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MessageSujet: Le léger ambrent ...[PV Vana] Le léger ambrent ...[PV Vana] Icon_minitime1Dim 22 Avr - 9:38
Il faisait chaud... La poussière se soulevait lentement et tournoyait autour des corps qui se mouvaient avec précipitation partout dans la ville.
Malgré la chaleur, la plupart des personne dehors ce jour là était habillé de longue manches et de cravate froissés, transportant de paquets ou autre. Les femmes que l'on croisait était souvent en robe longue, bien coiffés, quelque fois les cheveux ballant, formant de magnifiques courbes sur les épaules...

Rayan, au milieu de tout ça ne se sentit pas le moins du monde à l'écart, bien qu'il fut le seul à ne pas avoir de manches et à se trimballer pieds-nus. Il s'en fichait, si les gens le regardaient de travers ils se rendraient bien vite compte que c'était une mauvaise idée en toute perspective.
D'ailleurs, le Prince des sables s'essuyait les mains. Il venait de sortir d'une petite ruelles, non loin du bidonville où il venait de tomber sur un vilain méchant-méchant petit garnement dont le regard ne lui avait pas plut.
Notre Démon était content, il avait rassasié un peu de son appétit et cherchait maintenant quelqu'un d'autre à avoir.

Traînant les pattes contre le sol dur dont la fine couche de poussière s'envolait au moindre flottement, Rayan, les mains dans les poches, la tête en arrière, fixant le ciel, les cheveux lentement portés par les courant d'air, une brindille dans la bouche, il marchait, écoutant les moindre sons, à l'affut d'une voix féminine dans les parages.
Quand soudain son attention se porta sur un bruit, un seul. Il ressemblait à un petit soupir, à de l'air que l'on rejette tout simplement, doucement, lentement. Ce soupir ne pouvait venir d'un homme, c'était forcément celui d'une femme, il le sentait, il savait que cet air rejeté frôlait les lèvres pulpeuse d'une jeune fille.
Il tourna la tête vers elle.

[un peu court x_x ]
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MessageSujet: Re: Le léger ambrent ...[PV Vana] Le léger ambrent ...[PV Vana] Icon_minitime1Dim 22 Avr - 23:07
    ELLE ne savait depuis combien de temps elle marchait sous ce soleil de plomb qui pesait sur toutes les têtes. Les gens se bousculaient autour d'elle, ils ne faisaient guère attention à sa chevelure rousse qui semblait flotter dans son dos tel un étendard enflammé, ou alors il la regardaient avec stupeur et curiosité, étrangement attirés par ses yeux clairs et limpides qui cachaient sans doute un gouffre immense et empli de ténèbres. Sa démarche était lente et assurée, ses jambes fuselées traçaient dans l'air des sillons si étroits que les molécules devaient s'écarter sur leur passage. On eut dit une panthère nonchalante, évoluant sans bruit parmi les babouins bruyants d'une forêt vierge mais pourtant si dense.

    Elle avait vu à l'entrée de la ville une roche incrustée de gemmes dans laquelle on pouvait lire, gravé, le nom de la ville où elle avançait maintenant : « Lumïa ». Un nom clair et sonnant comme les pièces qui coulaient à flot entre les mains grasses des marchands de la cité. La jeune femme n'avait que vaguement entendu parler de cette Lumïa riche en couleurs et en joyaux, étant donné qu'elle n'était jamais sortie de l'enceinte de son village. Désormais, elle avait plus que jamais envie de quitter ces lieux noirs de monde, où la puanteur des rues pauvres jonchées d'ordures se mêlait à la fragrance des échoppes de fruits charnus et des parfumeries pour dames. Mais elle était involontairement pris dans le flot de la foule, et elle repoussait sans cesse quiconque frôlait sa peau laiteuse, ce qui arrachait des regards sombres et des cris de protestation aux passants.

