Cela faisais des mois que Natsil avait quitté la jeune humaine après l'avoir raccompagnée à la capitale, celle-ci avait retrouvé son mari et ses enfants. La famille était si heureuse qu'ils avaient invité la jeune félin à passer du moment avec eux, mais la Sen'Griffe s'était éclipser durant la nuit pour ne pas être la centre de l'attention. Elle avait laisser une lettre de remerciement, avec son nom, Natsil Griffargent, car elle reviendrait peut-être un jour prendre des nouvelles de la jeune femme. Depuis elle parcourait les routes, n'approchant jamais vraiment les villes, car l'objectif qu'elle s'était fixer était un exorcisme. Non pas qu'elle soit croyante, mais elle voulait savoir ce qui ce passait dans cette ville déserté par la foi. Chose assez intéressante du point de vue de Natsil. Utguard était assez loin, mais la Sen'Griffe voyageait vite et bien, coupant par les forêts et les villages de paysans où elle causait souvent la frayeur des habitants, les quelques bandits qu'elle croisait n'était pas véritablement un problème, de plus, elle pouvait leur extraire la cartographie de la région de leur pitoyable mental.

Après plusieurs semaines de marches et de courses, elle parvint enfin jusqu'à Utguard. Une ville de désespéré et de mendiant, mais Natsil n'avait pas un sous sur elle, sa nourriture elle la chassait et la cueillait. Heureusement, elle avait fait suffisamment de provision pour tenir une bonne semaine avec des fruits secs et de la viande séché, une gourde d'eau et quelques plantes et racines pour les cas de nécessité. Que le savoir était bon, inutile de prier un dieu pour vivre, prendre ce que la nature nous offre est amplement suffisent, inutile de s'enticher d'une quelconque existence soit disant supérieur. Une illusion, c'est ce qu'étaient les promesses des divinités, et les habitants de cette ville l'avaient comprit à leurs dépens. Malgré tout, Natsil ne pouvait l'empêcher de ressentir une certaine pitié pour les pauvres hommes qui jonchaient les rues en quête d'une quelconque personne pouvant les aider.
Les soldats, les habitants, tous regardaient Natsil avec un mélange de fascination et de crainte. Était-elle un démon? Une monstruosité de Niflheim? Sans crier gare, elle se reçut de l'eau, de l'eau bénite pour être plus précis. En regardant d'où venait la projection de liquide, elle découvrit l'un des derniers prêtre de la ville, un vieillard aux cheveux gris, à moitié aveugle et rongé par les années.
-Est-ce une façon d'accueillir un voyageur? Demanda la féline en essuyant l'eau.
Non pas qu'elle se sentait insulter, mais elle n'aimait guère être la cible de quoi que se soit de « sacré » ou « divin ». Elle préférait les lois logique et quantifiable de la magie et de l'univers, lois bien supérieurs à ces pathétiques créatures adorés que les mortels nomment « dieux ».
Un soldat s'approcha et déclara aussi froidement que son regard le laissait entendre.
-Nous nous méfions des étrangers, cette ville est dangereuse. Votre apparence encore plus étrange effarait les habitants, couvrez vous donc le visage et il n'y aura pas de problème. Mais nous vous gardons à l'œil, je ne sais pas ce que vous êtes, mais je n'ai pas confiance.
Sans plus rien ajouter, il s'en alla à sa patrouille habituel avec deux compagnons, sans doute pour éviter de se faire prendre par surprise. Mais Natsil n'avait pas à s'en préoccuper, elle chercha le religieux du regard.
-Où se trouve l'église? Je suis ici pour l'exorcisme.
Ce n'était nullement le cas, mais la magie de vertu qu'utilisait en se moment même Natsil lui donnait une aura de confiance qui lui donnait un aspect angélique et offrit donc la sympathie du pauvre vieillard naïf. Il l'emmena donc jusqu'à l'église abandonnée.
-Le fantôme en veut aux dieux et prétend que la foi est un fléau.
En avançant dans le centre religieux en ruine, Natsil sourit.
-Il n'a pas tord sur ce point

S'avançant jusqu'au centre du centre religieux, Natsil observa l'établissement. Elle leva les bras vers les cieux et murmura un chant. Alors qu'un cercle se formait sous elle, le prêtre recula stupédait et terrorisé par ce qu'il voyait. Le cercle était une alliance de magie profane et divine, lumière et ténèbres. Alors que l'œil gauche de Natsil pleurait des larmes de sang, le droit versait des larmes cristallines. Le prêtre recula vivement et s'effondra sur le sol en butant contre une dalle.
-Par tous les dieux...Qu'êtes-vous?]
Natsil se saisit d'un athamé et passa la lame sur son poignet droit, laissant couler le sang sur le lieu saint. De sa main droite coulait un liquide ivoire qui ne se mêlait pas au sang. Utilisant la magie de la vertu et du péché réunit, elle localisa le spectre grâce à la peine et la rancœur qu'il éprouvait.
-Je sais que tu es là.
Le son d'un chagrin se fit entendre, de derrière les poutres soutenant l'édifice, sortit un vieil homme légèrement translucide.
-Vous venez me chercher pour me dévorer c'est ça? Mes parents m'ont toujours dit que cela finissait ainsi pour les âmes errantes.
-Je ne vous veux pas le moindre mal, je comprends votre colère.
-Vous ne pouvez pas comprendre, des Hérétiques mon assassiné, moi un pauvre croyant qui ne demandait rien à personne!
-Vous vouliez vivre votre foi. Est-ce cela?
-Exacte.
-Êtes-vous conscient que votre présence empêche les croyant de pratiquer leur foi dans cette église comme vous autrefois?
-Je....je...je veux juste la vengeance! Réparation pour le mal que l'on m'a fait!
Alors que le spectre fou de colère s'avança sur elle, Natsil utilisa un sortilège de haine pour blesser le fantôme qui semblait plus en peine que puissant.
-Assez! Assez! J'ai trop mal!
Natsil stoppa les flammes noires qui dévorait l'ectoplasme du mort.
-Revenez à la raison, ne voyez vous pas que vous trouverez bien mieux que la vengeance ailleurs?
-Comme quoi?
-Une nouvelle vie, une vie de rire, d'apprentissage, de tranquillité.
-Comment?
Natsil tendit dans sa paume droite un cristal pur, et grâce à sa magie de vertu elle lui transmit un sortilège d'amour qui calma le fantôme et le fit joindre sa main à celle de la féline. Alors il disparut dans le cristal où son âme serait conservé jusqu'à l'obtention d'une nouvelle naissance.

Le prêtre était prit de stupeur, restant interdit devant cette scène si peu commune, alors que sans un mot, la créature ressortait du site sacré.