On parle souvent d'un troupeau de moutons, ou alors un troupeau de bœufs. Mais a-t-on déjà entendu d'un troupeau d'humains? Pourtant, ça existait bien, surtout dans une grande communauté comme dans une ville. Chacun dans les rues espère arriver à un point avant les autres afin de pouvoir acheter telles choses avant la rupture de stock, ou alors ces personnes se regroupent en un même endroit qui en faisait leur intérêt commun comme le marché, se serrant comme le seraient des sardines en boîte, se bousculant sans cesse pour pouvoir se jeter sur ce qui pourrait alors subvenir à leur besoin quotidien ou matériel. Encore sous le froid cela pouvait être une sorte de bénédiction, réchauffant ainsi les uns et les autres, créant alors un avantage pour ces pauvres bétails. Cependant, lorsque le soleil frappait, cela ressemblait plutôt à une descente aux enfers. La chaleur, le monde et la fatigue était une chose que personne ne pouvait supporter lorsque ces trois points étaient mélangés. C'était ainsi ce que voyait alors Dean de là où il était. Aussi blanc qu'un linge lavé par Vanish, il était coincé entre ce troupeau. Il n'avait point pensé qu'il y aurait tant du monde. Malheureusement, il était arrivé à une heure où tout le monde sort pour faire ses courses, ainsi avait-il été pris dans ce mélange de Lotheicans qui le serraient comme une sardine.

Ayant plutôt l'air paniqué, et commençant à suer de cette chaleur qui lui était étouffante, il tentait de se dégager de ce groupe, de partir alors à la quête d'un endroit calme jusqu'à pouvoir ainsi revenir dans les rues sans pourtant risquer de se faire écraser ou bousculer. Surtout qu'il savait que lorsqu'il y avait un monde pareil, les voleurs tentaient de prendre les biens des autres, se mélangeant ensuite à la foule. Non, il devait partir, c'était une question de vie ou de mort. Ou du moins, de santé quoi! Il ne devait pas rester encore une minute de plus, sinon il allait tourner de l’œil, et ça il le sentait bien.

Ce fut après une heure que l'Archer réussit enfin avec tant d'acharnement à se dégager de ce troupeau en prenant alors une petite ruelle. Devant une porte, il s'assied et regarda alors son faucon atterrir devant lui pour s'approcher.

"Toi tu as de la chance."

L'oiseau pencha légèrement sa tête sur le côté comme pour montrer qu'il se questionnait sur pourquoi il avait du bol. Si énormément de personnes se disaient que ce n'étaient rien de que des animaux, Dean savait que ces derniers avaient une conscience et une intelligence que les humains ne pouvaient pas comprendre.

"Tu t'envoles dans les cieux et tu n'as pas à entrer dans des foules comme ça.... "

Le jeune homme prit alors son unique compagnon pour le tenir dans ses deux mains pour s'en aller ainsi dans la rue, éviter un groupe de jeunes gens de son âge qui arrivaient. Qu'est-ce qu'il enviait tout de même son oiseau d'en être un, lui-même voulait voler dans les cieux pour éviter tout contact qu'il pouvait. Mais revenons à nos moutons. L'Archer marcha quelques temps, avant de se rendre compte alors que même si il n'était pas proche du marché, il y avait toujours foule quelque part. Ainsi se décida-t-il d'entrer dans un lieu calme : une bibliothèque. Dean avait toujours penser que les bibliothèques étaient des lieux saints puisqu'il y avait du silence et peu de personnes qui venaient à cause de leur manque de culture. Cependant, si il critiquait le fait que personne de son âge entrait généralement pour apprendre de nouvelles choses mais juste pour aller chercher dans le dictionnaire ce que tel mot voulait dire, il devait bien avouer que c'était la première fois qu'il entrait dans un de ces paradis pour ceux qui vénéraient l'écriture. Ainsi fut-il étonné qu'à peine entré on lui demanda alors de laisser dehors son faucon, de l'enfermer dans une cage ou alors le tenir en laisse. N'ayant pas envie de savoir Sänkan sans surveillance et encore moins le voir enfermé pour que des marmots le piquent avec leurs stylos entre les barreaux de la cage, Dean dut alors emprunter un ruban qui le permettrait alors de le tenir.

Le jeune homme fut aussi surpris à quel point c'était calme. A peine quelqu'un parlait qu'un autre lui faisait mine de se taire en vitesse si il ne voulait pas se faire virer. Tenant ainsi en "laisse" le faucon qui se sentait un peu mal puisqu'il ne pouvait pas aller là où il voulait, il s'en alla alors vers une étagère pour regarder les livres. Non qu'il était analphabète, mais il en avait jamais vu autant dans sa vie. Dans son clan, seuls quelques membres avaient eu le droit de partir de la forêt deux fois par an pour revenir avec quelque chose de l'extérieur pour leur besoin matériel, ainsi sa mère avait-elle pu ramener que très peu de livre. D'ailleurs, cela le rendait nostalgique rien qu'à y penser, puisque son premier livre et d'ailleurs celui qui lui permit d'apprendre à déchiffrer les lettres n'était qu'une histoire des plus étranges, parlant d'une souris géante qui voulait à tout prix se faire des amis, et ainsi voyageait-elle dans le monde entier, rencontrant alors une grenouille qui mangeait des betteraves avec un héron, un hérisson qui dansait sur une tenue rose, et autres choses qui avaient sans doute bercés son enfance... Ou du moins, lui avaient plutôt aider à faire quelques cauchemars la nuit puisqu'il considérait cela comme de la maltraitance sur les animaux.

Mais sa mère lui avait souvent répéter que les livres étaient la sagesse-même du monde, que tout le savoir était dedans, et qu'ainsi si on avait une question les livres pouvaient alors répondre pour nous aider. Ainsi Dean voulu savoir si ces dires étaient vrai, et prit-il alors un livre au hasard, sans même prendre le risque de lire la couverture. Il alla s'asseoir ensuite dans un confortable siège, forcément suivi de Sänkan qui n'avait pas le choix hein, pour y lire. Le faucon s'installa sur le rebord et plongea son bec dans le livre, comme pour suivre les faits et gestes de son maître. Peut-être savait-il lire, après tout personne ne savait ce qui se passait dans la tête d'un faucon! Mais passons. Pour parler de sagesse, c'était vraiment de la sagesse! Pourquoi était-il tomber comme par hasard sur la façon de fabriquer du poison, des armes et tout? D’ailleurs, pourquoi ça parlait aussi de torture? Bref, en tout cas il était sûrement tombé sur un mauvais livre, ou du moins rayon. En tout cas, son idée de sagesse dans les livres et ben c'était un peu foutu. Cependant, il se sentit un peu gêné. Lui qui se moquait des personnes de son âge qui regardaient dans le dictionnaire... justement, il n'en comprenait pas un. Cependant, il se leva et livre et laisse en main, il alla chercher alors les dictionnaires, et ce durant une heure. Ayant marre de chercher parce qu'il sentait qu'il allait se perdre dans ce labyrinthe, il se décida à s'approcher d'une femme avant de la saluer d'un mouvement de la tête l'air timide. Si jamais elle le remballait ou partait, alors il savait qu'il n'en valait pas la peine de lui demander quelque chose.