    Elle passa une main dans ses cheveux cuivrés, puis resserra son étreinte autour du châle qu'elle portait en baluchon sur son épaule gauche. Ses iris scrutaient les alentours, tandis qu'elle avançait sans but, portée par la masse de badauds. Et puis elle sentit un regard posé sur elle, insistant. Il courait sur elle comme un long serpent froid et pourtant suave, caressant la moindre parcelle de sa peau blanche et lisse. Toujours aussi calme, Vana fixa avec attention chaque passant qui tentait de couler son regard sur elle. Enfin, elle le vit.

    Il était plutôt grand, de stature noble et fière, et sa peau tannée contrastait harmonieusement avec la chevelure de neige qui courait autour des traits hautains de son visage. Tout son corps respirait l'assurance et l'orgueil, la fierté du coq prêt à fondre sur une poulette séduisante pour arracher une à une ses plumes brillantes. Malgré ses traits fins et exotiques, elle retrouvait dans la figure de cet homme un peu de ce Gunnar qu'elle haïssait tant. Méfiante, elle ne put que se figer, tentant de percer le regard brillant de celui qui lui faisait face. Mais quelque chose était différent chez cet homme.

    La jeune femme sentait sa puissance, émanant à la manière de radiations des moindres pores de sa peau brune. Son orgueilleuse assurance était trop forte. Elle était inhumaine. Vana réprima un frisson qu'elle ne laissa pas même transparaître, son visage impassible toujours rivé sur celui qui la dévorait du regard avec une attention ardente.

    Ainsi, le monde était-il si dangereux qu'elle devait même se méfier des regards de chacun...


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MessageSujet: Re: Le léger ambrent ...[PV Vana] Le léger ambrent ...[PV Vana] Icon_minitime1Jeu 3 Mai - 1:40
    Ho, c'était si mignon... Ça l'était tellement que l'ardeur du Prince s'intensifia.
    Il sentait ce petit frisson, il sentait cet inquiétude, ces petits signaux discrets qui se laissaient échapper doucement des entrailles de la jeune femme. Il aimait ça, ho comme il aimait ça. Faire de l'effet...
    Qu'il soit bon ou mauvais, ce ressentiment que la rouquine tentait de voiler à travers ce regard de marbre plaisait à Rayan.
    Son visage, son magnifique visage nacré, ses délicieuses bouclettes carotte, son teint clair illuminé par le soleil, et sa méfiance si attrayante... Elle était parfaite, sublime, il sentait en lui comme un désir qui le brûlait, qui galopait à travers ses côtes. Génial. Il fallait vite la voir, lui parler, il fallait la faire succomber, immédiatement !

    Le Démon blanc tourna l'intégralité de son corps afin de rejoindre l'axe de son regard. Elle le fixait encore, il adorait ça. Il plongea ses yeux brillants dans les siens et se dirigea vers elle, déterminé.
    D'un pas rapide, il arriva rapidement à sa hauteur et se stoppa net face à elle.
    Son arrêt rapide provoqua une légère brise qui vint caresser les joues de cette femme, libérant un courtois parfum de fleur mélanger à celui du miel. On pouvait déceler une pointe de force, comme l'odeur que l'on sent lorsqu'un homme embrasse une femme. Comme le parfum qu'une femme hume lorsqu'elle se blottit contre son bien-aimé. Un parfum de protection, de tendresse. Un parfum naturel et doux.
    Le soleil qui frappait vint faire briller les pointes de ses cheveux blancs, les rendant éclatant. Mais ils n'étaient rien face à la douce chevelure de cuivre qui lui faisait face.

