Je finis par atteindre ma limite quelques secondes après que Sigrid est atteint la sienne. Cet ébat fut juste le meilleur auquel j’avais participé. Je ne pensais pas que ça pouvait être bon à ce point-là. Elle me faisait vraiment tournée la tête cette femme. Elle était différente de toute celles que j’avais connue et c’était bien la première que je ne voulais pas laisser seule après l’acte. J’étais peut-être gourmand je dois l’avouer, mais il n’y avait pas que ça. Quelque chose d’autre me donnait envie de rester auprès d’elle pour le moment. On verrait bien ce qu’il se passerait au fur et à mesure.

En attendant, elle vint poser sa tête sur mon torse haletante et visiblement épuisée. On était deux dans ce cas, cependant je continuais de la tenir pour ne pas qu’elle ne tombe et ce fasse mal. Un gentleman ne devait en aucun cas faire de mal à une femme encore moins quand elle montrait un visage aussi épanouit. Je vins l’embrasser doucement sur les lèvres avant de remonter vers son oreille et de lui murmurer mon impression.

C’était tout bonnement extra. Je n’ai jamais été aussi fusionnel avec quelqu’un. Tu es vraiment spéciale et si tu n’es pas contre j’aimerais bien passé plus de temps avec toi si tu as bien sûr encore un peu de temps à m’accorder.

C’était bien la première fois dans toute ma vie que je faisais une pareille demande à une femme. D’habitude c’est plutôt elle qui voulait que je reste plus longtemps et pas l’inverse comme quoi cette femme avait un terrible pouvoir d’attraction sur moi. Je risquais de devenir complètement accro si je restais plus longtemps avec elle, mais je voulais bien prendre le risque. Tous ces sentiments qui se bousculaient en moi me perturbaient et je voulais savoir pour quelle raison. Une fois que je vis qu’elle reprenait peu à peu son souffle, je la déposais à terre.

Alors on fait quoi ?

Sigrid, la tête appuyée contre le torse de Wulfrick, se laissait aller doucement. Elle voulait rester comme ça, elle était bien, dans les bras de ce pirate qu’elle connaissait à peine, et qui pourtant venait de lui donner le premier orgasme de sa vie. Elle esperait qu’il n’allait pas partir tout de suite, comme ça, qu’il n’étais pas là juste pour le sexe. Dès qu’elle eut cette pensée, elle fut choquée. Où était passé l’ancienne Sigrid, celle qui ne ressentait plus aucun sentiments, celles qui se riait et se jouait des désirs des hommes ? Comment cette Sigrid là avait-elle put s’effacer en si peu de temps ?
Elle sentit les lèvres du pirates embrasser à nouveau les siennes, avec tendresse… Et ce qu’il chuchota à son oreille juste après la rassura sans qu’elle sache pourquoi.
 
-C’était tout bonnement extra. Je n’ai jamais été aussi fusionnel avec quelqu’un. Tu es vraiment spéciale et si tu n’es pas contre j’aimerais bien passé plus de temps avec toi si tu as bien sûr encore un peu de temps à m’accorder.
 
 Sigrid fut soulagée de comprendre qu’il éprouvait la même chose qu’elle. Au moins elle n’étais pas la seule à être perdue, elle sentait dans le ton qu’il employait que c’était lui aussi la première fois que cela lui arrivait. Alors qu’il la reposait par terre, les mots jaillirent presque tout seuls des lèvres de la jeune demi-elfe :

-Je ressens exactement la même chose… 

Alors qu’elle prononcait ses mots, elle détourna le regard en rougissant, chose qu’elle n’avait encore jamais faite. Ce n’étais vraiment pas le genre de Sigrid de se comporter comme une jeune fille timide et délicate. Décidément, que de nouveautés aujourd’hui… Lorsqu’il demanda ce qu’ils allaient faire maintenant, Sigrid ne sut pas trop quoi répondre. Elle se leva, toujours en évitant son regard, et sa voix manquait de conviction lorsqu’elle demanda d’un ton un peu embarrassé :


-Eh bien… Tu… Euh... Tu ne voulais pas me montrer quelque chose dans la forêt ?

Quand elle prit la parole une fois que je l’eus déposé, elle me soulagea d’un poids énorme. Je n’aurais jamais pensé que je pourrais ressentir autant de différence avec elle. Pourtant au départ on n’était pas parti d’un très bon pied. Il faut dire aussi je m’étais un peu emporté aussi vu mon comportement. Une personne que je ne connaissais et qui ne me connaissait pas non plus avait pris ma place favorite alors voilà… Mais j’avais plutôt bien rattrapé le coup ensuite vu la tournure qu’avait pris les évènements.

