humanité toute entière, comme un loup bondissant sur sa proie, et la paralysant pour mieux mordre dans sa carotide.
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Seyren Windsor
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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Ven 2 Nov - 13:58

N’importe quel homme ivre retrouve un tant soit peu la raison quand on en vient à toucher à de ce qui lui tient le plus à cœur. Le cadet des Leodenor n’avait pas fait exception à la règle. Le regard de l’adolescent s’était subitement figé, sombrant dans une agonie douloureusement familière. Ulrich était si habitué à ses chaines qu’il en avait même oublié le poids de leur existence. Notre rencontre, le face à face avec ce qu’il avait toujours désiré être, ce qu’il aurait dû être, ne pouvait que faire remonter à la surface une peine jusqu’ici muette. Dans l’ombre de son frère, Ulrich Leodenor ne s’était contenté que de suivre la voie dictée par son paternel. Ne pouvant lutter, il avait accepté son sort, transformant ce qu’aurait dû être sa vie en un rêve ; un rêve en lequel il n’avait jamais cessé de croire. Ses mots me semblaient n’être que le triste écho des miens. Cette quête, ma quête, aurait également dû être la sienne. Plus que quiconque, Ulrich aurait dû être un frère d’arme. Car, lui aussi l'entendait. L'appel incessant du champ de bataille.

Quand son discours s’acheva, l’adolescent s’était subitement retrouvé à nu, sans défense. Vulnérable, il s’était jeté sur moi, laissant éclater des larmes trop longtemps contenues. D’abord pris au dépourvu, j’étais resté paralysé, la gorge nouée par mon éternelle compassion, écoutant attentivement ce qui me semblait être les craintes d’un enfant retiré bien trop tôt des bras protecteurs de sa mère. Il fallait absolument qu'il se ressaisisse ! Coupant court à son étreinte, j’avais libéré mes mains des siennes pour l’attraper par les épaules, l’obligeant à se redresser et à me faire face. Mon visage était grave, marqué par une expression sévère.

- « Ulrich. Ulrich ! Regardes-moi Ulrich ! » Exigeai-je.

Ses yeux verts embués de larmes s’étaient finalement levés vers les miens. J’avais soutenu son regard avec émotion, rongé par la détresse du jeune ecclésiastique. Tendrement, je lui avais souris, souhaitant qu’il en fasse autant.

- « Ne te laisse pas en proie au doute. Tu le sais. Tu deviendras chevalier. Et quand le moment viendra, nous nous retrouverons sur le champ de bataille. J’en suis certain. » Affirmai-je avec la plus grande sincérité.

Il ne pouvait pas en être autrement. Pas pour Ulrich Leodenor. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne prenne lui aussi part au combat.

- « Il ne tient qu’à toi de prendre l’épée. Tu n’as besoin ni du consentement de ton paternel, ni de l’approbation de l'église, ni de mon aide pour cela. Tu es le seul maître de ton destin et, s’il se trouve sur le champ de bataille alors, va donc le rejoindre ! En attendant, et ce jusqu'à ce que je rende mon dernier souffle, je protègerai Midgard ! Quoi qu'il puisse m'en couter, je vous protègerez. » Déclarai-je en levant volontairement la voix.

Néanmoins, je n’avais pas réellement répondu à sa demande silencieuse. Je savais ce qu’il avait en tête et nul doute, que le jeune homme avait conscience du fait que j’avais parfaitement déchiffré le message. Mais, je n’arrivais pas à saisir qui était réellement le petit Leodenor. Il semblait si fort et si faible à la fois. Tantôt il était l'incarnation même de l'âme du chevalier de valeurs, tantôt il n'était plus qu'un enfant déboussolé, en quête de reconnaissance et de réconfort.

- « Je peux faire de toi un chevalier. J’ai formé moi-même la plus part des chevaliers d’Asunia. Si tu es prêt à te soumettre au code, à accepter ma discipline, à subir mon entrainement, je peux faire de toi mon écuyer, jusqu'à ce que tu sois digne d'être adoubé. Mais avant toute chose, j’ai besoin de savoir qui tu es vraiment. Je souhaite que tu me prouves à quel point tu es déterminé. Ulrich, si tu veux devenir chevalier, tu dois renoncer à ta vie actuelle, l'abandonner derrières-toi et ne jamais te retourner. »

Sur les premières marches du sommet de l’escalier de bois, Mélinda était sagement assise, les coudes sur les genoux et son doux visage entre ses mains soigneuses, observant les deux hommes de son perchoir, un doux sourire aux lèvres. Elle se sentait particulièrement émue par la scène qui se jouait dans sa modeste taverne, fière de la tendresse dont faisait part l'homme aux éternelles valeurs chevaleresque. En silence, elle se souvenait avec regrets d’une vieille histoire, une histoire de cœur, de celles qu’on préfère d'ordinaire oublier.