    Il se mordit les lèvres, toujours face à elle, les yeux ne bougeant pas de leur position, perdus dans les siens... Un regard intense et passionné. Elle était son plus beau cadeau, la plus belle chose qu'il aurait pu avoir dans sa journée... Il espérait fièrement qu'elle le comprenne dans ses yeux.
    Et sans un mot, il restait là, debout, grand, perdu.
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MessageSujet: Re: Le léger ambrent ...[PV Vana] Le léger ambrent ...[PV Vana] Icon_minitime1Ven 4 Mai - 23:23
    IL était encore bien pire qu’un serpent, pire que le cobra fourbe qui vous tétanise pour mieux vous sauter dessus ensuite. Cet homme lui donnait la nausée. Sa beauté exultait comme un deuxième soleil, il semblait tant en jouir que tout ce qui venait à l’esprit de la belle enchanteresse était la régurgitation de cette assurance impassible et presque... démoniaque. La chaleur pesait certes lourdement sur ses épaules, mais le fardeau de ce regard l’était encore plus.
    D’autant qu’il s’élargissait à toute sa personne. Il irradiait comme un aimant, frémissant à l’idée d’une promiscuité avec elle. Et Vana, sentant ceci, n’eut qu’une envie : fuir, fuir comme une biche face au lion des montagnes, fuir pour ne pas avoir à subir la torture de cet être reptilien tout en suavité et en séduction.

    Mais cela lui était impossible. Elle était bien trop fière.

    Le regard iridescent de l’homme, d’un vert de jade brillant, semblait vouloir à lui seul copuler avec la jeune femme par le seul frémissement de ses cils. Tout ce qui intéressait cet individu, c’était son corps, sa chair pâle et tendre, non pas vierge de toute main – car il lui avait fallu essuyer bien des caresses douteuses avant de pouvoir riposter – mais de toute lance belliqueuse, sa longue chevelure cuivrée, flottant comme un bateau ivre dans la houle aérienne. Elle le haïssait avant même de le connaître, avant même d’avoir entendu un mot de sa bouche qu’elle devinait venimeuse sous ces traits fins et légèrement méprisants.

    Et puis elle l’avait vu onduler, fourbe et vicieux, parmi la foule, se planter devant elle dans un frisson de l’air. Il savait ce qu’il faisait. Il avait dû le faire des centaines, des milliers de fois, avec des femmes toutes plus faibles les unes que les autres. Mais Vana refusa l’effluve sucré qui accompagnait l’homme aux cheveux d’ivoire. Elle niait en bloc ce regard qui se faisait plus doux maintenant qu’il était tout près d’elle.
    La Sorcière ne bougea pas d’un centimètre. Ses grands yeux d’opale voulaient plonger dans l’esprit de l’homme. Cet être méprisant par sa seule intention ne méritait rien d’autre que le sort qu’elle voulait lui réserver. Néanmoins, il lui faudrait être patiente. Laisser la tendresse s’immiscer un peu entre eux, accepter une caresse brûlante pour mieux pénétrer l’âme de cet être vil. Se faire vulnérable, se laisser cueillir comme une fleur.

    Il fallait dire que jamais, au grand jamais elle n’avait ressenti le désir.

    Lui, avec sa peau tannée, sa chevelure aveuglante sous le soleil brûlant, il était désirable. Mais Vana devait lutter. De ses lèvres pulpeuses et sanguines, elle laissa s’échapper un sifflement doux et léger, pareil à un murmure, que seul lui pourrait entendre. Elle savait le charme qu’elle possédait ; lui aussi en avait. Mais leur charme n’était pas le seul atout en jeu dans ce combat sensuel.

    « Tu n’es qu’un vil serpent... Moi, colombe, d’un battement d’ailes meurtrières je peux t’échapper. Alors prends garde... »

    Elle cligna des yeux avec volupté, et ses yeux s’assombrirent malgré l’intense lumière.