Qu’elle ressente la même chose que moi était assez surprenant. Pas qu’elle était froide ou autre c’est juste que je n’arrivais pas vraiment à savoir ce qu’elle pensait alors j’étais plutôt content de cette tournure. Que l’on ressente une telle alchimie entre nous c’était spécial et je n’avais pas envie de l’arrêter pas maintenant. Et puis ce n’était pas comme si on avait quelque chose à faire de la journée. Enfin, on n’allait pas bosser c’est ça que j’entendais par rien. Je la vis rougir après qu’elle ait dit son ressenti et c’était une réaction trop mignonne. Je voyais une nouvelle facette de sa personnalité et c’était vraiment craquant. Plus j’en apprenais sur elle et plus je voulais en apprendre.

Je souriais en voyant en plus son comportement embarrassé à ma nouvelle question. Elle avait vraiment un côté mignon qu’on n’aurait pas forcément imaginé. Elle n’avait pas l’air fragile mais plutôt assurée alors la voir aussi vulnérable pourrait en surprendre plus d’un même si elle ne devait pas montrer cette personnalité à tout le monde. Je devais être un privilégié dans ce cas ce qui agrandit mon sourire encore plus. Savoir que j’étais l’un des seuls à avoir pu contempler cette beauté était quelque chose que je garderais précieusement en mémoire à l’avenir à moins que ça évolue encore mieux que je ne pouvais l’espéré qui sait ?

Bref, je souris et lui pris la main pour l’emmener au fameux endroit que j’avais prévu pensant que la partie de jambe en l’air serait pour plus tard. Mais comme quoi n’importe quel planning peut être chamboulé et ce n’était pas pour me déplaire pour le coup. On a du parcourir deux trois mètres de forêt avant d’arriver enfin à la clairière.

Voilà c’est ici. Ce n’est pas la plus belle merveille du monde, mais c’est un endroit vraiment sympa qui m’aide beaucoup à oublier certaine choses dont je ne veux pas forcément me souvenir. C’est un lieu qui m’apaise. J’espère que ça te plaît…

Je la regardais pensant vraiment lui faire plaisir en l’emmenant dans cet endroit.

Wulfrick semblait amusé par la faiblesse que Sigrid lui montrait. Elle le suivit en silence, un peu vexée, sans toutefois dégagé sa main qu'il avait attrapée. Non mais oh, pour qui il se prenait lui, de rire à ses dépends !

Mais dès qu’elle vit là où il l’avait emmené, elle s’arrêta et ne fit plus attention à ces futiles querelles.

L’endroit était tout simplement magnifique. C’était une clairière, où les rayons du soleil, tamisé par les feuillages des arbres environnant, tombait en raie lumineuse sur un parterre de fleur multicolore. La beauté de l’endroit en lui-même était rehaussé par l’extraordinaire luminosité, qu’on ne pouvait pas observer partout. Sigrid, à cause de son sang elfe, était sensible à la beauté de la nature et si ce spectacle n'était pas le plus joli qu'elle avait vu -elle pensait notamment aux orages, dont l'impressionnante majesté avait hypnotisée la jeune femme-, il restait d'une rare beauté. De plus, le parfum envoûtant des fleurs rajoutait encore du charme à la clairière. 

La main de Sigrid se ressera tendrement autour de celle de Wulfrick, et elle le regarda, avec un regard émerveillée semblable à celui d'une petite fille :

-C'est… C'est sublime… murmura-t-elle.

En l’emmenant jusqu’à l’endroit tant attendu je sentis comme une sorte de petit malaise. Le fait que je souris à ses rougeurs n’était peut-être pas passé comme je le pensais. Peut-être que c’était encore autre chose en tout cas fallait que je répare la bourde que j’avais fait quelle qu’elle soit. J’avais dû la vexée alors que ce n’était pas mon intention j’étais juste trop content. Il allait donc falloir que je mette un terme à ce petit malentendu pour lui faire comprendre que je ne me moquais pas d’elle au contraire. Il fallait déjà arrivé là où je voulais ensuite j’aviserais sur le moment comme d’habitude. Je prévois toujours des tonnes de choses, mais au final je fais selon l’humeur du moment.

Apparemment elle apprécia vraiment la surprise. Elle se calma sans problème et resserra sa main autour de la mienne en me regardant avec des yeux incroyablement doux. Je souris et la tira tendrement vers moi pour l’amener devant moi et l’enlacer en étant dans son dos. Comme ça j’avais la meilleure place qui soit et ses oreilles seraient à mon écoute étant à quelques centimètres de ma bouche.

Désolé si j’ai fait quelque chose qui ne t’as pas plu tout à l’heure et si j’ai souris c’est parce que je suis content d’être avec toi. Je me sens chanceux, je ne me moquais pas de toi.

