Dur dur d'etre une peluche !

Elle volait. C'était grisant cette sensation de se retrouver au dessus de tout, de sentir le vent glisser sur ses ailes. Légère ! Elle était aussi Légère qu'une plume, voguant au gré des courants. Sous elle s'étendait GreenArrow, réduit à des formes aux couleurs chatoyantes. Sans doute passait-elle la foret. Elle piqua un moment vers celle-ci jusqu'à confirmer sa théorie : C'était bel et bien le sommet des arbres qu'elle contemplait de si haut. Crystal se laissa tomber, perdant de l'altitude à une allure vertigineuse, afin de pirouetter entre les les troncs à vive allure, portée par l'adrénaline. C'était si facile ! Elle vira à droite et frôla le sol, dont quelques feuilles tombées sur celui-ci voletèrent à son passage.

Grisée, elle ferma les yeux un instant. Lorsqu'elle les rouvrit, cette fois elle goûtait à des sensations pleines et entières et sembla communier avec la nature. Elle laissa son ouïe s’affiner. Chaque bruissement des branches sous la légère brise, les pas tranquilles d'un daim sans doute, les larges coups d'ailes d'un oiseau au loin. Puis son odorat. Il y avait tant de senteurs. Celles multiples des fleurs, de la terre et herbe, douces et enivrantes, jusqu'à celles plus musquées de fauves tel qu'un renard. Puis se fut au touché. Elle frôla chaque entités nommées précédemment, qui se trouvaient sur son passage. Il y avait tellement de textures diverses, et même le contact avec celles-ci prodiguait des sensations uniques. Ce fut au tour du goût. Dérivant sur une petite étendue d'eau, Crystal se délecta de la fraîcheur du liquide, puis s'approcha de baies succulentes qu'elle croqua goulûment. Enfin ce fut à la vue. Aucun détails ne lui échappaient. Glissant son aile droite le long d'une coupure sur l'écorce d'un chêne, elle remonta vers les hauteurs.

Elle vola haut, très haut. Portée par son instinct et le courant, elle ne chercha plus qu'à continuer sans s'arrêter. Au bout de ce qu'il lui sembla une éternité, elle vit quelque chose au loin. La chose semblait étrange, pourtant elle la reconnaissait, sans pour autant n'y avoir jamais mit les pieds : Les îles flottantes se détachaient dans le ciel bleu, y ajoutant une note aérienne à couper le souffle. Poussée par la curiosité, Crystal battit plus vite des ailes, désireuse de s'y rendre rapidement.

Ce fut plus long qu'elle ne le pensait mais elle y arriva finalement. Elle admira les îles, époustouflée devant tant de beauté puis décida de se poser sur l'une d'elle. Tout ce chemin l'avait épuisée. Elle se posa donc près d'une rivière, se blottie dans l'herbe réchauffée par le soleil et s’endormit...

***

Crystal s'éveilla, baillant et s'étirant. Quel drôle de rêve elle avait fait ! Voler, ce n'était pas pour elle. Les pieds sur terre, ça oui plutôt. La belle leva les yeux au ciel, au sens propre du terme. Il était lumineux, d'un bleu plus sombre que ses yeux. Un large sourire apparut donc à ses lèvres alors qu'elle pivotait. Tient, il y avait de l'eau à côté d'elle ? Brusquement Crystal se releva. Enfin fut surprise par son poids nettement plus léger et roula en avant. Sonnée, elle ne bougea pas. Il se passait quelque chose d'anormal. Regardant à nouveau autour d'elle, elle posa une question qui s'imposait :

- Mais où est-ce que je suis ?

Crystal sursauta. Sa voix ressemblait à celle d'un... En faite elle était incapable de la décrire. Elle était trop aiguë, trop... couineuse à son goût. Ça n'en restait pas joli à l'oreille mais ça, ce n'était pas sa voix ! Alors elle se pencha au dessus de l'eau. Des yeux immensément grands de la même couleur que ses prunelles lui rendirent un regard ahurit. Mais il n'y avait pas sa longue chevelure couleur nuit, son visage tanné, son corps de femme... C'était une sorte de peluche blanche avec des petites ailes, enfin grandes pour sa nouvelle taille, et une sorte de queue d'un jaune argenté.

- Oh non ! C'est quoi ça ?! " Glapit la boule de poils.

Sous l'émotion, Crystal battit des ailes et s'envola légèrement. Il fallait qu’elle se rappel comment d'une elle s'était transformée, et deuxièmement... Tout simplement se souvenir de la veille. Étrangement son rêve, qui n'en était pas un, ne lui apportait pas de réponse sinon des interrogations. Pourquoi s'était-elle sentit heureuse, et si insouciante que cela, sans penser à rien d'autre qu'à la nature et à s'amuser ? Elle avait beau ne jamais se prendre la tête et aimer s'amuser, elle n'aurait pas non plus fait ça.

Elle ne réalisait pas qu'elle voletait, s'aventurant plus loin dans la prairie qui se trouvait non loin, perdue dans ses pensées. Peut être qu'il se produisait quelque choses les premières heures ou minutes de sa transformation. C'était la deuxième fois que ça lui arrivait. Mais la première fois ce fut très court, dû à une colère, et elle n'avait pas vu son apparence. Elle s'était évanouie aussitôt. C'était un nouveau don magique ? D'où diable provenait ce phénomène étrange ? Et comment redevenir comme avant ?