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MessageSujet: Re: Le léger ambrent ...[PV Vana] Le léger ambrent ...[PV Vana] Icon_minitime1Dim 6 Mai - 1:43
« Tu n’es qu’un vil serpent... Moi, colombe, d’un battement d’ailes meurtrières je peux t’échapper. Alors prends garde... »

    Un léger sourire se dessina sur le visage de l'arabe ardent. Rien n'aurait pu lui plaire plus que cette phrase doucement venue s'étouffer près de ses oreilles.
    Le sentiment de défis, d'une chose casi intouchable, il adoooorait ça. D'autant plus qu'au premier regard elle paraissait si frêle et timide. Il frémit un instant et repris ses esprits.
    Il sentait cependant, maintenant qu'il était plus proche, un pouvoir effrayant, quelque chose qui la possédait et qui pourrait, s'il ne se montrait pas suffisamment prudent, le mener loin dans la démence.
    Il la prit donc au mot.


- J'ignore ce qui te laisse penser que je suis vil, mais tu n'es pas loin de la vérité. Néanmoins sache que mon intension à ton égard est tout à fait pure. Je ne suis là que par amour. -

    Elle n'était pas comme les autres. Elle ne tomberait pas facilement dans ses bras et il savait pertinemment que sa déclaration ne l'atteindrait pas. Il était bien trop direct, elle allait voir clair dans son jeux, mais c'est exactement ce qu'il voulait.


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MessageSujet: Re: Le léger ambrent ...[PV Vana] Le léger ambrent ...[PV Vana] Icon_minitime1Dim 6 Mai - 3:58
    LA belle Sorcière sentit son ventre se tordre de colère et de mépris au sourire du dom juan. Elle eut l’envie soudaine de lui planter ses ongles fins et acérés dans la gorge, de voir ce sourire se transformer en un rictus morbide qui plus jamais ne se ferait doux et suave pour attirer les jeunes pucelles sous son aile. Les hommes étaient tous abominables, pleins de vicissitudes et de perversité, mais celui-ci semblait d’un niveau supérieur, encore plus bas, encore plus fourbe. Un mâle en puissance, doublé d’un charognard.

    « J'ignore ce qui te laisse penser que je suis vil, mais tu n'es pas loin de la vérité. Néanmoins sache que mon intention à ton égard est tout à fait pure. Je ne suis là que par amour. »

    Immonde. Immonde. Il salissait l’amour, l’Amour avec un grand « A », cette pureté des sentiments, ce monde antithétique de force colossale et de faiblesse, d’attirance et de rejet perpétuels. Elle pouvait voir suinter de ces paroles l’atroce et purulente envie de sexe d’un homme jamais repu. Elle le percevait aussi dans la tension de tout le corps de l’individu qui lui faisait face, le frémissement de sa peau tannée à chaque fois que le vent portait jusqu’à lui la senteur sucrée qui émanait de la jeune femme. C’était cette animalité qu’elle avait toujours haï en le mâle : comment être attirée par une brute qui ne pensait qu’aux joies de la fornication ?

    Tout en lui n’était qu’instinct primitif.
    Elle, la belle rousse à l’âme plus passionnée qu’on pouvait le croire, recherchait l’ardeur d’une étreinte charnelle sans arrière-pensée.

    Certes, il avait l’air beau et fringuant – le genre d’étalon avec lequel toute jeune femme désirait cueillir la première fleur – mais Vana, malgré sa froideur, voulait de la sincérité. Et lui manquait terriblement de cette humilité presque pieuse réservée au noble Amour. Pourquoi ne pas le punir de cet affront, dans ce cas ? La Sorcière n’y voyait aucun obstacle – à part peut-être cette assurance surhumaine qui émanait de l’homme. Muette, elle décida alors que, au lieu de babils inutiles, elle ferait de cet énergumène au regard reptilien son jouet. Pour tester ses propres limites.

    Elle fit volte-face dans un bruissement de sa longue robe couleur aile de corbeau, délaissant les iris céladon pour se frayer à nouveau un chemin à travers la foule. Elle se ferait petite souris au milieu des rats, pour mieux tromper le chat.

    Restait à savoir qui serait réellement le chat...

