L'argentée aida sa pupille a ôter sa robe abîmée et déchirée. Silver roula en boule le haillon d'Anna et le jeta dans un coin de la pièce avant d'enrouler la petite dans la tunique de rechange qu'elle avait dans son sac. Un sourire, deux bisous et hop la rouquine s'endormait déjà.

Il était temps car la mâchoire de la danseuse était déjà agitée de grelottements. Il était rare qu'elle ai froid. Mais en cet instant, sa peau blanche se couvrait de chair de poule. Les yeux couleur ciel suivirent le phénomène trop rare pour être familier. Elle leva les yeux et croisa son regard dans une psychés. Tout le rose de ses joues et ses lèvres était partit. Ses yeux semblaient être un ciel gris.

Silver pencha la tête en avant, résignée a passer une nuit d'enfer. C'est la main d'Anna sur la sienne qui lui la fit réagir. « Tu veux que j'aille chercher Télhias ? » Silver haussa les épaules et caressa les cheveux roux. « Seulement si ça tourne au vinaigre mon cœur. » C'est juste alors qu'elle refermait la bouche que le premier spasme la prit. Douloureux, mais rien de paralysant. Silver quitta le lit et se défit de ses vêtements avant de s'allonger nue sous les draps. Le second spasme la secoua, lui arrachant un gémissement et faisant sursauter Anna.

La gamine vint a 4 pattes poser ses mains sur les épaules de Silver mais elle fut presque aussitôt repoussée par une série de convulsions. Affolée l'enfant s’enfuit frapper de toutes ses forces a la porte du Chevalier pendant que Silver perdait pied avec la réalité.

Elle ouvrit les yeux. Son corps entier n’était que douleur. Une joyeuse flambée brûlait devant elle et elle referma presque aussitôt ses pupilles en gémissant. La danseuse voulut se tourner, remuer, changer de position. Mais dès qu'elle bougea elle sentit quelque chose se contracter contre elle. Stupéfaite, Silver laissa son regard couler vers son ventre, pour y découvrir un bras fermement enroulé autour de ses abdominaux. Bras qui se relâcha presque aussitôt, mais qui ne quitta pas son post. Surprise, la jeune femme tourna la tête et découvrit Télhias dans son dos. Le rouge monta aux joues de la demoiselle, car elle venait de se souvenir qu'elle était nue sous … la masse de couvertures qui reposait sur elle.

Au fait ! Pourquoi il y en avait tant ?
La jeune femme se redressa sur un coude pour regarder autour d'elle. L'air plus frais hors du lit caressa ses épaules, lui arracha un frisson, frisson qui la renvoya vite fait au chaud. C'est aussi a ce moment la qu'elle se rendit compte qu'elle avait chaud. Pas « tiède » comme c’était le cas d'habitude. Chaud. Le corps de Télhias, les couvertures, et le feu.
La danseuse se blotti contre l'immense masse chaude dans son dos. Elle se tourna même pour lui faire face.

Les yeux de la danseuse se mirent a briller quand elle les posa sur le visage de son sauveur. Elle lui passa les bras autour du cou.Ses yeux descendirent sur les hanches du jeune homme et dévièrent très vite, en même temps que les joues de Silver se parèrent rouge. Le souffle de la jeune femme se fit plus rapide a mesure que la glace qui sommeillait en elle devenait eau, torrent et rivière. Pourrait-elle jamais … faire ça ? Pas si elle n'aimait pas l'autre. Mais ?