- Mieuuuw !

Miaou ? Crystal ne compris que trop tard et se reçut un coup de patte qui la fit voler au loin. Elle atterrit lourdement au sol. Elle n'eut pas le temps de se relever que la créature revint à la charge, la malmenant en lui donnant des coups de patte à droite, puis à gauche puis à droite. La petite avait la tête qui lui tournait, et se sentait vraiment mal. Non, elle était terrifiée. Puis le félin s'allongea, tout en la gardant entre ses pattes griffues. Elle se sentait réellement prise au piège et glapit de toutes ses forces, en se débattant :

- Au secouuurs ! Lâches-moi sac à puce je suis pas comestible ! Je suis pas un oiseau ni une souris lâche moi ! A l'aide !

Qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ?

Le silence était sans doute une des choses que le monde pouvait offrir de mieux. Oui le silence humain: aucun bruit nuisible venant des carrosses ou autre invention humaine, aucune personne qui ne parlait, laissant ainsi à la nature s'exprimer par des sons plus reposants les uns que les autres. Les bruissements des feuilles des arbres bercés par la douce brise, quelques cris d'animaux sauvages qui faisaient part de leur présence, ou le ruissellement de l'eau dans un petit ruisseau à côté. Ainsi cela était reposant. Dean en profitait bien, couché sur l'herbe verte et grasse tout en fermant les yeux. Cela faisait près de trois heures qu'il était allongé, écoutant alors tout ce délicieux spectacle que lui offrait la nature. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas fait cela. Combien de temps déjà? Sans doute plusieurs mois, pas plus d'un an certes, mais cela lui avait énormément manqué à lui qui aimait tant la nature, même plus que sa propre vie humaine. Son faucon, lui, était en train de voler dans les airs tranquillement, sans doute à la recherche d'une proie afin d'en faire un bon casse-croûte. Mais quelques fois il revenait près de son maître pour alors s'endormir quelques temps auprès de lui. Le voyage les avait énormément fatiguer. Il faut dire aussi que l'archer avait du prendre son courage à deux mains pour demander à quelqu'un de bien vouloir le prendre sur une de ses créatures volantes pour une modeste somme. Ainsi après avoir chercher trois heures pour attendre cinq nouvelles heures pour que le marchand qui avait accepté de le prendre puisse enfin annoncer le départ, pour finalement arriver au bout d'un très long moment sur ces petits ilots....

Pourquoi Dean s'était-il décidé à venir ici? Pour rencontrer pour la première fois de sa vie le peuple elfique dont il avait toujours eu envie de voir depuis des décennies. Il voulait voir si toutes ces histoires que sa mère racontait sur eux étaient vraies, que c'était des êtres des plus beaux, des plus sages....Bref, il avait envie d'en voir au moins un. Puis, peut-être que sa fiancée était aussi dans les parages. Après tout, en trois ans de recherches il n'avait pas eu l'idée de venir chercher en ces lieux. Mais pendant ce temps, il avait besoin de repos, ne serait-ce qu'un tout petit peu, pour pouvoir effectuer ses recherches, mais aussi pour pouvoir alors rencontrer un de ces elfes.

Mais voilà, quelque chose brisa alors ce silence. Un cri, ou du moins ce qui semblait être un cri puisque Dean pensa alors au début que c'était un objet couinant sur lequel un enfant se baladant dans les parages aurait appuyé. L'archer se releva bien vite, prit son arme en vitesse et regarda dans le ciel, alerté par son faucon qui avait alors lancé un cri. Ce dernier commençait à se diriger à un certain endroit, ayant sans doute compris ce que voulait faire alors son ami humain. Le jeune homme courut, suivant alors son faucon, avant d'être enfin arrivé sur "les lieux du crime".

Là, à pas plus de dix mètres de lui, un chat était en train de jouer avec un drôle de petit animal rond et à l'air pelucheuse que Dean n'avait jamais vu de sa vie. Malheureusement, il se disait qu'il n'avait pas à se mettre en plein milieu de la chaîne alimentaire de quelque chose, ça ne se faisait pas car c'était comme si on lui volait son poulet rôti alors qu'il était en train de le manger. Mais voilà, quelque chose encore plus le surpris. La petite chose pelucheuse s'était mise à parler, insultant alors son prédateur de "sac à puces" et autres. Dean savait que les animaux avaient une intelligence eux aussi, mais pas au point que l'un-d'eux puisse alors parler. C'était une première pour lui, ainsi se décida-t-il d'aller sauver la pauvre créature qui se faisait torturer en servant de pelote de laine à l'animal. Il se dirigea alors vers eux, prit le chat, fit un demi-tour et le lâcha avant de prendre en vitesse cette boule de poil blanche et aux capacités de communiquer avant que le félin n'ait l'idée de se ré-attaquer à elle. La tenant ainsi dans ses mains, l'archer pouvait voir que cette petite chose avait des ailes et était...

"Trop mignonne~"

Dean n'avait pas vu une créature aussi chou de toute sa vie. Il retira une main pour la tenir à une seule, avant de la caresser. Son faucon, tout aussi curieux parce qu'il n'avait pas vu lui non-plus une chose pareille, se rapprocha un peu. Le jeune homme s'arrêta de caresser alors la boule de poil pour offrir son bras à son faucon pour qu'il puisse se poser et admirer lui aussi la petite chose blanche.

"Alors, comme ça, tu parles?"

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