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MessageSujet: Re: Le léger ambrent ...[PV Vana] Le léger ambrent ...[PV Vana] Icon_minitime1Dim 13 Mai - 6:45
Spoiler:

    Lui tournait-elle le dos ? Peu importe. C'était fait. Il pouvait tout à fait sentir ce qu'elle pensait de lui. Elle avait toutes les raisons du monde de se méfier, après tout Rayan n'était pas ce que l'on aurait pu appeler "un innocent" non plus. Il était vil, très vil, elle n'avait aucunement tors, mais il ne voulait pas la laisser filé entre ses doigts. De toutes celles qu'il avait rencontré elle était différente, ce qui anima en lui une grande curiosité envers elle.

    Il ne bougeait pas pour le moment, la laissant se fondre entre les gens qui les entouraient.
    Elle était bien naïve si elle osait penser qu'il ne la retrouverait pas. Sa chevelure était bien trop repérable et puis elle ignorait ses dons de traqueur.
    Il baissa sa tête d'un coup sec, tout sourire, un petit soupire amusé. Puis il ferma les yeux et se mit à l'écoute.
    Les plissement de sa robe engendré par le vent, par son passage dans la foule. Les légers son, comme si elle heurtait doucement les épaule de chaque personne qu'elle croisait. Des exclamations d'hommes qui la voyaient passer.
    Rayan releva la tête, amusé. Il la voyait encore, au loin, sa douce coiffe rougit par le soleil.

    Mais son regard fut redirigé vers un tout autre point, non loin cependant.
    Deux hommes discutaient entre eux, le regard emplit de malice, de désirs. L'un d'eux pointa sa rencontre du doigts tout en chuchotant à l'oreille de son ami.
    L'autre donna un légers coup de coude à son ami qui s'empressa de prendre la marche vers elle.
    En d'autres circonstances, rejeté comme il venait de l'être, il ne se serait pas permis de bouger un muscle. Mais il ne put s'empêcher de penser que contrairement à lui, l'autre énergumène aurait sans doute moins de retenue, surtout dans le fait que la rousse s'éloignait considérablement de la zone fréquentée.
    Rayan décida de rejoindre la jeune femme, apparaissant juste devant elle, la surprenant de sa présence soudaine.


- Ne disparait pas comme ça. -
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MessageSujet: Re: Le léger ambrent ...[PV Vana] Le léger ambrent ...[PV Vana] Icon_minitime1Jeu 17 Mai - 23:16
    UN instant, Vana oublia l'homme basané pour se concentrer sur la foule qui grouillait autour d'elle. Elle ne savait pas ce qui l'avait amenée dans ces lieux très fréquentés qu'elle ne portait pas dans son coeur. Les gens, les badauds, les enfants, et les hommes aux pensées sales et vicieuses se bousculaient contre elle, se collaient un instant à ses bras comme des sangsues assoiffées, puis se détachaient dans un bruit immonde de succion. Leurs pensées étaient si claires aux yeux de la jeune femme qu'elle s'y noyait, perdant le fil de sa propre pensée tandis que les images des autres envahissaient son cerveau.

    Aussi ne fut-elle pas soulagée lorsqu'elle s'aperçut que le flot de personnes se faisait moins dense en direction de là où la menaient ses pas. Elle en fut soulagée, et se détendit presque à la vue de la rue plus calme qui s'offrait à son coeur affolé. Cette allée était même plus sombre, paisible et accueillante pour la belle rousse agoraphobe. Un moment de tranquillité serait bienvenu en cet instant - la rencontre avec cet homme ténébreux l'avait pour ainsi dire bouleversée ; elle ne s'était pas attendue à tant de puissance en un seul être, en ce regard non pas lubrique, mais plein de délice et d'ennui...

    Vana ne vit tout d'abord pas les deux hommes qui s'approchaient bruyamment d'elle, tant elle était perdue dans ses pensées. Tenter de percer à jour une âme n'était pas chose aisée, et la concentration que la jolie sorcière y mettait était si intense qu'elle s'y oubliait. Ainsi donc, deux énergumènes aux visions sordidement perverses l'approchaient, l'oeil torve et plein de vice. Ils étaient ivres et voulaient assouvir leur besoin bestial de sexe.