La fille de l'Hiver vint tout doucement se presser contre le corps de Télhias, lui suggérant d'occuper un peu mieux leur temps. Le doux regard de la belle passait sur lui, comme les caresses dont elle gratifiait ses épaules et son cou. Une infime distance les séparait, qu'elle franchit en murmurant « Je vous aime ». Et tout de suite après, la jeune femme posa une main sur le torse de Télhias. La main de l'homme venait de bouger, de venir a sa rencontre. Les joues de Silver rosirent d'une jolie façon quand elle planta son regard bleus dans le sien. "A ... attends..., je suis vierge" Souffla-t-elle soudainement nerveuse. Il lui posa LA question : Anna. L'argentée secoua la tête, raconta comment elle avait pris sous son aile la petite fille. Un pauvre sourire se dessina sur ses lèvres, tandis qu'elle revenait contre lui pour lui réclamer un baiser.

Le corps dénudé de Silver se réchauffa peu à peu. L’impression désagréable d’être allongé à même la neige disparue à mesure que sa peau reprenait une teinte naturelle.
Soudain un doute affreux m’envahi. Que penserait-elle de moi dès qu’elle se rendrait compte que je suis là. Dans le plus simple appareil Mon corps collé au sien. L’image du pauvre bougre se faisant geler la main dans la salle de bal me traverse un instant l’esprit.
Qu’importe, qu’elle me gèle si elle le décide. Du moment que je sais qu’elle n’a plus froid et que son corps arrête de souffrir c’est ce qui m’importe le plus.
Alors qu’elle reprend ses esprits. Je reste immobile. Desserrant mon bras qui l’enlace. Je prends conscience de la situation plus que gênante dans laquelle nous sommes.
Une fois de plus son regard m’hypnotise lorsqu’ elle se tourne vers moi. Milles excuses me passent par la tête pour lui expliquer comment je me suis retrouvé ainsi auprès d’elle. Je suis prêt à me sauver en courant, mais son regard et la teinte rosée de son visage suffisent à me faire comprendre qu’elle est autant gênée que moi.
Gêne rapidement éclipsée par son corps qui vient au plus près du mien.  Ses caresses et les courbes parfaites de son corps m’invitant à la tentation charnelle.
« - Je vous aimes. »
Trois mots… Une douce lame plantée en plein cœur. Ce qui n’a pu franchir mes lèvres. C’est elle qui me fait part de ce sentiment vis-à-vis de moi.
Trois mots qui font l’effet d’une vague de désir invincible pour elle. Mes bras enlacent sa taille sans que mon regard quitte le sien. Pour seule digue il y a sa main qui se colle contre mon cœur qui bat à tout rompre de désir.
« - A ... attends..., je suis vierge. »
 
Mais… comment ? Anna, à plusieurs reprises elle l’a pourtant appelée comme étant sa fille.
A cette question quelque peu embarrassante, mais essentielle pour moi. Elle m’apprend la triste vérité. J’étais loin de me douter qu’en plus d’être d’une beauté à couper le souffle Silver pouvait être si attentionnée que cela envers une petite fille que bien des gens auraient abandonné à son triste sort d’orpheline.
Un sourire gêné s’affiche sur son visage rosé. Ma main remonte de sa taille en suivant les courbes délicates de son corps maintenant apaisé de toutes douleurs jusqu’à ses cheveux.
« - Je peux attendre si tu veux. »
Cela ne me ressemble absolument pas de dire cela. Cependant  Il faut avouer que depuis que je l’ai rencontré, il y a beaucoup de choses qui m’échappent dans mon comportement.
Voilà même que je la tutoie maintenant sans sa permission. Il faut dire que blotti nu l’un contre l’autre, le vouvoiement n’a plus vraiment sa place désormais.
La nuit n’est que douces caresses et baisers. Ce n’est que lorsque la lune s’apprête à céder la place au soleil que nos corps cèdent à une première étreinte.
Les braises meurent dans l’âtre et c’est une autre chaleur qui nous emporte l’un et l’autre. Nos souffles haletant nous portent délicatement vers les cieux. Alors que la dernière étoile disparait dans le ciel azur du jour. Ensemble nous la cueillons et l’enfermons dans nos mains qui se serrent et se crispent légèrement lorsque…
« -Moi aussi je t’aime. »