J’embrassais son oreille et resserrais doucement mon étreinte sur elle. Si elle ne voyait pas que je m’étais attaché avec tout ça alors je voyais pas ce que je pouvais faire d’autre pour l’en convaincre.

Quand Sigrid lui fit remarquer que c'était sublime, Wulfrick parut enchanté et la prit tendrement dans ses bras, tout en restant derrière elle. 

La jeune demi-elfe se sentait bien, dans les bras du pirate, en regardant cette clairière. Il lui murmura quelque chose dans l'oreille, comme quoi il avait peur qu'elle ait mal pris une de ses actions ou paroles, comme quoi il se sentait chanceux d'être avec elle... Quelque chose qui s'apparentais à une déclaration d'amour, en quelque sorte. 

Il lui embrassa encore l'oreille -décidément, il s'acharnait-, et le cœur de Sigrid fit un bond dans sa poitrine. Alors... C'était cela... l'amour ? Cette chose dont tout le monde parlait, dont tout le monde se vantait de l'avoir trouvé, que Sigrid n'avait jamais ressenti ? Ce pincement au cœur, cette envie inhabituelle de rester avec cet homme, était-ce la marque de Freya ?

Sigrid voulait résister à cela. Quand on est assassin, on se fait facilement des ennemis, et elle ne voulait que quelqu'un, apprenant leur liaison, ne se servent de Wulfrick contre elle. Elle ne voulait pas qu'il lui arrive malheur.

Alors, elle décida de tout révéler à Wulfrick. Le cœur serré, consciente qu'il pourrait très bien la rejeter pour cela -l'instinct de survie des humains étant en général plus fort que tout-, elle prit la parole :

-Wulfrick, il faut que... Que je t'avoue quelque chose. Je suis une assassin. Si tu restes avec moi trop longtemps, tu risques d'être en danger... Je ne veux pas qu'il t'arrive malheur... Alors, voilà. Il fallait que je te le dise. Si tu ne veux plus de moi, je comprendrais... 

Elle se tut, ne sachant que dire de plus. En silence, les yeux baissés, elle attendis que le pirate réponde...

Je venais en quelque sorte de lui faire une déclaration là. J’aurais dit un truc du style je ne peux pas vivre sans toi c’était pareil en gros. J’espérais seulement que ça n’allais pas la refroidir, car j’avais déjà vécu une expérience similaire et je ne voulais pas que ça recommence. Ce n’était pas la première femme à laquelle je m’étais attaché, il y en avait eu une autre avant elle. Celle-ci m’avait envoûtée et j’avais fait tout et n’importe quoi pour elle, tout ça pour qu’au final elle me brise le cœur. Elle n’avait fait que m’utiliser pour ses propres intérêts et m’avait ensuite jeté comme une vulgaire chaussette sale.

Sa réaction ne fut pas celle que j’attendais, mais fut tout aussi surprenante. Elle me révéla qui elle était vraiment. Alors elle était une assassin, comme quoi j’étais vraiment attiré par le danger tout le temps. Et elle s’inquiétait pour moi en plus c’était juste trop mignon. Comment ça je ne voudrais plus d’elle ? C’est quoi ces conneries sérieux ? Je la retournais face à moi et lui relevais le menton d’un doigt pour qu’elle me regarde droit dans les yeux.

Peu importe que tu sois assassin, bonne sœur ou quoique ce soit d’autres. Sigrid j’ai beau être un pirate je ne suis pas un gros salaud qui va te dire « bon ben t’es assassin et un bon coup mais je te quitte. » Je ressens quelque chose à ton égard comme tu l’as certainement compris donc peu importe le danger que j’encours du moment que je peux être avec toi, OK ?

Je lui caressais la joue avant de l’embrasser furtivement.

N’oublie pas que je suis un pirate ma belle,  le danger c’est mon lot quotidien alors un peu plus ou un peu moins je suis plus à ça prêt.

Sigrid se retourna sous l'impulsion du pirate, mais ne put baisser les yeux car il lui releva la tête, emprisonnant le regard gris de la jeune assassins dans le sien, noir et profond. 

Ensuite, il lui dit qu'il voulait rester avec elle, qu'il ressentais quelque chose pour elle. Mais il ne se décidait pas à lui dire "je t'aime". Il lui caressa la joue, l'embrassa, et l'assura qu'il n'avait cure du danger puisque de toute façon il y était exposé en tout temps.

Mais c'était le début de la phrase fit rire Sigrid.

"Une bonne sœur n'aurait jamais fait ça avec toi contre un arbre" sourit-elle. "Et ne ce serait pas trouvé au marché noir. Heureusement pour toi que je n'en suis pas une."

Sur ces mots elle lui fit une pichenette sur la joue et l'embrassa à son tour tendrement. Oui, elle voulait rester avec lui. C'était son pirate à elle, à présent.