    Dans un instant de lucidité totale, la jeune femme le sentit.

    Elle n'eut pas même le temps de se ruer en avant pour échapper au mains sales des ivrognes qu'une silhouette qui commençait à lui être familière s'imposa devant elle. Ses muscles étaient tendus à l'extrême, elle se sentait comme une bête acculée entre deux loups aux dents acérés et un cobra au venin mortel.

    « Ne disparaît pas comme ça... », susurra le reptile à la douce enchanteresse.

    Fuir. Elle devait fuir. Le combat eût été bien trop inégal face à ces trois hommes robustes. Après tout, elle n'était qu'une frêle jeune fille ; se battre bec et ongles n'aurait pas suffit à les mettre tous au tapis. L'aura de l'homme aux traits orientaux s'intensifiait autour d'elle - à côté, les deux vicelards n'étaient que de piètres menaces. Pourtant... elle ne savait dans le bras desquels elle aurait préféré se jeter.
    Son regard se planta alors dans les yeux de celui qui lui faisait face. C'était sa seule issue ; il lui fallait tenter de le soumettre à sa volonté, même si elle doutait de sa possible domination sur cet être si puissant. Elle pénétra les iris verts, se fraya un chemin dans l'âme de cet homme étrange.
    Ses yeux d'opale se teintèrent subitement d'une encre profonde, et sa voix se fit si grave qu'on l'eût dit tout droit sortie des entrailles de la terre.

    « Oublie un instant le fragile oiseau que tu as devant toi, et laisse ses plumes te recouvrir tandis qu'il s'envole loin d'ici... »

    La Sorcière tremblait comme une feuille, prête à tomber de l'arbre qui la maintenait en vie. Il y avait là une force colossale qui la menaçait, qui planait au-dessus de ses imprécations. Elle voulait l'étouffer dans un râle sordide. Les portes de l'âme de l'homme avaient claqué devant son pouvoir.

    « Laisse... moi... partir. »

    Elle usa de ses forces afin de créer une illusion tremblotante devant les yeux des trois mâles. Ses cheveux se dressèrent en une flamme chimérique, et se transformèrent en des serpents ardents.

    Elle n'aurait pas dû faire cela. Elle le sentait.

    Mais il était trop tard.

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MessageSujet: Re: Le léger ambrent ...[PV Vana] Le léger ambrent ...[PV Vana] Icon_minitime1Dim 20 Mai - 0:06
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    C'était mauvais, c'était très mauvais... Rayan sentait un nuage lourd, une présence imposante, une aura malveillante. Cela ne lui déplaisait pas, étant de nature démoniaque il n'approuvait pas spécialement les âmes toutes propres. Il ne mit pas bien longtemps avant de comprendre que cette puissance était juste devant lui.
    Il fixait les deux hommes assoiffés de plaisir humains se rapprocher sans scrupule, la bave dégoulinant de leur lèvres, leurs narines s'écarquillant et la sueur perlant sur leur front, laissant exprimer toute la force de leur désir. Le Prince voulait se rendre utile, montrer à cette jeune beauté qu'il n'était pas qu'un monstre, il voulait certes utilisé cette opportunité pour la protéger de ces rapaces, mais il se rendait petit à petit compte qu'il ne servirait à rien dans cette histoire. Elle était bien assez apte à se protégé elle-même. Quand un son lui indiqua le contraire...


« Oublie un instant le fragile oiseau que tu as devant toi, et laisse ses plumes te recouvrir tandis qu'il s'envole loin d'ici... »
    Cette voix, cette voix rauque et lugubre... Elle s'adressait à lui, à sa personne. Pas aux deux autres qui pourtant, du moins selon lui, présentait plus de menaces. Pouvait-elle sentir que Rayan n'était pas qu'un simple homme ? Si c'était le cas c'était compréhensible. Son pouvoir se heurtait à bien plus fort, il était normal qu'elle veuille se débarrasser de lui, pourtant le Démon blanc se sentit légèrement vexé.