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MessageSujet: Re: Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Une question d'étoiles et de destinée - PV Seyren Windsor Icon_minitime1Jeu 27 Déc - 8:14
    Les larges mains du chevalier se refermèrent comme un étau sur ses frêles épaules qui étaient prêtes à tomber sous le poids des remords et de la détresse. Tout ce qu’éveillait l’homme en lui n’était que douleur et flagellation, chaque fragment de souvenir était un coup de fouet fumant sur une peau déjà à vif. Et, l’alcool n’aidant pas, il plongeait tête la premier dans le flot lancinant de la douleur. Les larmes s’écrasaient sur ses joues brûlantes en une pluie acide.

    « Ne te laisse pas en proie au doute. Tu le sais. Tu deviendras chevalier. Et quand le moment viendra, nous nous retrouverons sur le champ de bataille. J’en suis certain. »

    Mordillant sa lèvre inférieure, Ulrich fit de son mieux pour appliquer les ordres du chevalier. Il n’avait que trop besoin d’une main tendue, grand ouverte, à laquelle il pourrait se raccrocher coûte que coûte.

    « Il ne tient qu’à toi de prendre l’épée. Tu n’as besoin ni du consentement de ton paternel, ni de l’approbation de l'église, ni de mon aide pour cela. Tu es le seul maître de ton destin et, s’il se trouve sur le champ de bataille alors, va donc le rejoindre ! En attendant, et ce jusqu'à ce que je rende mon dernier souffle, je protègerai Midgard ! Quoi qu'il puisse m'en couter, je vous protègerez. »

    La douleur était insoutenable. Et le prêtre se rendit compte que sa demande était formulée de manière trop peu explicite.

    « Je peux faire de toi un chevalier. J’ai formé moi-même la plus part des chevaliers d’Asunia. Si tu es prêt à te soumettre au code, à accepter ma discipline, à subir mon entrainement, je peux faire de toi mon écuyer, jusqu'à ce que tu sois digne d'être adoubé. Mais avant toute chose, j’ai besoin de savoir qui tu es vraiment. Je souhaite que tu me prouves à quel point tu es déterminé. Ulrich, si tu veux devenir chevalier, tu dois renoncer à ta vie actuelle, l'abandonner derrière toi et ne jamais te retourner. »

    Qu’essayait-il donc de lui dire ? Qu’il était en fait trop jeune, trop infantile et naïf pour devenir un véritable homme d’armes, un homme de valeur et de force ? Ce « qui tu es vraiment » sonnait à ses oreilles comme une insulte, un crachas à sa figure pâle qui n’avait rien demandé d’autre que l’enseignement des chevaliers. Sa vie de pauvre cadet sans le sou ni véritable avenir ne pouvait avoir une quelconque importance aux yeux du sieur Windsor. Il n’y avait rien à raconter, rien à dire, rien à dévoiler. Quelle importance y avait-il à lui conter les malheurs de son enfance, la douleur des scènes où l’homme infâme qui l’avait fait germer agressait sa pauvre mère sans défense, quand lui-même ne pouvait rien y faire, le mépris de son aîné, son invisibilité aux yeux du géniteur ?

    Ulrich ne valait pas plus que le misérable cafard qui lézardait entre les pieds des tables, qui risquait vainement sa vie entre les pieds des pochetrons pour quoi ? Rien de plus que de la poussière, des cendres, et la mort assurée.

    Gigotant tant bien que mal pour se défaire de la lourde étreinte du chevalier, l’ecclésiastique voulut répliquer un « non » vindicatif, mais sa langue en décida autrement.

    « Que voulez-vous savoir ? »

    Il sentit quelqu’un sursauter ; c’était Mélinda, la tavernière. Sa voix s’était en effet faite grave, basse et presque éraillée. Ulrich n’y était pour rien, mais elle démontrait parfaitement l’affliction douce-amère qu’il ressentait désormais. Bien sûr que le chevalier se voulait doux, caressant, rassurant. Bien sûr qu’il lui était reconnaissant de tout ce qu’il avait fait pour lui, de tout ce qu’il lui proposait. Mais...

    « ... Vous savez certainement tout aussi bien que moi qu’il y a des choses qu’on ne peut oublier ni abandonner derrière soi. Et ce sont ces choses qui nous portent toujours plus loin. Un jour, on y revient, quoiqu’il arrive. Vous avez tort de croire que l’on peut un renoncer aussi facilement. Vous avez eu tort de croire que... »

    Il marqua une pause, son regard perdu dans la contemplation des veines du bois. Puis, soupirant –

    « ... Moi, je ne peux pas. »

    Deux grands yeux noisette dansèrent devant ses paupières fermières. A une lassitude qui se renforçait s’ajoutait la lourde fatigue qu’il promenait avec lui depuis plusieurs jours. Il n'avait plus envie de combattre... plus ce soir. Plus... rien... Il ne savait même plus où il se trouvait... mais l'avait-il su un jour?... était-il seulement vivant, ou juste un mort encore conscient de la vacuité de la vie qu'il avait menée...
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