« Laisse... moi... partir. »

    C'était clair maintenant, elle voulait se créer un échappatoire de lui. Mais il se le refusa, elle allait comprendre qu'on ne donne pas d'ordre à un prince.
    Mais avant qu'il ne galbe ne serait-ce qu'un muscle, la femme qui se trouvait devant lui se métamorphosait en une chimère à la manière de Méduse. Non sans connaitre la mythologie il ne fut pas surpris par la démonstration de pouvoir dont faisait preuve la belle rousse. Il savait maintenant. Mais ce qu'il savait encore plus c'était qu'ils se trouvaient à Lumïa, capitale dorée de Midgard, et même s'il n'y avait quasiment jamais mit les pattes, il se doutait pertinemment que la population n'approuverait pas la présence d'une sorcière. Son point de vu ut soulevé par la réaction des deux autres.
    Ils arrêtèrent leur course d'un trait tandis que la frayeur décomposait leur visage.
    " C'est...C'est une... Que quelqu'un préviennent tout le monde, il y a un monstre ici ! "

    "monstre"... Comment pouvait-il nommer une si jolie créature de la sorte ?
    Rayan voulut réagir rapidement. Il posa son bras gauche sur l'épaule gauche de la jeune femme et passa sur son côté tout en la faisant pivoter pour que son dos se colle contre le buste de l'arabe. Puis il tendit le bras droit, doigts tendus, laissant entrevoir la longueur de ses griffes. Il fronça les sourcils pour se concentrer et quelques secondes plus tard, alors que les deux hommes restaient figés à la vu de cette illusion maléfique qui arborait les cheveux ardents de la belle inconnue, les poussières dorées qui les entouraient se mirent à voleté légèrement au dessus du sol. L'ambiance était totalement dénuée de brise mais le tourbillonnement des poussière se firent de plus en plus rapide et violente quand bientôt un léger torrent de sable se mit à entourer les deux autres, les emprisonnent dans une tornade ensablée.
    Leur peur se fit ressentir de par leur cris et leur beuglement de fillettes quand plus loin, trois ou quatre soldats armés se rapprochait à l'affut. Le Prince glissa la main qui était posé sur l'épaule de la fille le long de son bras jusqu'à attrapé sa main, puis tourna les talons et la tira avec lui, se mettant à courir.


- Tu pourras m'en vouloir plus tard, mais pour l'instant je te conseil de ma suivre. -


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MessageSujet: Re: Le léger ambrent ...[PV Vana] Le léger ambrent ...[PV Vana] Icon_minitime1Sam 16 Juin - 22:54
    LE regard lubrique des deux malotrus avait disparu pour laisser place à la peur, une peur grandissante dans laquelle leur esprit se noyait pour ne pas voir l’illusion. Ces cheveux enflammés étaient l’œuvre d’un démon, ils en étaient sûrs et certains.

    « C'est... C'est une... Que quelqu'un préviennent tout le monde, il y a un monstre ici ! »

    Vana, luttant intérieurement pour retrouver un certain contrôle de son pouvir, n’entendait qu’à moitié le babil terrorisé des hommes. Il lui semblait que les flammes de ses cheveux consumaient son être, la rendant impuissante face à la situation. Et elle détestait l’impuissance, surtout quand c’était elle la victime. Son pouls s’accélérait sans qu’elle pût rien y faire, tandis que ses lèvres carmin s’ouvraient plus grand pour avaler goulument un air frais qui manquait terriblement dans ses poumons. Il lui fallait apprendre à canaliser cette magie qui l’habitait ; mais dans le cas présent, il le lui était impossible, et ses visions étaient désormais des fantômes ardents qui dansaient devant les yeux des deux compères et... de l’homme mystérieux qui venait de la plaquer contre lui.
    Et elle le vit. Elle vit les mains griffues de l’homme, elle vit aussi un instant danser l’aura puissante et sombre autour de ses doigts, tandis qu’il créait du néant un tourbillon de sable dans lequel furent pris les deux mâles désormais aussi désarmés que des nourrissons. Dans toute la confusion de la scène, Vana perçut une autre présence, nombreuse et groupée, qui se rapprochait d’eux. Mais elle était incapable de réagir, pendant tel un pantin désarticulé dans les bras de l’homme à la peau basanée. Ses yeux à demi révulsés voulaient voir les alentours, mais ils étaient aveugles en cet instant.

    Alors l’inconnu glissa sa main jusqu’à celle de la Sorcière qui ne put réprimer un frisson de dégoût, et ils prirent la fuite. Les jambes de la jeune femme la portaient sans effort, et pourtant elle se sentait aussi lourde qu’un poids de plomb contre la résistance de l’air. Vana, habituellement si inébranlable, était terrorisée par ce qui se passait sous ses yeux, dans son corps, dans son esprit. Jamais Elle ne s’était retrouvée incapable de contrôler ses visions, de rassembler son pouvoir et de le dompter, comme un cheval sauvage que rien n’arrête sauf la main docte et placide du maître dresseur. Ainsi, malgré la panique qui l’envahissait, une idée de plus en plus stable revenait, comme une évidence que l’on ne pouvait chasser de l’esprit tellement elle éblouissait de logique. L’homme. C’était lui qui la rendait si faible. Il avait... Il était quelque chose, il n’était pas humain.
    Persistant dans cette pensée effarante, la belle sorcière fut surprise d’entendre la voix de cet inconnu si troublant, et qui, pourtant, venait de la sauver de la potence ou du bûcher.

    « Tu pourras m'en vouloir plus tard, mais pour l'instant je te conseil de ma suivre. »

    Elle resta muette ; toute force avait été aspirée de son corps, et elle n’était plus que le pantin traumatisé d’un homme étrange, qui la dérobait aux mains des soldats qui commençaient à héler les deux fuyards.

    « Halte là ! Arrêtez-vous ! Sur ordre de la garde, arrêtez-vous ! »

    Vana, comme isolée dans une bulle, n’entendait que vaguement les cris des gardes de Lumïa. Leurs paroles résonnaient ainsi que sur de la ouate, absorbées, étouffées par une matière intangible qui isolaient les deux fugitifs du monde extérieur. Il semblait d’ailleurs à la jeune femme que les passants s’écartaient devant eux comme devant une vision apocalyptique, qu’elle et le séduisant inconnu évoluaient sans problème dans des ruelles sombres qui l’inquiétaient quelque peu. Mais elle ne pouvait rien faire. Sa chevelure s’était éteinte, et si l’homme ne la tenait pas fermement par le poignet, elle se serait effondrée par terre, pas plus animée qu’une poupée de chiffon. En même temps, elle avait peur, de plus en plus peur, et ne désirait qu’une chose – ne jamais être venue à Lumïa, ne jamais avoir rencontré cet homme à l’allure noble et presque hautaine, ne jamais s’être emportée de la sorte. Pour la première fois, elle craignait les représailles, elle sentait vaciller en dessous d’elle toutes les certitudes qui l’habitaient, et elle en rejetait inconsciemment la faute sur l’homme aux cheveux d’ivoire.

    De ses yeux éteints, elle chercha à percer le regard de l’autre, par derrière. D’eux deux, qui était vraiment le monstre ?... Vana se posait réellement la question. Alors, puisant dans ses dernières forces, imprimant dans la légère chevelure blanche de l’inconnu son regard aigu, elle fit passer jusqu’à l’homme un murmure inaudible, un chuchotement qui allait investir son esprit sans qu’aucune autre personne ne le remarquât.

    Qui es-tu ?... Que me veux-tu, Serpent ?...

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